Lire notre revue Vatusium n° 11, p. 18 ; Vatusium n° 16, p. 16, 17 (photo), 24 (filles), 26-27 (J.M. Guichonnet), 46 (photo), 68 (jardin scolaire) ;
Voir aussi Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy, p. 97, 155-156, 159 ; Ludovic Cailluet, Chedde, un siècle d’industrie au pays du Mont-Blanc, p. 76 (photo).Extrait de Traditions et évolution de Passy.
« Héritage du XIXe siècle et de son mécène Pierre Bosson, Chedde possède une école datant des années 1820 entretenue par une fondation.” (Pierre Dupraz, op. cit., p. 159)
Dans sa Monographie de Passy de 1904, F.-Henri Métral donne les précisions suivantes p. 19 :
« Ecole de Chedde. Par acte du 8 Avril 1890, Me Brêches notaire à Sallanches, la commune achetait de Crottet Alexandre et des frères Décret 7 ares 14 centiares de terrain moyennant la somme de 1 048 F.18 Cmes, pour augmenter la surface de la cour et faire des jardins.
Par acte du 31 Janvier 1900, Me Conseil notaire, la commune achète des sieurs Biollay et Chesney pour le prix de 881 F. 16 Cmes, 30 litres d’eau à la minute, pour les écoles. »
Lire Vatusium n° 16, p.21-22 « Le combat pour l’instruction des filles »
Le roi Victor Emmanuel II a, semble-t-il, donné satisfaction aux Passerands puisque l’année suivante, un « placement » est autorisé « en faveur de l’école des filles de Chedde, Joux et la Motte » comme en témoigne la délibération du 1er août 1850, p. 274 à 276, M. Daigue Michel syndic, « Placement d’une somme de 5371 livres 90c en faveur de l’école des filles de Chedde, Joux et la Motte » :
(…) « Le Conseil délégué vu la délibération du conseil communal du trois juin dernier, l’ordonnance de Monsieur l’Intendant Général du quatre juillet suivant et la lettre de Monsieur l’Intendant de cette province du cinq du dit mois,
Considérant que le placement de la somme de cinq mille trois cent septant’une livres nonante centimes en faveur des Ecoles des filles seroit selon lui préférable en acquisition de biens fonds, mais que l’occasion favorable ne se présente pas maintenant et qu’en attendant le placement le plus avantageux seroit celui d’acheter des cédules de la dette publique sarde et qu’enfin il est urgent de pourvoir à ce placement, a délibéré de demander à Monsieur l’Intendant l’autorisation de charger M. F. Martin Agent d’affaires à Turin de la négociation de ce placement en acquisition de cédules sur l’Etat. »
Chedde aura donc son institutrice et veillera à son traitement. Ainsi, le 10 février 1874, le Conseil est amené à voter un crédit pour « compléter le traitement de l’institutrice » :
« Mr le Président (…) expose « que par arrêté de Mr le Préfet en date du 27 octobre dernier Dlle Germain Louise a été nommée institutrice à Chedde avec jouissance d’un traitement de 500 francs.
Qu’au budget primitif spécial des écoles pour 1874, article 2, il n’y a que 450 francs de prévus pour le traitement de l’institutrice. Le Conseil, vu la position, demande à prélever sur le dit budget article 7 intitulé « autres dépenses relatives à l’école de Chedde » la somme de 50 francs pour, avec les 450 francs portés à l’article 2, compléter le traitement de l’institutrice. (…) »
Les archives municipales de Passy racontent l’histoire des travaux et agrandissements de l’école de Chedde-le-Haut :
1859 : réparations à l’école de Chedde (Délibération du 20 décembre 1859 : demande de mettre à adjudication les réparations à la régence de Chedde)
1902 : La grille et le jardin de Chedde. Lire Vatusium n° 16, p. 68 (texte et photo).
Délibération du 10 février 1902 : Marché pour grille de clôture des jardins des écoles de Chedde.
Dès 1903, l’école s’agrandit par la construction d’un nouveau bâtiment jouxtant la “Fondation Bosson”. Quelques années après, ce bâtiment est augmenté. L’inauguration a lieu le 25 mai 1906. Une moitié est réservée aux garçons, l’autre aux filles.” (Pierre Dupraz, op. cit., p. 159)
1904-1905 : délibérations en vue de la création d’une école enfantine à Chedde
Délibération du 12 novembre 1904 : école enfantine à Chedde
« Le Président a exposé que par suite du grand nombre d’enfants qui sont actuellement en âge de fréquenter les écoles de Chedde, les salles de classe sont complètement insuffisantes.
Que la création d’une école enfantine s’impose au plus haut degré.
Que pour l’installer il y a à la maison d’école actuelle sur le côté nord ouest une chambre passable nouvellement réparé (sic) et sans emploi qui pourrait parfaitement se prêter à la circonstance pour une salle de classe et qu’il n’y aurait que le logement du maître à fournir ce qu’on pourrait trouver dans le hameau.
Le Conseil délibère pour demander la création d’une école enfantine au hameau de Chedde dans la salle sus-désignée en attendant de pouvoir faire une construction à cet effet et s’engage à fournir le logement du maître dans la localité.
Ainsi fait et délibéré en séance, les jour, mois et an ci-dessus et ont les membres présents signé après lecture. »
Signatures : Corlet, Gruz, F. Pugnet, Métral, Chavouent, Patty, Fivel Alphonse, J.M. Métral, Fivel Demoret, Bottollier, J.A. Fivel, Perroud, Mogeny, Michollin. Le Maire Biolley
Délibération du 10 janvier 1905 : école enfantine à Chedde
« Le Président a rappelé au souvenir du conseil municipal sa délibération du 19 novembre dernier par laquelle il demandait la création d’une école enfantine au hameau de Chedde.
Il a exposé que par lettre du 24 décembre monsieur le Sous Préfet fait savoir que Monsieur l’Inspecteur d’Académie a donné un avis favorable et que Monsieur le Préfet a décidé de soumettre cette affaire au Conseil départemental de l’Instruction primaire lorsque le Conseil municipal aura pris l’engagement de prévoir pendant dix ans, au nombre des dépenses obligatoires de la commune l’entretien de la dite classe.
Le Conseil, après examen, déclare que la commune prend l’engagement de pourvoir pendant dix ans à l’entretien de la classe enfantine à créer au hameau de Chedde et de fournir le logement de la maîtresse. »
Délibération du 5 juin 1905 : achat de terrain pour l’école de Chedde (p. 8)
« Le Président a exposé que le hameau de Chedde est en instance à l’effet d’obtenir la création d’une école enfantine qui l’obligera à construire une nouvelle maison.
Que l’emplacement le plus convenable est celui d’une pièce de terre située au couchant du jardin des écoles actuelles.
Que cette pièce a été mise en adjudication au tribunal de Bonneville le sept mars ensuite de saisie immobilière, qu’elle est inscrite au cadastre en la section D sous le numéro soixante six, de la contenance de 12 ares 37 centiares, confinée du nord par Adélaïde Fivel née Crottet, du couchant par Jérôme Henri Michollin, du midi par le chemin vicinal et du levant par le jardin de l’école de Chedde.
Qu’au tribunal il s’est rendu adjudicataire de cette pièce de terre pour le compte de la dite école, et au besoin pour son compte personnel si sa manière de faire ne pouvait être acceptée, pour le prix de 600 francs qui sera augmenté, suivant les premières prévisions du 70 pour cent, ce qui en portera le prix approximativement à 1020 francs.
Et a demandé l’avis du Conseil.
Le Conseil estime que la manière de faire de Monsieur le Maire est très avantageuse.
Que le prix de l’are de cette pièce reviendrait à approximativement à 83 francs (soit 316, 63 euros valeur 2012 pour 100 m2 au lieu de 560, 02) pendant qu’on avait payé le terrain contigu à raison de 146 fr. 80 centimes l’are * et délibère pour que la dite adjudication puisse suivre son cours au tribunal de Bonneville au bénéfice de l’école de Chedde qui, de ce fait, réalisera un précieux bénéfice. »
Délibération du 16 novembre 1905 : ouverture de crédit pour l’achat de terrain pour l’école de Chedde
« Le Président a rappelé au conseil sa délibération du 5 juin 1905 par laquelle il a voté l’acquisition d’un terrain mis en adjudication publique au tribunal de Bonneville le 7 mars dernier, pour servir à la construction d’une maison d’école au hameau de Chedde. Il a exposé que l’enquête à laquelle ce projet a été soumis n’a révélé aucune opposition au contraire qu’il a reçu un accueil favorable de la part des intéressés. Il a dit que maintenant pour obtenir les autorisations nécessaires pour faire inscrire définitivement la commune au greffe du tribunal de Bonneville, comme adjudicataire, il y avait lieu de faire connaître au moyen de quelles ressources la dépense au montant approximatif de 1257 francs (Note CHePP : soit 4795, 27 euros valeur 2012) pourra être payée.
Le Conseil décide que la somme de 1257 francs sera payée sur les revenus de l’école du hameau de Chedde qui a chaque année un revenu supérieur à 1600 francs (** soit 6103, 77 euros valeur 2012) pour ses dépenses ordinaires. »
Signatures : Corlet, Ferrand, Gruz, F. Pugnet, Métral, Chavouent, Patty, Fivel Alphonse, J.M. Métral, Fivel Demoret, Bottollier, J.A. Fivel, Perroud, Mogeny. Le Maire Biolley.
1907-1908 : délibérations en vue d’une nouvelle construction pour les écoles de Chedde
Délibération du 14 mars 1907 : écoles de Chedde
« Le Président a exposé à l’assemblée que le bâtiment servant pour les classes du hameau de Chedde était à peine suffisant il y a douze ans lorsque la population qui en dépend était de 270 habitants qui maintenant, par suite de la construction d’une grande usine, est de 660 habitants ce qui a décidé par arrêté du 23 novembre 1905 la création d’une classe enfantine ;
que les élèves admis aux écoles ont été assez approximativement de 30 garçons pour une salle de 30 mètres carrés, de 25 filles pour une salle de 23 mètres carrés et de 45 élèves de la classe enfantine pour une salle de 19 mètres et que le nombre aurait été supérieur si le local avait permis de recevoir tous les enfants qui sont en âge scolaire et qui se sont présentés, que la directrice de la classe enfantine est logée dans une maison particulière.
Que la maison actuelle peut-être conservée pour l’école enfantine avec le logement de la directrice.
Qu’il y a lieu de faire une nouvelle construction pour les classes des garçons et des filles avec le logement pour les maîtres.
Que la commune a en propriété, au centre du hameau de Chedde, un emplacement très convenable inscrit au cadastre en la section D sous le numéro 66 de la contenance de 12 ares 37 centiares contigu au jardin de l’école actuelle.
Il a déposé sur le bureau les plans et devis dressés par M. Pinon architecte à Saint-Gervais-les-Bains pour édifier le conseil sur le prix de la nouvelle construction qui se monterait à 53 130 francs (Note CHePP : soit 202 683, 26 euros valeur 2012).
Le Conseil ouï l’exposé du maire
Considérant que le projet proposé répond à un besoin réel
Considérant que les ressources communales ne permettent pas de supporter la totalité de la dépense
Décide en principe la construction d’une maison d’école pour deux classes avec logement pour les maîtres du hameau de Chedde en conformité des plans et devis sus mentionnés.
Et il sollicite le concours de l’Etat aussi grand que possible et l’autorisation de contracter pour la différence un emprunt sur une caisse qui pourra être désignée et dont l’amortissement sera assuré par un prélèvement de 350 fr. par an (Note CHePP : soit 1335, 20 euros valeur 2012) sur les revenus de l’école voté par 8 voix sur 15 et le surplus par des centimes additionnels sur les contributions communales.
Ainsi fait et délibéré en séance, les jour, mois et an ci-dessus et ont signé MM. Corlet, Ferrand, Biolley, Patty, Fivel Alphonse, Métral Ulysse, Perroud, Mogeny.
Signé Le Maire Biolley »
Délibération du 7 septembre 1908 : emprunt pour un groupe scolaire à Chedde (p. 97)
« Le Président expose que pour assurer la réalisation du projet de construction d’un groupe scolaire au hameau de Chedde, il est nécessaire de voter un emprunt et pour y faire face une imposition extraordinaire. Il a invité le Conseil à délibérer sur cet objet.
Le Conseil, considérant qu’il importe de poursuivre l’exécution du projet sus visé,
Que la commune ne possède aucune ressource disponible et qu’un emprunt s’impose,
Que le principal des quatre contributions directes est de 15 017, 96,
Après examen des budgets de l’exercice courant, de la situation financière de la commune et du tableau des recettes et dépenses des trois derniers exercices, vote
1° Un emprunt de quarante deux mille six cents francs (Note CHePP : soit 162 512, 83 euros valeur 2012) au taux d’intérêt maximum de 5,650 pour cent à la Caisse nationale des retraites, le dit emprunt remboursable en trente ans à partir de 1909.
2° Une imposition de quinze centimes additionnels au principal des quatre contributions directes : cette imposition recouvrable pendant la même période et devant produire annuellement une somme d’environ deux mille quatre cent sept francs suffisante pour assurer le service de l’emprunt. » Note en marge : Refus de signer par les conseillers Buttoudin Eug. et César.
Délibération de 1908 : emprunt pour un groupe scolaire à Chedde (p. 102)
En marge : Emprunt de 42 600 fr. pour un groupe scolaire à Chedde. Approuvé, Annecy, le 20 octobre 1908, pour le Préfet et par délégation, le Secrétaire Général, signé Bègue.
Article premier.
Monsieur le Maire est invité à réaliser auprès de la caisse nationale des retraites pour la vieillesse, aux conditions de cet établissement et au taux d’intérêt de 5,65 pour cent l’emprunt de la somme de quarante deux mille six cents francs que la commune est admise à contracter par arrêté préfectoral du 7 octobre 1908 et dont le remboursement s’effectuera en trente années à partir de 1909 au moyen de 14 7/10 de centimes extraordinaires. Il est, en conséquence, autorisé à signer le traité à intervenir et, conjointement avec le receveur municipal, les obligations devront représenter le capital de l’emprunt.
Art. 2
Le montant de l’emprunt sera versé au trésor public, au crédit de la commune en une ou plusieurs fois, aux époques déterminées par Monsieur le Maire contre la remise à la Caisse des retraites des obligations émises.
Art. 3
Tous les frais et droits auxquels donneront lieu, d’après la législation existante, le contrat et les obligations à souscrire seront à la charge de la Caisse nationale des retraites pour la vieillesse.
Art. 4
L’amortissement aura lieu par annuités égales payables en un seul terme annuel.
Il sera tenu compte entre les parties contractantes de l’intérêt des capitaux empruntés entre la date du versement des fonds au trésor et la date qui servira de point de départ pour l’établissement du tableau d’amortissement.
Art. 5
Les remboursements devront, en principe, être faits à Paris, à la Caisse des dépôts et consignations. Cependant, la commune pourra être autorisée, sur la demande du maire, à se libérer à la caisse du receveur des finances de l’arrondissement mais dans ce cas, le payement devra être effectué un mois avant l’échéance des obligations.
Art. 6
Tout payement effectué à échéance portera intérêt de plein droit au taux de 5 p. % l’an.
Art. 7
En cas de remboursement par anticipation d’une, de plusieurs ou de la totalité des obligations, la commune payera à la Caisse nationale des retraites pour la vieillesse une indemnité de 50 centimes par % du capital remboursé. Tout remboursement partiel sera imputé imputé sur les dernières obligations.
Ainsi fait et délibéré en séance, les jour, mois et an ci-dessus et ont les membres présents signé après lecture à l’exception de MM. Buttoudin Eugène et Buttoudin César qui ont refusé. »
Signatures : Ponchaud, Pugnet, Michollin, Mogeny, J.M. Métral, F. décret, Gruz, Crottet, Grosset, Besson, Fivel Demoret, J. Masse, P. Miotton, Curral E., Le Maire J. Soudan
1912-1914 : Nouveaux agrandissements de Chedde
Lire Vatusium n° 16, p. 24. Extrait : « L’accroissement de la population scolaire au début du XXe siècle pousse le Conseil communal de Passy à trouver une solution pour accueillir plus d’élèves à Chedde : coéduquer, agrandir une des classes des garçons ou transformer la classe enfantine en 2e classe de filles ? Les archives font le récit du combat mené par la commune de Passy contre l’ « Administration » et l’ « Autorité Supérieure »… »
On a ainsi envisagé en 1912 la formule de la « coéducation * » : « Coéducation des écoles de Chedde » (Délibération de juin 1912, coéducation des écoles de Chedde) (13 et 14)
Mais le Président expose (…) que cette demande (de coéducation) « n’ayant pas été admise par l’Administration, il en résulte que la classe enfantine créée le 1er janvier 1906 subsiste actuellement et qu’il serait urgent qu’elle fût transformée en 2e classe de filles. En effet les quatre classes actuelles se trouveraient complètement distinctes deux à deux, les attributions des maîtres seraient les mêmes et ce étant dans le but d’une répartition plus équitable. » (…) Le Conseil suit cet avis. (Délibération du 27 mai 1913 : transformation de la classe enfantine en 2e classe de filles).
En juillet 1914, le Conseil municipal renonce au projet d’agrandissement repoussé par l’administration supérieure et sollicite la création d’un emploi d’adjoint à l’école des filles. (Sur cette question de l’agrandissement de l’école de Chedde, voir les délibérations du 24 novembre 1913, du 20 février 1914 et du 14 juillet 1914).
* Pour en savoir plus, voir sur le site de l’INRP l’article « Coéducation des sexes »
“Les classes de filles occupent bientôt tout l’espace de l’école de Chedde-le-haut, lorsqu’une nouvelle école qui recevra les garçons est érigée vers le Faubourg. » (Pierre Dupraz, op. cit., p. 159)
Voir nos autres pages sur
– la fondation Bosson
– L’enseignement à Passy
– Les écoles primaires de Passy
A découvrir également…
– Le PATRIMOINE CIVIL de PASSY.
– Le PATRIMOINE de PASSY.
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– HISTOIRE de PASSY DE LA PREHISTOIRE AU XXIe SIECLE.
– le PATRIMOINE RELIGIEUX de PASSY.
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