Culture, Histoire et Patrimoine de Passy

Les Passerands de l’Infanterie coloniale en 14-18

Written By: BT

Lire notre revue Vatusium n° 18, 2015 « Les Passerands dans la Grande Guerre », 1ère partie : 1914 et 1915 et Vatusium n° 19, 2016 « Les Passerands dans la Grande Guerre », 2e partie : 1916 à 1919.

Fantassin du 1er régiment d’infanterie coloniale en 1904, par Alphonse Lalauze.
On peut noter pour les marsouins stationnant en métropole la ressemblance avec l’uniforme et l’équipement des fantassins de la ligne (site rosalielebel75) ;
mais ils ne portent pas le pantalon rouge garance…

Fantassin du 1er régiment d'infanterie coloniale en 1904, par Alphonse Lalauze (site rosalielebel75)

Fantassin du 1er régiment d’infanterie coloniale en 1904, par Alphonse Lalauze (site rosalielebel75)

Uniformes de l’Infanterie coloniale 

Uniformes de l’Infanterie coloniale (site pages14-18.mesdiscussions.net, page uniforme du 8e RIC, sujet 8462)

Uniformes de l’Infanterie coloniale (site pages14-18.mesdiscussions.net, page uniforme du 8e RIC, sujet 8462)

« Reconstitution de la tenue que portait mon arrière-grand-père lorsqu’il est parti en août 14 avec le 24 RIC de Perpignan.
Capote modèle 1877 avec ancres de marine au col (pour les régiments basés en métropole) n° du régiment au col pour les régiments basés outre mer ; boutons à ancre. Képi 1884 qui à la particularité d’avoir le dessous de la visière vulcanisé vert. Pantalon avec liseré rouge. Boucle de ceinturon des troupes coloniales. Autre particularité (que l’on ne voit pas sur les photos) le paletot colonial à deux rangées de bouton. L’on peut encore noter le couteau de poche particulier des marsouins. » (site pages14-18.mesdiscussions.net, page uniforme du 8e RIC, sujet 8462)

Reconstitution de l’uniformes de l’Infanterie coloniale (autres clichés disponibles)  

Reconstitution de l’uniformes de l’Infanterie coloniale (site pages14-18.mesdiscussions.net, page uniforme du 8e RIC, sujet 8462 ; autres clichés disponibles)

Reconstitution de l’uniformes de l’Infanterie coloniale (site pages14-18.mesdiscussions.net, page uniforme du 8e RIC, sujet 8462 ; autres clichés disponibles)

Certains Passerands ont servi dans l’infanterie coloniale pendant la Grande Guerre ; 5 ont été tués, plusieurs ont été blessés et/ou amputés :

Au 3e Régt Infanterie Coloniale :
BUTTOUDIN Ferdinand Alphonse, classe 1917, incorporé au 6e RIC le 7 janvier 1916, en campagne le 13 novembre 1916, passé au 3e RIC en campagne le 10 juillet 1917 (aux armées).
Au 4e Régt Infanterie Coloniale :
Ernest (Henri) MARECHAL (classe 1913), engagé pour 3 ans en avril 1913 pour le 4e RIC de Toulon, tué le 27 août 1914 à Jaulnay dans la Meuse (Voir notre page « Un marsouin de Passy tué dans les Ardennes en août 1914 » en construction).
Au 5e Régt Infanterie Coloniale :
COMTE Emile Eribert Marcel (classe 1915), incorporé au 5e Rgt d’Infanterie coloniale le 15 décembre 1914 ; passé au 8e Rgt d’Infanterie coloniale le 21 mars 1915 ;
COUTTET François Marcel (classe 1913), incorporé au 5e Rgt d’Infanterie coloniale le 29 novembre 1913. Aux armées le 5 janvier 1915, blessé aux Islettes dans la Meuse le 16 février 1915 ; passé au 8e Rgt d’Infanterie Coloniale le 25 mai 1915.
FONTAINE Marius-Auguste (classe 1913), incorporé au 5e RI Colonial Lyon le 28 novembre 1913, parti aux armées le 6 août 1914 ; citation du 12 octobre 1915 ; blessé et évacué le 19 août 1916 à Belloy-en-Santerre (Somme) ; nommé caporal le 12 novembre 1916 ; passé au 6e RI Colonial le 1er novembre 1917 (recensé à Passy en 1911, mais hab. Sallanches) ;
GAVARD Jean-Armand (classe 1913), passé en campagne le 7 août 1914, tué le 4 sept. 1914 à St-Benoit, Vosges ;
GERARD Marius-Alexandre (classe 1913), incorporé au 5e RI colonial à Lyon le 15 décembre 1914 ; Passé à la 23e CI le 16 avril 1915 ; blessé le 8 mai 1915 ; Passé au 6e RI colonial le 17 mai 1917.
ROMAND Marcel Louis Julien (classe 1916), engagé pour 4 ans le 28 décembre 1914 pour le 5e RIC à Lyon, en campagne le 10 mai 1915, disparu le 14 juillet 1915 au bois de la Grurie (Marne) ;
Au 6e Régt Infanterie Coloniale :
BUTTOUDIN Ferdinand Alphonse (classe 1917), incorporé au 6e Rgt d’infanterie coloniale le 7 janvier 1916 ; passé au 6e Colonial en campagne le 13 novembre 1916 ;
FIVEL-DEMORET Lucas (classe 1901), rappelé le 4 août 1914 au 6e Régt Infanterie Coloniale, tué le 6 oct. 1914 à St-Benoît-la-Chipotte, Vosges.
DUCOUDRAY Eugène Alexandre (classe 1892) passé au 6e RI coloniale le 4 juin 1918 ;
FONTAINE Marius-Auguste (classe 1913) passé au 6e RI Colonial le 1er novembre 1917 ;
GERARD Marius-Alexandre (classe 1913), passé au 6e RI colonial le 17 mai 1917.
Au 8e Régt Infanterie Coloniale :
COMTE Emile Eribert Marcel (classe 1915), incorporé au 5e Rgt d’Infanterie coloniale le 15 décembre 1914 ; passé au 8e Rgt d’Infanterie coloniale le 21 mars 1915, blessé le 30 juin 1915 aux Dardanelles ;
COUTTET François Marcel (classe 1913), passé au 8e Rgt d’Infanterie Coloniale le 25 mai 1915, blessé à Krithia, Seddul Bahr le 4 juin 1915 ;
FERRAND Joseph François (classe 1906) Passé au 8e RI coloniale le 4 février 1918 ; parti à la 16e D.I.C. (A.O. Armée d’Orient) le 10 mars 1918, arrivé au B.D.I. 16e D.I.C. le 21 mars 1918 ; passé au 8e RIC le 4 mai 1918 ; évacué malade le 23 septembre 1918 ; passé au 37e RI coloniale le 22 décembre 1918 ;
GERARD Marius-Alexandre (classe 1913) passé au 8e RI colonial le 15 juin 1917. Dirigé sur l’Armée d’Orient le 8 novembre 1917 jusqu’au 23 mai 1918 ;
Au 22e Régt Infanterie coloniale d’Hyères*, puis au 24e Régt Infanterie coloniale : CHATELARD Edouard Marie (classe 1911) incorporé au 22e RI coloniale d’Hyères le 1er octobre 1912 ; en Orient au Montenegro (en guerre) le 23 août 1914 ; rentré en France le 8 mars 1916. Passé au 24e RI coloniale le 27 mars 1916 : aux armées le 27 mars 1916. Blessé le 2 juillet 1916 à Dompierre : plaie par balle au mollet droit ; amputation cuisse droite,  évacué ; proposé pour la réforme définitive le 17 juillet 1917. Médaille militaire par ordre n° 4313 du 2 janvier 1917 : « Très brave grenadier. Grièvement blessé le 2 juillet 1916 en se portant crânement à l’assaut des 2èmes lignes allemandes sous un feu violent d’artillerie et de mitrailleuses ; amputé cuisse droite. » Croix de guerre avec palme. Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du 23 novembre 1937, J.O. du 4 décembre 1937, puis Officier au J.O du 5décembre 1958.
* une compagnie du 22e RI coloniale a fait partie du détachement français envoyé à Scutari en août 1913 puis au Monténégro jusqu’en janvier 1916.
Au 36e Rgt d’Infanterie coloniale :
BASTARD Jean François (classe 1906) rejoint à la mobilisation le 36e RIC, tué le 26 sept. 1914 à Gerbéviller, Meurthe-et-Moselle, région de Lorraine.
Au 37e Rgt d’Infanterie coloniale :
FERRAND Joseph François (classe 1906) passé au 37e RI coloniale le 22 décembre 1918.

Qu’est-ce que l’infanterie coloniale ?

Dénommée “Infanterie de la marine” jusqu’à la fin du XIXe siècle et rattachée au ministère de la Marine, elle est transférée en 1901 au ministère de la Guerre et dénommée « Infanterie coloniale » jusqu’à la fin de l’empire colonial en 1960. Elle devient alors l'”Infanterie de marine”, terme qui, contrairement au statut du siècle précédent, ne signale plus le rattachement à un ministère particulier, les ministères de la Marine, de la Guerre et de l’Air étant fondus en un ministère de la Défense. (Wikipedia, art. Infanterie de marine)

Képi de l’infanterie coloniale 

Képi de l’infanterie coloniale (site rosalielebel75)

Képi de l’infanterie coloniale (site rosalielebel75)

« Les Troupes coloniales (« la Coloniale ») qui dépendent d’un seul état-major général, regroupent deux grands types d’unités :
l’infanterie coloniale française (les « Marsouins ») et l’artillerie coloniale entre 1900 et 1958 appelés « Coloniale blanche » et composés en majorité d’engagés métropolitains.
Elle représente un peu moins de la moitié de l’armée coloniale, et stationne pour les deux tiers en France métropolitaine. Son but est bien évidemment de servir aux colonies.
les tirailleurs indigènes, hors Afrique du Nord, (tirailleurs sénégalais, tirailleurs malgaches, tirailleurs indochinois) formés de « sujets » français des colonies commandés par des officiers français. (Voir notre page « les Passerands des régiments de tirailleurs », en construction) » (Wikipedia, art. Troupes coloniales et site rosalielebel75)

Affiche d’engagement de l’infanterie coloniale 

Affiche d’engagement de l’infanterie coloniale (site rosalielebel75)

Affiche d’engagement de l’infanterie coloniale (site rosalielebel75)

L’infanterie coloniale décrite en 1907 dans Le Petit Journal illustré :

« Tandis que la légion se distinguait au Maroc, l’infanterie coloniale méritait, aux manœuvres l’admiration de tous par sa vigueur, son entrain et sa belle humeur militaire. Les officiers étrangers ne tarissaient pas d’éloges sur ces troupes alertes, solides, enthousiastes. « Voilà le vrai soldat français ! » s’écriait l’un d’eux en voyant passer les « marsouins ».
Le corps de l’infanterie de marine a, lui aussi, de superbes états de services et sa gloire est inséparable de l’histoire de nos conquêtes coloniales. »

« Les troupes d’élite de l’armée française : l’infanterie coloniale », Le Petit Journal illustré du 6 octobre 1907 

« Les troupes d’élite de l’armée française : l’infanterie coloniale », Le Petit Journal illustré du 6 octobre 1907 (site cent.ans.free.fr)

« Les troupes d’élite de l’armée française : l’infanterie coloniale », Le Petit Journal illustré du 6 octobre 1907 (site cent.ans.free.fr)

« Sa création remonte au dix-septième siècle. En l’an 1662, Richelieu créa, sous le nom de Compagnies de la mer, cent compagnies destinées à tenir garnison à bord des navires de l’État. En 1635, un régiment fut créé pour le service de la marine, qui portait le nom de Royal-Vaisseaux ; un autre, en 1669, avec le titre de Régiment-Amiral. Au siècle suivant, le corps de l’infanterie de marine fut plusieurs fois dissous et reconstitué. L’Assemblée nationale, en 1792, l’organisa en quatre régiments destinés la garde des ports, arsenaux, et au service du fusil à bord des bâtiments de guerre. Ces régiments furent supprimés en 1795.
En 1831, Louis-Philippe créait deux régiments de marine, mais sans leur donner, cette fois, de service à bord des vaisseaux. Le nombre en était porté à trois en 1838 ; en 1854, Napoléon III créait un quatrième régiment.
Enfin, en 1889, ces quatre régiments étaient dédoublés et portés à huit. Ils sont, à présent, au nombre de douze en France et de huit aux colonies.
La belle tenue de l’infanterie coloniale aux dernières manœuvres vient à point faire honneur à cette arme d’élite […]. » Le Petit Journal illustré du 6 Octobre 1907 (site cent.ans.free.fr)

Insigne de l’infanterie coloniale 

Insigne de l’infanterie coloniale (site rosalielebel75)

Insigne de l’infanterie coloniale (site rosalielebel75)

Les troupes coloniales pendant la Grande guerre

En 1914, à la veille de la Grande Guerre, les troupes coloniales comptent 102 bataillons et 39 batteries, dont 36 bataillons et 12 batteries en métropole et 21 bataillons en Afrique du Nord. Dans ce total de 102 bataillons, la « Force Noire » (les troupes issues de l’Afrique noire) représentait le quart.
Ces unités étaient réparties en un Corps d’armée en métropole et six groupes dans les colonies auxquels il faut ajouter quelques unités en Afrique du Nord. Après le début de la guerre, les troupes coloniales vont s’organiser en deux corps d’armée qui regroupent sept divisions qui vont être engagées sur tous les fronts et en particulier :

Une photo du 1er RIC 

Une photo du 1er RIC (site histoiremilitaria2.discutforum.com)

Une photo du 1er RIC (site histoiremilitaria2.discutforum.com)

Troupes coloniales en manœuvre, août 1914 

Troupes coloniales en manœuvre, août 1914 (Site de l’Amicale des Anciens du 2ème RIC, site quemeneven1418.org)

Troupes coloniales en manœuvre, août 1914 (Site de l’Amicale des Anciens du 2ème RIC, site quemeneven1418.org)

7e compagnie du 1e RIC

7e compagnie du 1e RIC

7e compagnie du 1e RIC (Source : Internet)

Soldats du 5e RIC, mars 1915 

Soldats du 5e RIC, mars 1915 (site chtimiste, page regiments coloniaux)

Soldats du 5e RIC, mars 1915 (site chtimiste, page regiments coloniaux)

Sources et sites à consulter pour en savoir plus :

Wikipedia :
art. Infanterie de marine https://fr.wikipedia.org/wiki/Infanterie_de_marine

art. Troupes coloniales https://fr.wikipedia.org/wiki/Troupes_coloniales

site rosalielebel75 http://rosalielebel75.franceserv.com/armee-coloniale.html

site cent.ans.free.fr http://cent.ans.free.fr/pj1907/pj88106101907b.htm

site histoiremilitaria2.discutforum.com  http://histoiremilitaria2.discutforum.com/t1531-1er-ric

site quemeneven1418.org http://www.quemeneven1418.org/la-bataille-des-frontieres-22-aout-1914/

site chtimiste, page regiments coloniaux http://www.chtimiste.com/regiments/coloniaux.htm

site pages14-18.mesdiscussions.net :
page La coloniale http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/forum-pages-histoire/coloniale/coloniale-sujet_11169_1.htm

page uniformes des troupes coloniales http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/forum-pages-histoire/coloniale/uniformes-troupes-coloniales-sujet_14111_1.htm
page uniforme du 8e RIC, sujet 8462  http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/qui-cherche-quoi/uniforme-8e-ric-sujet_8462_1.htm

Voir nos autres pages sur
– Passy pendant la grande Guerre
en particulier
notre page consacrée au monument aux morts de Passy.

– Passy de 1920 à nos jours.

Découvrez aussi, sur notre site, la richesse et la variété du patrimoine de Passy :
 Les ex-voto du temple romain de Passy
– Le château médiéval de Charousse à Passy
– Le retable de la Chapelle de Joux, à Passy
– L’étonnant « Cahier » d’Eugène Delale, école de Passy, 1882
–  La méthode Freinet à l’école de Passy, 1932-1952
– La conduite forcée de 1947-1952 et la production hydroélectrique à Passy
– L’Arve des Gures aux Egratz, à Passy
– Vues panoramiques sur le Mont-Blanc depuis Passy
– L’inalpage dans les « montagnes » de Passy, « l’emmontagnée », et la « remuée » pendant l’été
– La gare de Chedde à Passy et la ligne Le Fayet-Chamonix
– La sculpture d’Albert FERAUD (1921-2008), La Porte du soleil (1973), sur la « Route de la Sculpture Contemporaine » à Passy
– La stèle de la Torchette à Passy et les commémorations du maquis de Montfort

Nous contacter ; Commander nos publications

S’abonner à notre lettre d’information-Newsletter