Lire notre revue Vatusium n° 12, p. 37-38 (texte, photos et cadastres) ; Vatusium n° 16, p. 45.
De 1916 à 1918, l’école des Ruttets part à la recherche d’un jardin, d’une cour de récréation et d’un préau.
Il s’agit d’éviter « des accidents graves à cause des automobiles » (Vatusium n° 16, p. 68 et délibération du 23 mai 1916 (1)
Histoire d’un feuilleton…
« Pour remédier à cette situation », le Maire, J. Soudan, propose d’utiliser « une partie de terrain de la surface de 4 ares situé au levant de l’école promis en vente par Jaccoux Pierre François, suivant soumission du 10 juillet 1914 moyennant le prix de 2 fr. le mètre * et 150 francs pour indemnité d’arbres qui servira à l’établissement du préau, d’une cour de récréation, conformément à la lettre de M. le Sous Préfet en date du 2 novembre 1915. »
« Le Conseil, ouï l’exposé de M. le Maire, considérant que les ressources communales ne peuvent supporter la totalité de la dépense qui s’élève à :
En achat de terrain ………………. 950 fr. 00 **
Et en construction à ……………..4500 fr. 00 ***
5450 fr. 00 ****
décide en principe les dits travaux » (…) et « sollicite le concours de l’Etat avec l’autorisation de contracter pour la différence un emprunt à la caisse qui lui sera désignée et dont l’amortissement se fera par des centimes extraordinaires additionnels sur le principal des 4 contributions directes
Et aussi l’autorisation d’acquérir le terrain promis en vente par M. Jaccoux pour le prix de neuf cent cinquante francs. »
* soit 4,96 euros valeur de 2012, pour le prix du m2
** soit 2356, 84 euros valeur de 2012
*** soit 11 163, 99 euros valeur de 2012, pour la construction
**** soit 13 520, 83 euros valeur de 2012.
Un an après…, et après avis du Ministre !
« Le Président donne lecture (2) de la lettre de Monsieur le Sous Préfet de Bonneville en date du 30 mars 1917 l’informant que le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et de l’Instruction publique et des Beaux-arts demande si la commune est disposée à réaliser immédiatement l’exécution des travaux de construction d’un préau et de l’achat du terrain, si elle peut rassembler les moyens nécessaires pour la dite exécution et de l’achat du terrain, il invite le conseil à délibérer.
Le Conseil, après examen, délibère pour autoriser son président à acquérir immédiatement le terrain nécessaire, de faire exécuter les travaux après approbation à la condition de pouvoir traiter avec un entrepreneur de son choix vu la dépense relativement faible. »
Mais, les autorités sont prudentes… En 1917, la France est en guerre et la main d’œuvre disponible est rare…
« Le Président a exposé :
Que par lettre de Monsieur le Ministre de l’instruction Publique (3) serait disposé à allouer une subvention de 1545 francs pour le projet de construction d’un préau à l’école des Ruttets, mais il voudrait avoir l’assurance 1° que la commune puisse trouver à emprunter sa quotte part dans la dépense 2° que l’entrepreneur accepte le prix du devis et qu’il dispose de la main d’œuvre * et les matériaux nécessaires
Que le 25 novembre dernier il a passé un marché de gré à gré avec M. Macciotta André, entrepreneur à Marignier pour la construction d’un préau à l’école des Ruttets, suivant les plans et devis estimatifs et pour la somme de 4285 fr. 71 centimes.
Que M. Macciotta est dès longtemps l’entrepreneur principal de la commune
Qu’il est reconnu pour son honorabilité, sa capacité et sa solvabilité, disposant la main d’œuvre et les matériaux nécessaires
Que lui confier ce travail, c’est d’être assuré par avance de la bonne exécution.
Que la commune a des ressources suffisantes, elle a inscrit à son budget additionnel sous l’article 71 la somme de 3000 francs pour faire face à cette dépense
Et il invite le Conseil à délibérer
Reconnaissant la sincérité de tout l’exposé qui précède
Délibère pour demander à Monsieur le Préfet l’autorisation du marché pour la construction d’un préau à l’école des Ruttets dont le montant est de 4285 fr. 71 centimes et que M. Macciotta soit dispensé de fournir caution, surtout que le payement n’aura lieu qu’après l’achèvement des fournitures et du travail. »
En 1918, « Le Président expose à l’assemblée (4) que le dossier de l’aménagement d’un jardin et construction d’un préau à l’école des Ruttets a été transmis par les soins de M. le Préfet à M. le Ministre de l’Instruction publique à l’effet d’obtenir la subvention de l’Etat.
Que le sieur Macciotta André (…) déclare qu’il possède tous les matériaux nécessaires ainsi que les ouvriers.
Que le sieur Jaccoux a souscrit en date du 10 juillet 1914 une promesse de vente en faveur de ce projet et qu’il y aurait lieu de l’autoriser à passer acte définitif et il invite le conseil à délibérer
Le Conseil, ouï l’exposé ci-dessus, autorise leur Président à passer acte définitif avec les héritiers du sieur Jaccoux et pour faire face à cette dépense, il sera voté la somme de 3000 francs sur le budget additionnel de 1918. »
On peut penser que le préau des Ruttets a fini par être construit et que les écoliers des Ruttets ont pu enfin jardiner !
(1) Délibération du 23 mai 1916 : construction d’un préau et cour à l’école des Ruttets (p. 164-165)
(2) Délibération du 31 mai 1917 : construction d’un préau à l’école des Ruttets (p. 203)
(3) Délibération du 29 novembre 1917 : autorisation du marché pour la construction d’un préau aux Ruttets (p. 221)
(4) Délibération du 28 février 1918 : préau des Ruttets (p. 231)
Voir notre page sur “L’école des Ruttets, histoire d’une construction”
Autres sites intéressants sur les jardins scolaires :
http://lycees.ac-rouen.fr/bruyeres/jardin/jard-scolaires.html
http://www.jardinons-alecole.org/ :
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