Culture, Histoire et Patrimoine de Passy

J.M.O. du 2e Rgt de Dragons, 16 août-12 sept. 1914. Bataille de Rozelieures, 25 août 1914

Written By: BT

De Sarrebourg à Rozelieures…, point d’arrêt de l’invasion allemande le 25 août 1914

Monument commémoratif  à Rozelieures (54) : “Bataille de Rozelieures – 25 août 1914 – La 1ère victoire de 14-18 – ” Ici fut arrêtée l’invasion allemande ” – ” La défense du Bois de Lalau est un extraordinaire Fait d’Armes “ – J. Isorni

Monument commémoratif à Rozelieures (54) "Bataille de Rozelieures - 25 août 1914 - La 1ère victoire de 14-18 - " Ici fut arrêtée l’invasion allemande " - " La défense du Bois de Lalau est un extraordinaire Fait d’Armes " - J.Isorni

Monument commémoratif à Rozelieures (54)
“Bataille de Rozelieures – 25 août 1914 – La 1ère victoire de 14-18 – ” Ici fut arrêtée l’invasion allemande ” – ” La défense du Bois de Lalau est un extraordinaire Fait d’Armes ” – J.Isorni

Lire notre revue Vatusium n° 18, 2015 « Les Passerands dans la Grande Guerre », 1ère partie : 1914 et 1915.

Cette page BONUS complète nos articles « Les Passerands  dans la bataille de Sarrebourg, du 18 au 20 août 1914 » et « Christiane, Marie et André Fivel évoquent la guerre de leur père René Fivel » publiés dans Vatusium n ° 18, pages 10-11 et 36 à 38.

Le Passerand OVERNEY Aristide, classe 1907, rappelé le 4 août 1914 au 30e RI d’Annecy a disparu le 25 août 1914 à Rozelieures. Il avait 26 ½ ans. Voir notre page Passerands du 230e RI, de Rozelieures, 1ère victoire française le 25 août 1914, à Lunéville.

Le cavalier passerand René Fivel, par exemple, a participé avec le 2ème Dragons à la bataille de Sarrebourg et à la bataille de la Trouée de Charmes qui a mis un coup d’arrêt à l’invasion allemande en 1914.

Voir aussi notre page « René Fivel au 2e Dragons » (HISTORIQUE du 2e Dragons pour les premiers jours de la guerre) et notre page Les Passerands dans la cavalerie  en 14-18” (§ sur les Dragons)

Quelques notions préliminaires sur les TERMES DE CAVALERIE et la composition d’une DIVISION de CAVALERIE

« Chaque Division de Cavalerie (D.C.) comprenait :
– un état-major
– trois brigades à 2 régiments (Rgt)
– un groupe d’artillerie à cheval à 3 batteries
– un groupe cycliste de 400 fusils
– un service de télégraphie, un de prévôté, un de sous-intendance, un de santé et un de trésor et poste.

Chaque brigade disposait d’une section de mitrailleuses. L’armement des cavaliers ne comportait ni baïonnettes, ni outils, et leur approvisionnement en cartouches était limité. » (Site chtimiste)

drag_tir carabine

Dragon épaulant sa carabine ©gallica.bnf.fr (site files.itslearning, Delcampe)

Régiment, demi-régiment, escadron, peloton

Au sein des régiments, l’échelon supérieur à l’escadron, soit deux ou trois escadrons placés sous le commandement d’un chef d’escadrons (avec un s), s’appellera successivement division (règlement de 1832), puis demi-régiment. Les régiments sont composés de quatre escadrons de 140 cavaliers (le nombre d’escadrons par régiment varie entre quatre et six jusqu’à la Première Guerre mondiale). L’escadron est l’équivalent dans les armes dites « à cheval » de la compagnie dans les armes dites « à pied ».
Chaque escadron est sous les ordres d’un capitaine commandant, assisté (comme en 1776) d’un capitaine en second, et compte quatre pelotons, commandés par des lieutenants ou sous-lieutenants. (site Wikipedia, art. Escadron)

Peloton de dragons (site lucile-herve-tournois)

Peloton de dragons (site lucile-herve-tournois)

Dans la cavalerie, les brigadiers sont les caporaux de l’infanterie, les maréchaux des logis, ou margis, des sergents, sergents-chefs ou sergents-majors.

Composition de la 6ème Division de cavalerie
Le 2e Rgt de Dragons fait partie de la 6e Brigade de Dragons et de la 6ème Division de cavalerie de Lyon.

La 6ème Division de cavalerie de Lyon, commandée par le Général Le Villain (jusqu’au 26 août 1914), était composée des unités suivantes :
5e Brigade de Cuirasssiers de Lyon : 7e et 10e Rgt de Cuirassiers ; 9e Rgt de Hussards de Chambéry (rattaché au 14e Corps d’armée à la mobilisation)
6e Brigade de Dragons de Lyon : 2e Rgt de Dragons de Lyon et 14e Rgt de Dragons de St-Etienne ; 3e Rgt de Chasseurs à Cheval de Clermont-Ferrant (rattaché au 13e Corps d’armée à la mobilisation)

6e Brigade de cavalerie légère de Tarascon : 13e Rgt de Chasseurs à Cheval de Vienne ; 6e Rgt de Hussards de Marseille (rattaché au 15e Corps d’armée à la mobilisation) ; 11e Rgt de Hussards de Tarascon.
8e Rgt de Cuirassiers à pied
6e Groupe cycliste du 13e Bataillon de chasseurs à pied
4e Groupe à cheval du 54e Rgt d’artillerie de campagne
Sapeurs cyclistes du 4e rgt du génie. (Site chtimiste)

Transcription du J.M.O. du 2ème Dragons, 16 août-12 septembre 1914 :

[Contexte stratégique : concentration début août 1914 et offensives françaises]

concentration des troupes début août 1914

concentration des troupes début août 1914 (site jpriossan-histoirepolitique)

Lire sur notre page « René Fivel au 2e Dragons, 4 août-14 octobre 1914 » le résumé des mouvements et actions du 2e Dragons du 1er au 15 août 1914 (Historique du Rgt).

 

Concentration des troupes, début août 1914

Concentration des troupes, début août 1914 et offensives françaises

J.M.O. du 2e Dragons p. 38 : Du 16 au 18 août 1914. Source : Site Mémoire des hommes du Ministère de la Défense (transcription Bernard Théry, 2015)

 16 août 1914 : Cantonnement à Ogéviller [Ogéviller, à l’est de Lunéville et au S.O. de Sarrebourg].

17 août : A 13h, départ d’Ogéviller, le Rgt au gros de l’avant-garde de la Division, 2 demi  Rgt en tête (V. Ordre n° 19)
A 16h, rassemblement de la Division à l’E. d’Autrepierre [au N.E. d’Ogéviller], la Brigade en colonne de demi Rgt, à l’aile droite.
A 18h, la Division se met en marche sur St-Georges par Foulcrey, avant-garde : 2 ½ Rgt du 2ème Dragons.
A 20h, le 2ème demi Rgt restant à St-Georges en soutien des reconnaissances, le 1er demi Rgt et l’E.M.  s’installent au cantonnement à Richeval.
[Autrepierre (au N.E. d’Ogéviller), Foulcrey, St-Georges, Richeval (au sud de St-Georges), Rauwiller (au N.E. de Sarrebourg), Hirschland (juste au nord de Rauwiller)]

Carte des opérations en août 1914 en Lorraine (Site blamont.info)

Carte des opérations en août 1914 en Lorraine (Site blamont.info)

J.M.O. du 2e Dragons p. 39 : Les 18-19-20 août 1914

18 août : A 4h, reconnaissance du Lieutenant François ; itinéraire Sarrebourg, Rauwiller, Hirschland (Voir Ordre n° 20)
Certains renseignements faisant connaître que Sarrebourg est évacué par l’ennemi, le Corps de Cavalerie se porte en avant à 4h 30 (Voir Ordre de mouvement du 18).
En conséquence, la 6e Division rompt à 4h 30, le Régiment au gros derrière le 14e Dragons. Le 2ème demi Rgt rejoint la colonne à St-Georges. Itinéraire suivi : Lorquin, La Forge (Fe).
A 8 heures, la Division débouche sur le plateau de la cote 312, 1 kilomètre sud de Sarrebourg, la Brigade 2ème Dragons derrière la Brigade de Cuirassiers. Elle est accueillie par une forte canonnade des pièces de siège installées sur les hauteurs N.E. de Sarrebourg et par des feux d’infanterie partant de Sarrebourg.
Elle se replie sous le feu de l’artillerie lourde et arrive à 11 heures au Signal du poirier de Xouaxange, où elle se rassemble face au N.E., le Rgt en colonne de demi Rgt derrière la Brigade de Cuirassiers.
A 14h, la Brigade, le Rgt en tête, se met en marche derrière les Cuirassiers par Xouaxange, Barchain, Kerprich-aux-Bois.
A 15h 30, rassemblement de la Division cote 321 au N.O. et contre la lisière de Bois de Rinting [près de Kerprich-aux-Bois] face au N. la Brigade de dragons en ligne 2 colonnes à la droite de la Division.
A 18 heures, cantonnement à Landange avec le 14e Dragons et l’E.M. de la Division.
[Xouaxange (entre St-Georges et Sarrebourg), Barchain (au nord-ouest de Xouaxange) Kerprich-aux-Bois (à l’ouest de Sarrebourg), Landange (au N.E. de St-Georges et à l’ouest de Lorquin)]

19 août : A 7h 30, départ de la Brigade de Landange.
A 10 h, rassemblement de la Brigade couvrant celui de la Division à l’Ouest de Kerprich-aux-Bois face au N., le 2ème Dragons à droite en ligne de colonne de demi Rgt.
A 11h 30, rassemblement de la Division à la lisière Sud du Bois de Stock en colonne de demi Rgt face à l’est, 2ème Dragons en arrière.
A 20 heures, cantonnement d’alerte du Rgt à Kerprich-aux-Bois, sur la ligne des avant-postes.

20 août : Départ du Rgt de Kerprich-aux-Bois à 3h 30 derrière le 14e Dragons (2 esc.). A 5 heures, rassemblement de la Brigade au même emplacement que la veille au S. du Bois de Stock, même formation. Le 3ème escadron tient le chemin traversant l’étang au N. du Bois de Stock.
A 12h 15, il est remplacé en ce point par le 4e Escadron.
A 12h 30, à la suite d’un mouvement de repli du 8e Corps, la Division se replie vers le Sud. Le 2ème Dragons (1er et 2e Escadrons) se replie par Diane-Capelle [au S.O. de Kerprich-aux-Bois] à 16 heures, le 3ème Escadron restant en soutien de l’artillerie et le 4e escadron occupant le pont sur le canal à Gondrexange [au nord de St-Georges]. Il gagne le cantonnement de Foulcrey par Héming. Cantonnement du Rgt à Foulcrey à 24h 15 (1er, 2e, 4e Escadrons et E.M.). Le 3e escadron à Landange.

Formation de dragons ©delcampe (site files.itslearning, Delcampe)

Formation de dragons ©delcampe (site files.itslearning, Delcampe)

[Contexte stratégique après la défaite de Morhange des 19 et 20 août 1914] :

Voir site Wikipedia, art. Trouée de Charmes. N.B. : Tous les [passages marron entre crochets] sont extraits de ce site.

[La guerre en Lorraine avait plutôt mal débuté pour les Français. La IIe Armée française avait subi une défaite à Morhange. Le généralissime des armées allemandes, von Moltke voulait se servir de la VIe Armée du Kronprinz Rupprecht de Bavière pour tenter une manœuvre de débordement par l’est.

Objectifs allemands

(…) Moltke imagina la manœuvre suivante : La VIe Armée allemande de Rupprecht de Bavière aura d’abord pour objectif de s’engouffrer dans ce que l’on appelait la trouée de Charmes. Cette trouée est en fait l’espace vide de fortifications qui règne entre le camp retranché de Toul au nord et ceux d’Épinal au sud. (…) La VIe Armée aura alors pour mission de pivoter son axe de marche vers le nord-ouest pour contourner les forts de Toul et de Verdun, et, enfin, marcher plein nord vers Bar-le-Duc pour prendre à revers les IIIe Armée et IVe Armées françaises commandées respectivement par Sarrail et Langle de Carry. Autant dire que si le plan de Moltke fonctionne, le redressement sur la Marne sera impossible. (…).

Objectif allemand des 24-26 août 1914 (Lunéville en bas à droite) :

Objectifs allemands (site Wikipedia, art. Trouée de Charmes)

Objectifs allemands (site Wikipedia, art. Trouée de Charmes)

Castelnau se prépare à la bataille

Commandant la IIe Armée française, le général de Castelnau a le sort de la France entre ses mains. À peine remis de la rude bataille de Morhange, le général français apprend, par son service de renseignements, que d’importantes colonnes allemandes se dirigent vers Saffais et Belchamps, donc en direction de la « trouée de Charmes ». Quelques heures plus tard, les aviateurs français vont confirmer l’information. Du coup, le Grand Quartier Général français, informé du mouvement ennemi, ordonne au général Dubail, commandant la Ire Armée française, de mettre son 8e Corps au service de la IIe Armée française du général de Castelnau. Dubail accomplit l’ordre sans protester. Ainsi renforcé et comprenant le but de la manœuvre allemande, le général de Castelnau se prépare à la bataille.]

J.M.O. du 2e Dragons p. 40 : Les 21-22 août 1914

21 août : La D.C. ne fait plus partie du Corps de Cavalerie. La Brigade se met en marche de Foulcrey sur St-Georges à 5 heures. Elle se rassemble à 6 heures au S. de St-Georges à l’O. du signal du Poirier face au N., le 2ème dragons en tête.
A 7 heures, la Division prend une position de repli à la lisière Est de la forêt de Réchicourt. Le Rgt (3 escadrons ½ ) est en réserve à 500 m E. de la ferme d’Houssonville, à la gauche de l’artillerie de la Division en surveillance à la cote 309, 1 km N.E. d’Hablatz. Un peloton du 3e escadron va faire sauter la voie ferrée vers Gondrexange à 1 km de sa sortie de la forêt de Réchicourt.
A 9h 30, la Division devant se porter sur une 2ème position de repli sur les hauteurs cotes 301, 282, N.O. d’Avricourt, la Brigade, 2ème Dragons en tête, se met en marche par Réchicourt pour aller protéger le rassemblement de la Division. La Brigade est rassemblée à 10h 40 au S.O. du passage à niveau, 1500 m ouest de Réchicourt, sur le chemin de Moussey. Le 3e Escadron à la lisière N. de Réchicourt. Le 4e escadron à la croisée des chemins de la cote 182, face à Moussey.
[Réchicourt-le-Château (au nord de Foulcrey et à l’ouest de Gondrexange et St-Georges), Avricourt (au sud-ouest de Réchicourt), Moussey (à l’ouest de Réchicourt), Igney (au sud de Réchicourt et à l’ouest de Foulcrey)]

Formation de Dragons ©Gallica.bnf.fr (site files.itslearning, Delcampe)

Formation de Dragons ©Gallica.bnf.fr (site files.itslearning, Delcampe)

A 12 h, une vive canonnade part de la lisière E. des bois de la Garenne sur les batteries de la Division postées vers la cote 301. En même temps, venant de la direction de Moussey, un escadron et une compagnie cycliste ennemis sont signalés en marche vers l’Est. A 12h 45, le 1er demi Rgt repassant par le passage à niveau en arrière du talus du chemin de fer engage un combat à pied contre ces forces, renforcé à droite par un demi Rgt du 14e Dragons. Le reste de la Brigade en réserve à cheval en arrière du passage à niveau.
A 1h 25, le 3ème Escadron rallie le Rgt venant de Réchicourt.
A 14h, rupture du combat par le 2ème Dragons qui remonte à cheval prêt à agir sur le flanc droit de la position. Il est relevé par la Brigade légère.
A 15 heures, le Rgt se retire par Réchicourt sur Igney et rejoint la Division rassemblée au Signal d’Igney à 17 h.
A 20h 30, le Rgt cantonne à Ogéviller.

Dragons traversant un village (site files.itslearning, Delcampe)

Dragons traversant un village (site files.itslearning, Delcampe)

22 août : A 3 heures, reconnaissances du Lt Douvry sur Remoncourt, un demi peloton.
La division continuant son mouvement de repli vers le S.O., la Brigade se met en marche à 14h par Buriville sur St-Clément, 2ème Dragons en tête.
A 17h, à St-Clément, l’ennemi est signalé bombardant Lunéville par le Nord de la ville. Le Lieutenant Coulet est envoyé en reconnaissance sur Lunéville.
[Buriville, St-Clément (à l’ouest de Buriville) ; Lunéville (complètement en bas à gauche)]

J.M.O. du 2e Dragons p. 41 : Les 23-24 août 1914

Le 2ème escadron sur la route de Lunéville à hauteur de la ferme Betaigne, gardant la ligne du Ruisseau depuis la Pointe des Cras jusqu’à son confluent avec la Meurthe, protège l’installation de la Brigade au cantonnement d’alerte à St-Clément.  A 20h, cet escadron est relevé par des fractions du 8e Corps : il rentre au cantonnement. La Brigade légère, à Laronxe, protège au N. le cantonnement de la Brigade de Dragons. [Laronxe (au nord de St-Clément), Fraimbois (à l’ouest de St-Clément de l’autre côté de la Meurthe)]

23 août : A 5h 15, le Rgt en tête de la Brigade se met en marche vers Fraimbois par le pont de Saulcy, le 2ème demi régiment en avant-garde. Le mouvement est protégé par le 4e escadron qui se porte en avant sur la route de Lunéville.
A 6h, tandis que le 3ème escadron traversant Fraimbois pousse des reconnaissances au sud et dans les bois au S.O., le 1er demi Rgt se rassemble au N. de Fraimbois vers le signal de Fraimbois protégeant l’installation de l’artillerie de la Division sur le plateau de la cote 284. Le 3ème escadron vers ce point est en liaison avec la 2ème Division de Cavalerie aux Abouts (F…).
A 8 heures, le 4e escadron rejoint le Régiment.
[Gerbéviller (au S.O. de Fraimbois), Moriviller (à l’ouest de Gerbéviller), Einvaux (au N.O. de Moriviller) ; Giriviller (au sud de Gerbéviller)]
A 8 h, la Division fait un deuxième bond au sud de Gerbéviller. A 8h 30, la Brigade se met en marche sur cette localité suivant l’artillerie de la Division.
A 10h 30, rassemblement de la Brigade au S.O. de Gerbéviller à l’E. du Bois de la Fosse en colonne de demi Rgt face au N.E.
A 11h 20, reconnaissance du Lt Holleaux sur Moriviller et Einvaux (demi peloton).
A 11h 40, la Brigade se porte par un nouveau bond sur le mouvement de terrain au N. de Giriviller face au N. Elle couvre dans cette position la Division pendant son installation au cantonnement jusqu’à 16h.
A 16h 30, installation du Rgt au cantonnement : 1er demi Rgt (moins 2 pelotons du 1er escadron) et E.M. à Mattexey, 2ème demi Rgt à Séranville.
[Mattexey (à l’est de Rozelieures et au sud de Seranville), Séranville ; Vennezey (à l’ouest de Giriviller), Côte d’Essey (au sud de Vennezey)]
2 pelotons du 1er escadron à Vennezey prolongeant la ligne d’avant-poste de la Division vers la gauche et se reliant à gauche avec le 8e Corps.
A 20h, reconnaissance du Maréchal des Logis Rostaing direction le gué de St-Clément.
A 23h, reconnaissance du Lt Lacoste : axe Lunéville, Einville, Serres, Réméréville (1/2 peloton)
[Einville, Serres, Réméréville (au nord de Lunéville et à l’est de Nancy)]

[Contexte stratégique le 24 août 1914 : Bataille de la Trouée de Charmes]

[Les troupes allemandes de Rupprecht de Bavière commencent à attaquer en direction de la fameuse trouée. (…) Au centre de la IIe Armée française, les troupes du XXIe Corps allemand progressent et rejettent les avant-postes français hors de Damelevières et de Gerbéviller. Par la suite, après de durs combats, (…) ils s’avancent résolument en direction de Bayon.]

Carte de l’attaque allemande du 24 août 1914 :

Carte de l’attaque allemande du 24 août 1914 (site Wikipedia)

Carte de l’attaque allemande du 24 août 1914 (site Wikipedia)

[Cependant, alors que la situation est critique, les Français réussissent finalement à stopper l’avance du XXIe Corps allemand à Romain et Clayeures. La 74e Division d’Infanterie française se distingue par sa ténacité. Dans le même temps, plus au nord, à la gauche française, les soldats du IIe Corps Bavarois attaquent le plateau de Flainval et sont repoussés par les Français.

En milieu de journée, Castelnau s’aperçoit qu’en voulant à tout prix s’enfoncer dans la « trouée de Charmes », les troupes de la VIe Armée allemande commencent à dégarnir leurs flancs droit et gauche. Le général français en profite alors et commence à s’attaquer aux flancs ennemis avec les ailes droites et gauches de sa IIe Armée française.
C’est l’aile gauche française qui s’attaque tout d’abord au flanc droit ennemi. La 70e Division d’Infanterie française du général Fayolle attaque des troupes appartenant aux IIe et IIIe Corps Bavarois et les repousse hors des villages d’Erbéviller, de Réméréville et de Courbesseaux. Les Bavarois sont rejetés sur Serres.
Ensuite, c’est l’aile droite de la IIe Armée française qui s’attaque au flanc gauche de Rupprecht de Bavière. Le 8e Corps français refoule le Ier Corps Bavarois de réserve et réussit à atteindre en fin de journée les villages de Saint-Boingt, d’Essey-la-Côte, de Clézentaine et de Ménarmont.

Pourtant pressé sur ses flancs, Rupprecht de Bavière tente encore de s’enfoncer dans la « trouée de Charmes » et lance encore le XXIe Corps allemand contre les positions occupées par le centre de Castelnau. Les troupes allemandes ne peuvent cependant avancer plus avant et sont repoussées par la résistance opiniâtre des troupes françaises. Les soldats français tiennent bon à RomainEinvaux et Clayeures.
Finalement, cette journée du 24 août a été riche en combats. Ayant au départ gagné du terrain au centre, Rupprecht de Bavière a été finalement arrêté dans sa progression. Castelnau a gagné du terrain avec ses deux ailes en attaquant énergiquement les deux flancs trop exposés de son adversaire.]

 J.M.O. du 2e Dragons p. 42 : Le 24 août 1914

24 août : Le régiment quitte ses cantonnements à 11h 15, le 1er demi Rgt se porte sur la hauteur entre Séranville et Giriviller face au N., le 2ème demi Rgt à sa droite au S.O. de Séranville, prêts à combattre à pied pour protéger l’écoulement des convois sur St-Boingt [au sud de Rozelieures]. Le Régiment subit le feu de l’artillerie ennemie venant du nord.
A 13h 15, le Rgt rejoint le 14e Dragons au S. de Vennezey.
A 14h, rassemblement de la Brigade sur le mouvement de terrain à l’O. de la Côte d’Essey [au sud de Vennezey], le Rgt en avant du 14e Dragons, face au Nord.
A 17h, la Brigade continue son mouvement de repli vers St-Rémy-aux-Bois et se rassemble à 18h 30 au sud du Bois des Hayes.
Installation au cantonnement bivouac à Loromontzey à 23 heures avec toute la Division.
[St-Rémy-aux-Bois (au sud-ouest de Vennezey), Loromontzey (au nord de St-Rémy-aux-Bois), St-Boingt (au sud de Rozelieures), Borville (au nord de St-Rémy-aux-Bois), Bainville-aux-Miroirs (sur la Moselle, à l’ouest de Borville)].
Pertes : Le cavalier Robert de la reconnaissance du Maréchal des logis Rostaing est blessé et laissé à Fraimbois, où il est prisonnier des Allemands.

[Contexte stratégique le 25 août 1914] :

Carte de la contre-attaque française du 25 août 1914 :

Carte de la contre-attaque française du 25 août 1914 (site Wikipedia)

Carte de la contre-attaque française du 25 août 1914 (site Wikipedia)

Nuit du 24 au 25 août

[Profitant du répit nocturne, Castelnau décide de concentrer ses batteries d’artillerie là où l’effort de l’ennemi est le plus puissant, c’est-à-dire en son centre, là où est protégé l’accès à la « trouée de Charmes ». Les pièces vont être positionnées principalement vers Saffais et Belchamps.]

[Second jour de bataille, 25 août] :

[Avant de retenter des attaques sur les flancs de l’ennemi, Castelnau désire améliorer les positions de son centre. Il lance alors une attaque pour reprendre Rozelieures aux Allemands. L’assaut, lancé à sept heures du matin, réussit et permet aux Français de rentrer dans le village. Cependant, les soldats du 1er Corps Bavarois de réserve contre-attaquent et reprennent Rozelieures à huit heures. Les Bavarois profitent de ce succès pour continuer à progresser vers la « trouée de Charmes ».
En difficulté au centre, Castelnau contre-attaque avec sa droite, en l’occurrence son 8e Corps français. La lutte se déroule alors dans le fameux Bois de Lalau (bois delà l’eau). Là, les soldats français du 2e Bataillon de Chasseurs à Pied, du 6e Groupe de Cyclistes et d’un demi-escadron du 1er régiment de hussards livrent une lutte énergique, repoussent les Bavarois jusqu’à la Meurthe et la Mortagne et stoppent net leur progression. (…)
Malgré son succès dans le Bois de Lalau, Castelnau ne s’aventure pas immédiatement dans un nouvel assaut sur Rozelieures. Cependant, il continue tout de même à essayer d’améliorer les positions de son centre et formule une vigoureuse offensive plus au nord avec ses 15e et 16e Corps français, le tout soutenu par le feu des nombreuses batteries d’artillerie qu’il a installées dans la nuit.
Le succès est là et les Français repoussent les troupes du XXIe Corps allemand hors de Damelevières et de Lamath. Dans cette offensive, l’artillerie française a fait du bon travail et a infligé des pertes sérieuses à l’ennemi. Les batteries françaises vont continuer à écraser d’obus les troupes allemandes même après l’attaque.

Par les attaques effectuées avec son centre, Castelnau a porté un coup assez rude au moral de l’ennemi. (…) Castelnau décide d’en profiter pour achever son ennemi par une offensive généralisée. Le chef de la IIe Armée française lance alors le fameux message « En avant, à fond, partout ». Ce n’est pas seulement avec ses deux ailes que Castelnau va attaquer, mais aussi avec son centre. Il va donc attaquer l’ennemi à la fois sur les deux flancs et sur son front.

La contre-offensive française va donner pendant deux jours des résultats décisifs. Attaquant avec un élan impétueux, les troupes françaises vont enfoncer les lignes ennemies.

Au centre, (…) les Français reprennent Rozelieures et Blainville à l’ennemi. La reprise de Rozelieures est effectuée à 15 heures par le 2e Bataillon de Chasseurs à Pied, de la 74e Division d’Infanterie française du 16e Corps français. (…) Les Bavarois y laissent 2 500 cadavres. La reprise du village provoque le reflux de la IIIe Division d’Infanterie Bavaroise.

À la droite de Castelnau, dans l’attaque contre le flanc gauche de l’ennemi, le 8e Corps français obtient aussi des résultats assez corrects et bouscule le Ier Corps Bavarois de réserve hors de Saint-Pierremont.

À la gauche de la IIe Armée française, dans l’attaque contre le flanc droit de l’ennemi, les résultats varient selon les points attaqués :

Au sud, la 11e Division d’Infanterie française, dite « la division de fer », remporte un succès décisif. Elle se lance sur le flanc droit de l’ennemi en direction de Lunéville. Ses objectifs à atteindre : prise de la ferme du Grand Léomont et le village de Vitrimont. Appuyés par un feu d’artillerie, les soldats français repoussent les soldats du IIe Corps Bavarois de réserve et atteignent assez vite leurs objectifs (…) et conservent les deux positions conquises. C’est le 26e Régiment d’Infanterie qui s’empare et qui conserve la ferme de Léomont. Il aura subi de lourdes pertes et aura dû effectuer des efforts héroïques. Suite à ces succès de la « division de fer », le IIe Corps Bavarois de réserve se replie précipitamment jusqu’à la Meurthe pour éviter d’être coupé sur ses arrières.

Au nord, par contre, la contre-offensive contre le flanc droit de l’ennemi ne donne rien. On se bat devant Champenoux et le Bois de Crévic.

Finalement, la contre-offensive généralisée de Castlenau a donné sur la majeure partie du front de très bons résultats. Les troupes ennemies reculent presque partout et avec de lourdes pertes.]

J.M.O. du 2e Dragons p. 42-43 : Le 25 août 1914

25 août : A 7h, départ de Loromontzey de la Brigade, 2ème Dragons en tête. A 7h 55, rassemblement de la Brigade à l’ouest du Bois de Lalau au sud du chemin de Borville au Bois de Lalau.
A 8h 15, les 4 Escadrons du Rgt se portent au Nord de ce chemin à la corne N.O. du Bois pour participer à pied au combat engagé par l’infanterie du 8e Corps d’Armée (210e RI et 134e RI) contre l’infanterie allemande débouchant vers Bassompont et Rozelieures ; les mitrailleuses se portent au même point et entrent aussitôt en action. Le 14e Dragons est en réserve à cheval.
A 10h 30, le Rgt subit le feu d’une batterie d’artillerie ; plusieurs cavaliers sont blessés.
A 11 heures, la situation des escadrons est la suivante : à la corne N.O. du Bois, le 2e demi Rgt, le 3e escadron en avant, avec les mitrailleuses, le 4e escadron à 300 m en arrière. Le capitaine Chaix Bryan commandant le 4e escadron est tué.
A 11h 45, le 1er demi Rgt occupe la lisière N.E. du Bois de Lalau, le 1er escadron à droite du chemin de Rozelieures à la cote 314, le 2e Escadron à gauche de ce chemin, les deux escadrons séparés par les cyclistes de la Division. A droite du 1er escadron, le 2ème Bataillon de Chasseurs. Quelques fractions du 210e Rgt sont mélangées à ces unités. Dans ces conditions, un combat très vif s’engage contre des fractions des 17e et 22e Rgts d’Infanterie Bavaroise, dont un groupe parvient jusqu’à la lisière du Bois et est repoussé à la baïonnette par les cyclistes de la D.C.
A 12h 45, le 1er demi Rgt, ayant subi des pertes par le feu de l’infanterie ennemie, se rallie derrière le Bois.
A 13h 30, le 2ème demi Rgt se rallie au même point. Le Rgt est remplacé aux lisières N. et N.E. par des fractions du 210e RI.
Cantonnement du Rgt à Bainville-aux-Miroirs [sur la Moselle, à l’ouest de Borville] à 20 heures.

Pertes :
Tués : capitaine Chaix- Bryan, Cdt le 4e escadron. Brigadier Gaixet, 2e escadron,
cavaliers Loup, Champon, 2e classe du 1er escadron.
Blessés : capitaine Verots (E.M.), lieutenant La Bâtie. Adjudant Pepiot (2 blessures),
cavaliers Charlin, Magnin, Vernes, Soubeyrand, 1er escadron.
Maréchal des logis Dupommier, cavaliers Magnan, Gallien, Coche, Carton, Roche, 2ème escadron.
Maréchal des logis chef Bourgès, maréchaux des logis Varennes et Borgomano, brigadiers Ravel, Dumazeau, Perrin, Vuaillat, Debrabant, cavaliers Camou, Reymond, Koskowski, Lafite, Vernet, Tavera, Bertrand, Durand, 3è escadron.
Maréchal des logis Dionnet, brigadier Deville, 4ème escadron.

[Contexte stratégique le 26 août 1914] :

Carte des opérations du 26 au 29 août 1914 :

Carte des opérations du 26 au 29 août 1914 (site Wikipedia)

Carte des opérations du 26 au 29 août 1914 (site Wikipedia)

[Castelnau pousse encore au centre et reprend les opérations offensives là où elles n’ont rien donné, c’est-à-dire au nord de sa gauche.

Au centre de la 2e Armée française, le 16e Corps français attaque et chasse les troupes du 21e Corps allemand hors de Franconville.

Pour finir, à la gauche de la IIe Armée française, on reprend l’offensive contre le flanc droit de l’ennemi. Le 20e Corps français réussit à gagner du terrain sur les Bavarois, reprenant la ferme de la Faisanderie, les villages de FriscatiDeuxvilleMaixeDrouville et enfin le Bois de Crévic. Enfin, plus au nord, les troupes françaises réussissent à chasser les Bavarois hors de Champenoux qui avait résisté la veille.

Rupprecht de Bavière ordonne la retraite de son armée

La situation de la VIe Armée allemande de Rupprecht de Bavière est mauvaise. Tout d’abord, elle n’a pas réussi à enfoncer le centre de la IIe Armée française et à percer pour s’enfoncer dans « la trouée de Charmes ». Ensuite, la VIe Armée allemande est repoussée sérieusement sur ses flancs. Rupprecht de Bavière ordonne alors la retraite de son armée.]

J.M.O. du 2e Dragons p. 43 : Le 26 août 1914

26 août : Départ de Bainville à 4h 30. Rassemblement de la Division à 6h 30 à l’O. de Loro, la Brigade en ligne de colonne de demi Rgt face à l’est.
A 6h 45, reconnaissance du Lt de Pampelonne, direction lisières sud des Bois de la Filière, de Réthimont, du Haut du Mont.
A 7h, la Brigade se porte, 14e Dragons en tête, au S .O. du Bois de Réthimont, l’artillerie (1 batterie) au S.E. du Bois, en avant-garde de la division.
[Bois de Réthimont (au nord de Rozelieures)]
A 10h 30, la Brigade se met en marche sur le Bois du Haut du Mont tenu par l’infanterie et les mitrailleuses ennemies, ayant pour mission de s’emparer de cette position.
A 11h, 2 pelotons du 3ème Escadron et les 4 pelotons du 4ème Escadron sont lancés successivement en fourrageurs et en ligne d’escouades, des environs de la cote 341 par le Nord de la hauteur (3ème escadron) et le sud (4ème escadron) sur la position ennemie. Ce mouvement est précédé par un demi Rgt du 14e Dragons qui est accueilli par le feu vif de l’infanterie et des mitrailleuses. Le reste du Rgt suit au galop et parvient par les pentes S.O. sur la position. Les 1er et 2ème escadrons se disposent immédiatement pour combattre à pied sur la lisière nord des Bois. Le 1er escadron pousse jusqu’à la coupe 1 kilomètre N.E. dans la direction du Bois de Guilguebois où il se heurte à des fractions d’infanterie ennemie.

A 12h, ces deux escadrons se replient sur la hauteur, remplacés en avant par la 233e d’infanterie.
A 12h 45, le 1er escadron éclaire en avant l’infanterie (99e de ligne) à travers le Bois de Guilguebois.
A 4h, le 4e Escadron reçoit l’ordre de se porter sur Mattexey [à l’est de Rozelieures et au sud de Seranville] pour reconnaître le village.
A 4h 40, le 1er escadron rentre sur le plateau.
A 6h, le 4e escadron, reçu à coups de fusil par l’infanterie à Mattexey, puis par un feu violent d’artillerie à la chapelle Notre-Dame, rallie le Régiment.
Cantonnement du Rgt à St-Boingt à 20h.
[Rozelieures, Mattexey (à l’est de Rozelieures et au sud de Seranville), St-Boingt (au sud de Rozelieures), Remenoville (au nord-est de Rozelieures)]

Pertes : Tué : cavalier Perrin, 3ème escadron. Blessés ; cavalier Guindon, 1er escadron, maréchal des logis Descharrière, cavaliers Jaboulct, Petitjean, Pages, 4e escadron.

chasseur_cycliste

Chasseur cycliste ©pages14-18.com (site files.itslearning, Delcampe)

Pour compléter, voir sur le site tableaudhonneur L’Historique du Détachement de Sapeurs-Cycliste de la 2e Division de cavalerie, Imprimerie Berger-Levrault – Paris Source : http://gallica.bnf.fr. – Droits : Domaine public – Transcription intégrale : P. Chagnoux – 2014 :

[« A partir du 2 août, le Détachement est employé à l’établissement de défenses accessoires en avant de la forêt de Parroy. Le 5 août, avec le groupe de chasseurs cyclistes, il met en fuite des cyclistes allemands à Moyenvic. Le 17 août, il entre avec la 2e division de cavalerie en Lorraine annexée, et organise chaque jour les lisières de différents villages que les cuirassiers ou les dragons doivent défendre ; la division avance en direction de Sarrebourg, et occupe Languimberg puis Langatte, où le contact est pris sérieusement avec l’ennemi, lequel, bien supérieur en nombre et en armement, oblige nos cavaliers, encore peu habitués au combat à pied, à se replier sur Gondrexange, puis à reculer derrière l’ancienne frontière. Le repli s’accentue les jours suivants. Le 21, le Détachement est à Vathiménil sur la Meurthe ; le 22, il prépare la destruction du pont de Lamath sur la Mortagne et le fait sauter le 23, après le passage des derniers escadrons français. Des uhlans qui s’avancent vers la rive après la destruction du pont, sont salués à coups de mousqueton. L’ennemi accentue sa pression et franchit la Mortagne.
Le Détachement est, le 24 août, à Réthimont qu’il met en état de défense. Il est, le 25 août, à Saint-Rémy-aux-Bois. Les Allemands sont arrêtés par les Ire et IIe armées qui opposent un front continu et inébranlable, soutenues par notre artillerie de campagne qui a adapté son excellente instruction du temps de paix à cette guerre toute nouvelle pour tous. C’est la bataille de la Mortagne, illustrée par nombre de combats glorieux à Rozelieures, Einvaux, Clayeures. Dès que l’ennemi est arrêté, l’attaque française se déclenche sur tout le front. La Mortagne est reprise ; pas à pas notre front avance vers la Meurthe et le jour même de la nouvelle de la victoire de la Marne, nos troupes franchiront la Meurthe, traverseront Lunéville, et marcheront de nouveau vers l’ancienne frontière. »]

[Bilan de la bataille de la Trouée de Charmes] :

[C’est une victoire défensive décisive pour la IIe Armée française. En empêchant les Allemands de percer jusqu’à la « trouée de Charmes », Castelnau a sauvé le front français d’un probable désastre. Et Maurice Barrès louera Castelnau avec ces mots : « Paris a été sauvé à la Marne, c’est parce que Castelnau avait vaincu à Rozelieures ».

Cet échec inattendu sur Charmes va ébranler la confiance du commandement allemand. À l’état-major de Rupprecht de Bavière, il va alors régner une sorte de découragement. Les troupes allemandes, quant à elles, seront atteintes psychologiquement elles aussi. Elles ont été très impressionnées par la puissance de feu du canon français de 75. Au cours de leur repli, les troupes allemandes avaient été atteintes par des mouvements de panique et avaient même poussé des cris de « sauve qui peut ».]

J.MO. du 2e Dragons p. 44 : Du 27 au 30 août 1914

27 août : A 6h, reconnaissance du Lt Guerry demi peloton sur Vallois, Moyen, Magnières.
A 7h, le 1er demi Rgt est envoyé à Vennezey pour couvrir le rassemblement de la Division au N.E. de Rozelieures.
A 8h, la Brigade est rassemblée face à l’Est au S. de la route de Rozelieures à Remenoville à hauteur du Bois de Réthimont.
A 9h, le 1er demi Rgt est rappelé et remplacé par la Brigade de Cuirassiers. Le Rgt marche au gros de la Division qui va se diriger sur Seranville.
A 11h, la Brigade débouche sur le plateau par la route de Mattexey (Chapelle N. Dame) suivie de l’artillerie de la Division. Elle est aussitôt accueillie par un feu très vif et repérée de l’artillerie lourde et de campagne allemande. Le Rgt subit sous ce feu intense quelques pertes en hommes et en chevaux. La Brigade se replie immédiatement vers le S.E. et gagne la lisière N. D. du Bois de Mattexey accompagnée du feu de l’artillerie. Elle s’engage ensuite par la route de Mattexey à Clézentaine.
[Vallois, Moyen, Magnières (à l’est de Mattexey et de Rozelieures), Remenoville (au nord de Vennezey et au nord-est de Rozelieures), Clézentaine (au sud de Mattexey)]
A 11h 35, rassemblement de la Brigade à la sortie sud de cette route du Bois de Marbois, 1200 m N. de Clézentaine, face au N., le 2ème Dragons à gauche.
A 16h 30, cantonnement de la Brigade à St-Boingt

Pertes : Blessés : maréchal des logis Angeli, brigadier Deboutin, 1er escadron, maréchal des logis Raffier, cavalier Duceau, 4è escadron.
28 août : A 5h 20, reconnaissance du Lt de la Faye, direction Giriller, Mattexey et liaison avec la 15e D.I. Le Rgt reste à son cantonnement de St-Boingt.

29 août : Départ du cantonnement à 6h 45. Rassemblement de la D.C. au S.O. de Vennezey, la Brigade en tête face au nord en ligne de colonne de demi Rgt.
A 15h, cantonnement à St-Boingt.

J.M.O. du 2e Dragons p. 45 : Du 30 août au 6 septembre 1914

30 août : A 5h, reconnaissance du Lt François, direction Gerbéviller et liaison avec le 16e C.A.
A 14h 45, la Brigade part de St-Boingt en queue de la D.C. qui a pour objectif le S.E. du Bois de Guilguebois.
A 15h, rassemblement de la D.C. au S.O. de Vennezey, la Brigade en colonnes de demi Rgt en arrière des Cuirassiers, 2ème Dragons en tête. Nomination : L’adjudant Pépiot est nommé Sous-Lieutenant.
A 18h 30, cantonnement à St-Boingt.

Dragons endormis ©loc.gov (site files.itslearning, Delcampe)

Dragons endormis ©loc.gov (site files.itslearning, Delcampe)

31 août : A 5h 45, départ de St-Boingt. Le 3ème escadron couvre le rassemblement de la Division au N. de Vennezey.
A 6h 20, rassemblement de la D.C. au S.O. de Vennezey, le 2ème Dragons en tête, en colonnes de demi Rgt.
A 9h 30, le 4e escadron explore la région entre Vallois exclus et le Bois du Haut de Gondal inclus, dans le but de préparer un mouvement ultérieur de la D.C. vers Moyen (Comm… mot illisible).
A 13h, le 4e Escadron est vivement canonné à la lisière du Bois du Haut de Gondal, il se replie sur le Bois d’Avedeny.
A 14h, le 1er demi Rgt, sous les ordres du Colonel, se porte sur le Bois du Haut de Gondal par l’allée centrale du Bois de Guilguebois, avec mission de protéger l’artillerie de la D.C. qui doit prendre position à l’O. de Seranville et d’agir par le feu entre Moyen et Gerbéviller sur l’implantation allemande rive droite de la Mortagne. Le 3ème escadron reste en soutien de l’artillerie.
A 15h 30, le 1er demi Rgt parvient au Bois d’Avedeny qu’il trouve occupé par l’infanterie amie (222e d’infanterie).
A 16h 30, le demi Rgt avisé que sa mission est terminée rallie la D.C. à Vennezey. Cantonnement à St-Boingt à 19 heures. Nomination : le Lieutenant Bizot-Espiard est nommé Capitaine.

1er septembre : Départ du cantonnement à 5h 30 ; la Brigade en avant-garde de la D.C., le 14e Dragons en tête.
A 6h, rassemblement de la D.C. au S.O. de Vennezey couverte au N. par l’Escadron d’avant-garde du 14e
Cantonnement à St-Boingt à 17h 30.

2 septembre : départ du cantonnement 5h 30. Le 2ème demi Rgt couvre au N. de Vennezey le rassemblement de la D.C.
A 6h, rassemblement de la D.C. au S.O. de Vennezey. Cantonnement à St-Boingt à 16h 30.

3 septembre : La D.C. reste dans ses cantonnements.
5h 30, 1 peloton du 1er escadron en soutien du groupe cycliste au N. de Seranville.

[Contexte stratégique du 4 au 13 septembre 1914: Après la bataille de la Trouée de Charmes, suivent quelques jours de répits où les deux camps se réorganisent. À partir du 4 septembre, débute la bataille du Grand Couronné, avancée française, qui dure jusqu’au 13. Le front de Lorraine se stabilise alors pour les quatre années suivantes.]

J.M.O. du 2e Dragons p. 45-46 : Du 4 au 8 septembre 1914

4 septembre : Départ du Rgt à 5h 40. Rassemblement au S.O. de Vennezey ; les cyclistes au Bois d’Avedeny. Liaison avec la droite du 16e C.A. à la Hongrie Ferme (96e d’infanterie)
Nomination : L’adjudant Chabrier est nommé sous-lieutenant. Cantonnement à St-Boingt à 16h 30.

5 septembre : A 12h 15, la Division se porte sur Vennezey ; rassemblement au même emplacement couvert au N. par un Rgt de la Brigade légère.
A 14h 15, la Brigade se porte sur la croupe S. du Bois de Réthimont à l’est de la cote 301, le Rgt à gauche en colonne de demi Rgt face au N.
A 18h, la Brigade  se porte sur la croupe à l’O. de Giriviller au N. du ruisseau de Pateboeuf, le 2ème dragons derrière le 14e dragons en colonne de demi Rgt. L’artillerie de la D.C. en avant.
A 19h 30, cantonnement à St-Boingt.

6 septembre : A 5h 30, la brigade se porte sur Vennezey ; rassemblement au même emplacement, le 4e Escadron couvrant au N. du pont. Un peloton du 3ème escadron avec le groupe cycliste au Bois d’Avedeny.

7 septembre : la Brigade de dragons fait étape pour se mettre le 8 septembre sous les ordres du Général commandant le Groupe des Vosges. Départ de la Brigade à 6 h pour Cheniménil (Vosges). Itinéraire : Châtel, Épinal, Arches. Arrivée à 16 heures ; distance : 45 km.
Cantonnements : Cheniménil : E.M., 1er, 2e, 4e escadrons ; Charmois [Charmois-devant-Bruyères, au nord de Cheniménil] : 3e escadron.
[Cheniménil (Vosges). Itinéraire : Châtel (Châtel-sur-Moselle, au sud-est de Charmes), Épinal, Arches (à l’ouest de Cheniménil)]

8 septembre : La Brigade repasse sous les ordres du Général Commandant la 6e Division de Cavalerie mise elle-même sous les ordres directs du Général Commandant en chef d’Armée. Elle fait étape, départ de Cheniménil à 5h 45. Arrivée à 9h 30. Distance : 27 km.
Cantonnements : Darnieulles : E.M. et 2e demi Rgt ; Bocquegney [au N.O. de Darnieulles] : 1er demi Rgt.
[Darnieulles (à l’ouest d’Epinal)].

J.M.O. du 2e Dragons p. 46 : Du 9 au 12 septembre 1914

9 septembre : Embarquement de la 6e D.C. en chemin de fer. Le Rgt embarque en gare de Darnieulles en 4 trains, de 7h 30 à 16h 30, espacés de 3 heures. 1er train, 3e Escadron ; 2e train, E.M. et 4e escadron ; 3e train, 1er escadron ; 4e train, 2e escadron.

Débarquement à Jessains (Aube) à 20h (2e train) [à l’ouest d’Epinal, à l’est de Troyes et au nord-ouest de Chaumont].

Arrivée au cantonnement à Précy-St-Martin à 23 heures (2e train).
[Jessains (à l’ouest d’Epinal, à l’est de Troyes et au nord-ouest de Chaumont) ; Précy-St-Martin (au nord-est de Troyes)]

10 septembre : La D.C. constituant avec la 9e D.C. un Corps de cavalerie (Général de l’Espée) fait un premier bond en avant. Départ du Rgt à 19h 30.
Cantonnement à Nogent-sur-Aube [au nord-est de Troyes] à 22h 35.
11 septembre : Départ du cantonnement à 5h 15, le Rgt au gros de la Division derrière le 14e Dragons. Itinéraire de la colonne : Ramerupt , Lhuitre, Trouan-le-Grand, les Fenus.
[Ramerupt [au nord de Nogent-sur-Aube], Lhuitre, Trouan-le-Grand [Lhuitre et Trouans, au nord de Ramerupt], les Fenus [ferme maintenant expropriée].
A 8h 30, rassemblement de la D.C. à la cote 201, 2 km N.E. des Fenus, la Brigade en colonne de  demi Rgt.
A 11h 35, rassemblement de la D.C. cote 160, 2 km S.O. de la Croix d’Etienne Person, face au nord.
A 13h, rassemblement au nord de Soudé-Ste-Croix [à l’est de Sommesous].
A 14h 30, rassemblement à 1500 m au N.E. de Dommartin-Lettrée [au Nord-est de Sommesous].
A 17h, rassemblement à St-Quentin-sur-Coole [au sud de Châlons-en- Champagne et de Reims]
A 18h 15, le 2e demi Rgt va cantonner à Mairy-sur-Marne où il tiendra le pont [sur la Marne] en attendant l’arrivée de l’infanterie. Au moment où il va atteindre le village, l’ennemi en retraite fait sauter le pont de Mairy.
A 20h, cantonnement du Rgt : 1er demi Rgt et E.M. à St-Quentin-sur-Coole.
[St-Quentin-sur-Coole (au sud-ouest de Mairy-sur-Marne) ; Cernon (juste au sud de St-Quentin-sur-Coole) ; Mairy-sur-Marne (au sud de Châlons-en- Champagne et de Reims)]

12 septembre : Départ du Rgt à 5 heures.
A 5h 30, rassemblement de la D.C. à 1 km N.O. de Cernon [juste au sud de St-Quentin-sur-Coole], en ligne de colonne de demi Rgt, la Brigade au centre, le Grt à droite face au N.E. ; le 2e demi-Rgt couvre le rassemblement vers la Maison-Dieu (Ferme)
A 6h, reconnaissance du Lt Chevin sur Sogny-aux-Moulins [juste au nord de Mairy-sur-Marne].
A 6h 15, la Brigade se met en marche en avant-garde de la Division sur le carrefour du Gros-Mont (cote 141), le 1er Escadron en tête d’avant-garde ; le 2e demi Rgt reçoit l’ordre de rallier la Brigade au carrefour du Gros-Mont.
A 6h 40, reconnaissance du Lt Caulet sur L’Epine [à l’est de Châlons-en-Champagne].
A 7h, rassemblement de la Brigade au carrefour cote 141.
Le 1er demi Rgt (2e escadron) avant-garde de la Brigade se porte en avant sur Sogny-aux-Moulins, puis sur  (…) SUITE du J.M.O. du 2e Dragons p. 47 sq. disponible sur le site Mémoire des hommes du Ministère de la Défense

Sources :
Site Mémoire des hommes du Ministère de la Défense

site Wikipedia, art. Trouée de Charmes ; site Wikipedia, art. Escadron

Site chtimiste, art. 1 ; Site chtimiste, art. 2

site tableaudhonneur L’Historique du Détachement de Sapeurs-Cycliste de la 2e Division de cavalerie

Pour en savoir plus :

site jpriossan-histoirepolitique

Voir nos autres pages sur
– Passy pendant la grande Guerre
en particulier
 notre page consacrée au monument aux morts de Passy.

– Passy de 1920 à nos jours.

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