Lire notre revue Vatusium n° 18, 2015 « Les Passerands dans la Grande Guerre », 1ère partie : 1914 et 1915.
Introduction : voir notre page Les Passerands dans les troupes alpines en 14-18
Voir nos pages sur les troupes alpines et sur les chasseurs alpins.
Beaucoup de Passerands ont servi pendant la Grande Guerre dans les Régiments d’infanterie alpine. Ils ont été particulièrement nombreux aux 97e RI et 140e RI, mais on les trouve aussi aux 157e, 158e et 159e RIA ainsi qu’au 99e RI.
VOIR nos pages Les Passerands du 97e RIA en 14-18 ; Les Passerands du 140e RI; Les Passerands des 157e RI, 158e RI et 159e RI en 14-18
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Histoire et organisation des Régiments d’infanterie alpine :
« Les régiments de Chasseurs à pied ne sont pas les seuls à avoir été « alpinisés » dans le cadre des réformes menées de 1887 à 1889. Des régiments d’infanterie, situés dans le ressort des XIVème et XVème régions militaires, subissent le même sort.
Le 1er octobre 1887 sont organisés 18 régiments régionaux, dont trois furent affectés à la défense des Alpes : il s’agit des 157ème, 158ème et 159ème régiments d’infanterie.
Les 157ème et 158ème, affectés à la place de Lyon, fournissent chacun deux bataillons pour occuper respectivement l’Ubaye et la Tarentaise / Maurienne. Quant au 159ème, il quitte Nice en 1890 pour prendre en charge le secteur du Briançonnais. » (Site alpins.fr)
La mission de ces régiments est d’être des troupes de forteresse, c’est-à-dire d’occuper les ouvrages fortifiés situés le long de la frontière pendant l’hiver. Les chasseurs alpins ne restent en montagne que l’été, mais les régiments d’infanterie alpine occupent les ouvrages fortifiés de montagne pendant l’hiver, constituant la partie « fixe » du système de défense du massif alpin, alors que les groupements alpins (chasseurs alpins, batteries alpines et détachement du Génie) en sont la partie mobile.
Afin de renforcer le groupe occupant la Maurienne, un 13ème groupe alpin est créé (le n°3 bis) le 11 décembre 1889 à partir du 1er bataillon du 97ème régiment d’infanterie.
Les 97ème, 157ème, 158ème, et 159ème régiments deviennent donc des régiments d’infanterie désormais qualifiés « d’alpine ».
D’autres régiments d’infanterie de la 14ème région militaire sont également dotés d’effets alpins : le 96ème RI (Gap), le 99ème RI (Lyon), et le 140ème RI (Grenoble).
En 1913, la brigade régionale de Lyon est supprimée en raison de la création du 21ème CA dans l’Est de la France. Les frontières doivent être renforcées :
Le 158ème est envoyé à Bruyères dans les Vosges et est remplacé en Tarentaise et en Maurienne par deux autres bataillons du 97ème RI.
Le 157ème rejoint sa portion centrale à Gap.
L’infanterie alpine participa activement à l’introduction du ski dans les troupes de montagne françaises, notamment le 159ème RIA. Des essais sont menés dans ce régiment dès 1899. » (Site alpins.fr)
Uniforme et équipement des Régiments d’infanterie alpine
« Les régiments d’infanterie alpine gardent leurs uniformes ordinaires de troupes d’infanterie, c’est-à-dire qu’ils conservent le pantalon garance, ce qui était un des moyens les plus évidents pour ne pas les confondre avec les Chasseurs alpins. Seuls quelques effets spécifiques permettent de les distinguer. Les képis et guêtres sont donc abandonnés au profit des bérets basques, des tailloles et des bandes molletières. Ces changements d’effets, qui interviennent pour certains dès 1889, sont officialisés en 1897.
Le béret basque, dit grand béret ou tarte : autorisé seulement en 1896, il existe cependant déjà avant cette date. Il est orné d’une grenade garance à 7 flammes en drap découpé (1896).
Remarque : il en est de même de l’artillerie alpine qui porte béret avec grenade (site pages14-18).
En manœuvre, le parti ennemi le recouvre d’une housse blanche.
Ce soldat du 99ème régiment d’infanterie porte l’uniforme décrit ci-dessus : chaussures napolitaines, bandes molletières, pantalon garance droit modèle 1867 modifié, taillolle, veste ras-de-cul modèle 1867, tarte, et dans la main droite le fameux alpenstock à bec recourbé.
Le jersey : un chandail épais en laine teinte à l’indigo bleu.
Les chaussures napolitaines fermées : à semelle élargie et talon plat, imperméabilisées à l’aide de graisses animales.
Les bandes molletières : en drap ou en molleton croisé, bleu foncé ou gris de fer bleuté.
La ceinture de laine bleue des Zouaves, de 4,20 mètres de long.
Les gants de laine de couleur verte.
En plus des effets d’uniformes, un matériel spécifique leur est dévolu :
L’alpenstock : c’est une canne se terminant par un fer de section carrée, initialement fourchue et permettant d’y appuyer l’arme pour faciliter le tir, puis simplement à bec recourbé.
Le piolet à long manche : utilisé par les cadres et les éclaireurs des escouades franches principalement. Des piolets d’honneur étaient remis par le CAF (Club Alpin Français) aux Alpins qui s’étaient le plus distingués.
Des raquettes : en bois et corde. Achetées dans le civil, leur forme pouvait donc varier.
Des lunettes noires ou de voile de gaze vertes : destinées à se protéger des réverbérations du soleil.
Des cordes de chanvre de différentes tailles.
Les « hiverneurs », occupants des forteresses l’hiver, touchent en outre à partir de 1891-1892 : un collet à capuchon, un passe-montagne en laine, des chaussons de laine à enfiler par dessus les brodequins, des skis, norvégien (avec un seul bâton long).
« En dehors de ces effets spécifiques, les effets normaux des troupes d’infanterie sont portés :
– Tunique à deux rangées de 7 boutons (modèle 1867), supprimée en janvier 1891.
– Veste dite « ras-de-cul » (modèle 1867), à une rangée de neuf petits boutons timbrés de la grenade, et avec brides d’épaules. C’est la tenue de service la plus courante, portée jusqu’en 1915, voire au delà en tenue de corvée.
– Le bourgeron modèle 1882 : en toile de coton blanche, c’est la tenue de corvée par excellence, porté également en montagne, par dessus les autres effets l’hiver, seul l’été.
– La tunique modèle 1897 : c’est en général une tenue de sortie, en drap bleu foncé avec col et pattes de parement garance, elle ferme par une rangée de 7 gros boutons d’uniformes.
– Le pantalon droit (modèle 1867) en drap garance est l’unique modèle porté par les Alpins sur cette période. Il est modifié en 1893 (adoption d’un crochet et d’une porte au dessus de la brayette) et en 1897 (suppression des pattes de poche et mise en place d’un parement en lin pour éviter l’effilochage en bas).
-La classique capote pour troupes à pied modèle 1877 en drap gris de fer bleuté est également portée.
– Les pantalons : pantalon droit garance avec bandes de commandement latérales noires.
– Le grand béret, dit « tarte », autorisé à partir de janvier 1895, orné d’une grenade dorée, brodée en cannetille (adoptée en juin 1896).
– Les bandes molletières, autorisées en janvier 1895, mais déjà portées depuis longtemps en manœuvre. » (Source : Site alpins.fr)
Source : Site alpins.fr
Pour en savoir plus, voir les sites suivants :
rosalielebel75
musée militaire de Lyon
Voir nos autres pages sur
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