Culture, Histoire et Patrimoine de Passy

JMO du 30e RI : combats autour de St-Dié, août-sept. 1914

Written By: BT

Les Passerands du 30e RI dans LA BATAILLE DE LA HAUTE-MEURTHE.

Lire notre revue Vatusium n° 18, 2015 « Les Passerands dans la Grande Guerre », 1ère partie : 1914 et 1915. 

Cette page BONUS complète notre article « Les Diables bleus sur la ligne bleue des Vosges. Les Passerands dans les combats de St-Dié » publié dans Vatusium n ° 18, pages 16 à 24.

De nombreux Passerands ont combattu dans les rangs du 30e R.I. : voir la liste sur notre page « Les Passerands du 30e RI et du 230e RI en 14-18 »

JMO du 30e RI, page 3 (site Mémoire des hommes)

JMO du 30e RI, page 3 (site Mémoire des hommes)

JMO DU 30e R.I., AOUT-SEPTEMBRE 1914, pages 5 à 24 (site Mémoire des hommes Journaux des unités 1914-1918) ; transcription assurée par CHePP :

JMO p. 5 Le 5 août 1914

« Le Régiment se met en route par voie ferrée, en 3 éléments, qui quittent Annecy de 21 heures à 1 heure. A l’effectif total de
Officiers : 58
Sous-officiers et hommes de troupe : 3210

Chevaux et mulets : 188. »

p. 6 ENCADREMENT DU REGIMENT AU DEPART

État-major : Colonel DOL [sera blessé le 6 septembre 1914, non évacué]
Capitaine adjoint au Chef de Corps Cavard ; officier chargé des détails Lieutenant Brun ; officier d’approvisionnement Sous-Lieutenant Leysin [sera blessé le 26 août 1914] ; officier porte-drapeau sous-lieutenant Belleville ; officier chef du service Téléphonique et de la T.S. Sous-lieutenant Blanchon ; Médecin Major de 2e classe Chef service Claret [sera tué le 6 septembre 1914] ; Chef de musique Auradou ; 1ère Section de mitrailleuses Lieutenant Courtois ; 2e Section de mitrailleuses Lieutenant Roman ; 3e Section de mitrailleuses Lieutenant Wilhelm (sera blessé le 26 août 1914).

1er Bataillon
Chef de Bataillon : Commandant Borne [sera blessé le 22 août 1914] ; Médecin A. Major 2e classe Reynier
1e Cie : Capitaine Collet, lieutenants Moutte [sera tué le 5 septembre 1914] et Vayre, sous-lieutenant Charpin
2e Cie : Capitaine Siboulotte [sera blessé le 23 août 1914], lieutenant Bertrand, sous-lieutenants Gonon [sera blessé le 30 août 1914] et Chaussier
3e Cie : Capitaine Mangin, lieutenant Multrier [sera blessé le 1er septembre 1914], sous-lieutenant Gondrand [sera tué le 6 septembre 1914]
4e Cie : Capitaine Meffre, lieutenant Vaucher, sous-lieutenant Bossut.

2e Bataillon
Chef de Bataillon : Commandant Collet ; Médecin aide major de 1ère classe Berthollet
5e Cie : capitaine Baugue [sera blessé le 26 août 1914], lieutenant Colas [sera blessé le 29 août 1914], sous-lieutenants Duin [sera blessé le 29 août 1914] et Viardot
6e Cie : capitaine (aucun), lieutenant Swaton [sera blessé le 15 août 1914) et Auzias [sera blessé le 29 août 1914], sous-lieutenants Bonamour [sera blessé le 30 août 1914] et Janin [sera blessé le 30 août 1914]
7e Cie : capitaine Fournas [sera tué le 30 août 1914], lieutenant (aucun), sous-lieutenants Levot [sera tué le 30 août 1914] et Mermet [sera tué le 22 août 1914]
8e Cie : capitaine Tromelin [sera blessé le 20 août 1914], lieutenant Sacreste, sous-lieutenant Pierret [sera blessé le 29 août 1914]

3e Bataillon
Chef de Bataillon : Commandant Lanusse ; Médecin aide major de 1ère classe Bonisson [sera blessé le 1er septembre 1914]
9e Cie : capitaine Schauber [sera blessé grièvement et disparu le 22 août 1914], lieutenant (aucun), sous-lieutenants Eldin [sera blessé le 22 août 1914] et Agelasto [sera blessé grièvement et disparu le 22 août 1914]
10e Cie : capitaine Lagarde, lieutenant Nassoy [sera blessé le 19 août 1914], sous-lieutenants Perroux (sera blessé le 19 août 1914] et Filliat [sera tué le 31 août 1914]
11e Cie : capitaine Cyvoet [sera tué le 22 août 1914], lieutenant (aucun), sous-lieutenants Adam (sera blessé le 26 août 1914) et Gaudin [sera tué le 22 août 1914]
12e Cie : capitaine (aucun), lieutenants Clavier et Terracol [sera blessé le 22 août 1914], sous-lieutenants FavreCurtillet [sera blessé le 22 août 1914] et Gunz.

[D’Annecy à Epinal]

JMO p. 7 Du 6 au 13 août 1914

« Le Régiment appartient à l’Armée des Vosges commandée par le Général Dubail.
Il fait partie du 14e Corps d’Armée : Général Pouradies-Duteil
de la 28e Division : Général Putz
de la 56e Brigade : Général Blazer.

6 août : Mouvement par voie ferrée. »

RESUME tiré de l’Historique du 30e RI (Site gallica bnf)  TRANSCRIT sur le site Verdun-1916.chez-alice :

LE DÉPART

« Dès les premières heures de la mobilisation, le 30e R.I., dont deux Bataillons sont détachés (Rumilly-Thonon), se rassemble à Annecy. Le 2e Bataillon (Rumilly-Montmélian), qui exécute des manœuvres en montagne (Maurienne) doit rentrer à marches forcées. La mobilisation s’exécute avec ordre et calme, les réservistes font preuve du plus grand enthousiasme et retrouvent avec plaisir gradés et camarades qu’ils ont connus dans l’active.
Le 4 août, le Régiment est prêt. Le Colonel Dol rassemble les trois Bataillons (Borne, Collet, Lanusse) sur le Pâquier, au bord du lac, pour leur présenter le Drapeau. Cette cérémonie, déjà si impressionnante d’ordinaire, l’est encore plus en ce jour, à la veille d’événements qui vont décider du sort de la France. Dans le cadre si riant et si joli du lac, sous ce radieux soleil d’été, elle gagne encore en beauté ; à la sonnerie de ” Au Drapeau ! “, gradés et soldats, les yeux fixés sur l’emblème de la Patrie, font le serment intime de donner leur vie pour défendre ce sol sacré que l’Allemand veut nous ravir. Le Colonel passe sur le front des troupes, puis, superbe d’allure, au son des Allobroges, le Régiment défile, aux applaudissements de la foule enthousiasmée. Un regard de chacun en passant au Drapeau ! Ce sont les derniers adieux à leur petite patrie, à leur famille, des soldats qui, demain, seront prêts à vaincre ou à mourir. C’est la consécration du serment qu’ils viennent tous de faire, et qu’ils tiendront tous, officiers et soldats présents, comme le tiendront ceux qui leur succèderont au cours de la campagne, dans les rangs du 30e.
A partir du 5 août, le Régiment s’embarque en trois échelons, par Bataillon, et débarque le 6 et le 7 à Epinal. » (Historique du 30e RI)

LES COMBATS DANS LES VOSGES (août – septembre 1914)

« La 28e DI dont fait partie le 30e a pour mission d’occuper les cols des Vosges. Le régiment opère vers le col de Saales, au nord dans la vallée de la Bruche, à l’est en direction de Schlestadt : il prend pied en Alsace. » (Historique  du  30discours prononcé par le Lieutenant-Colonel Tapponnier le 17 Mai 1936 à Annecy (site dumoul.fr)

« Du 7 au 10 août, c’est la période de concentration ; le 30e stationne dans la région de Charmois ; il y exécute quelques manœuvres, destinées à donner la cohésion aux unités et à entraîner les réservistes. L’ordre de départ surprend les Bataillons en manœuvre et l’on part sans que les hommes aient mangé la soupe. » (Historique du 30e RI)

Opérations militaires en Alsace en août 1914 

Opérations militaires en Alsace en août 1914 (source Internet)

Opérations militaires en Alsace en août 1914 (source Internet)

JMO du 7 août 1914
« Les 3 Bataillons arrivent au point de débarquement à Epinal entre 1 heure et 4 heures dans le même ordre qu’au départ : le 1er élément par Besançon-Belfort ; le 2e élément et le 3e par Besançon-Vesoul.Etape par bataillon, par la route militaire du fort de Razimont ; Les 1er et 3e bataillons et E.M. sur Charmois, le 2e bataillon au Roulier où ils cantonnent.

8 août Les bataillons occupent les mêmes cantonnements.
9 août Pertes : 1 évacué pour maladie. (…) »

Position de la 1ère Armée de Dubail et de la 2ème Armée de Castelnau début août 1914

Position de la 1ère Armée de Dubail et de la 2ème Armée de Castelnau début août 1914

Position de la 1ère Armée de Dubail et de la 2ème Armée de Castelnau début août 1914

RESUME des manœuvres du 10 au 14 août : « Du 10 au 14 août, le Régiment exécute des marches très pénibles par Corcieux, le Col du Plafond, Combrimont ; puis, à partir du 15 août, conformément à la mission générale du 14° Corps, qui est de s’emparer des Cols des Vosges, les trois Bataillons seront engagés la plupart du temps isolément ou en liaison avec d’autres unités de la Division. » (Historique du 30e RI)

JMO du 11 août Pertes : 5 évacués pour maladie. (…) ; 12 août Pertes : 5 évacués pour maladie. (…) ; 13 août Pertes : 1 évacué pour maladie. (…) ; 14 août Pertes : 2 évacués pour maladie. (…)

Provenchères et Schirmeck au nord-est de St-Dié ; Villé à droite de la carte offensive Alsace detailw

Provenchères-sur-Fave

Provenchères-sur-Fave (site Delcampe)

Provenchères-sur-Fave (site Delcampe)

RESUME des opérations du 1er Bataillon : « Le 1er Bataillon (Commandant Borne) est détaché le 13 août pour renforcer une division de réserve. Le 17, il prend part à la prise de Villé. Le 20 août, chargé d’occuper le Mont Saint-Jean, au nord-ouest de Fouday, et de tenir coûte que coûte, il y arrête l’attaque du 121ème Régiment de réserve wurtembergeois, débouchant de la ligne Fraize Champ du Feu. Le 21, Il y maintient encore cette unité et concourt, avec le 54e R.A.C., à arrêter et refouler la progression allemande vers la vallée de la Bruche, par Bellefosse, les Mauvais Champs et Wildersbach. Dans ce combat, le 1er Bataillon fait 20 prisonniers, qui sont les premiers de la Division. Le 22 août, le Bataillon Borne est enlevé en auto et engagé à Gemaingoutte, pour coopérer à la prise du Col de Sainte-Marie, qui a été abandonné. Le 23, le Col est pris, mais non soutenu, le Bataillon, après avoir tenu le 24, est obligé de se replier sur Ban de Laveline. II rejoint le Régiment le 28, à Saint-Dié. » (Historique du 30e RI)

JMO du 15 août « Le Général Blazer reprend le commandement de la Brigade.
Le 1er Bataillon se porte sur Colroy-la-Grande où il se trouve à 5 heures à la disposition du Général de Division ; à 9 heures, il reçoit l’ordre de se porter en avant de Lubine (Col d’Urbeis) et s’établit en halte gardée, surveillant les directions des Cols d’Urbeis et de la Raleine ; une section est détachée au carrefour de l’Ordon (2 km sud de Colroy) ; à 11 heures, 2 Cies du 1er bataillon sont portées sur l’arête d’Ozières et y organisent un barrage. »

RESUME des opérations des 2e et 3e Bataillons  « Les 2° et 3° Bataillons reçoivent le baptême du feu le 15 août, à l’attaque des avancées de Sainte-Croix-aux-Mines, qui est pris le 16 août. Puis, les 17 et 18 août, par Bourg-Bruche et Rothau, les deux Bataillons marchent en direction de Schirmeck. Le 20, l’ordre est de se tenir sur la défensive ; à partir de cette date, le Régiment ne fera plus que du combat en retraite jusqu’au 28 août. Le Bataillon Collet défend Rothau avec la dernière énergie et ne se replie que par ordre sur Bourg-Bruche (le 22).
Le 3e Bataillon, primitivement destiné à défendre Fouday, reçoit l’ordre, entre temps, de reprendre l’offensive en direction de Rothau, en liaison avec un détachement du 99° R.I. Attaqué et entouré à la Claquette par des forces supérieures, le Bataillon Lanusse se défend avec opiniâtreté, causant des pertes énormes à l’ennemi, se dégageant par des charges à la baïonnette. L’ennemi, appuyé par une artillerie sérieuse, vient cependant à bout du courage de nos soldats, qui doivent céder la position. Les 9°, 11° et 12° Compagnies sont particulièrement éprouvées, presque tous les officiers sont tués ou blessés, d’autres sont faits prisonniers grièvement blessés, et ce sont des débris du 3° Bataillon qui se rassemblent à Bourg-Bruche. » (Historique du 30e RI)

JMO du 30e RI :  «  Les 2e et 3e bataillons se portent à 2 heures par Provenchères et Colroy-la-Grande sur le col de la Raleine et la Croix de Surmely où ils arrivent à 7h 30 et se forment en rassemblement articulé et couvert face à l’Est. »

Note CHePP : le col de la Raleine, 806 m, col sur route vicinale et forestière, de Lusse vers le Col de la Hingrie Vallée de la Fave – Vallée du Rombach (https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_cols_du_massif_des_Vosges ) ;
Rothau est situé dans la vallée de la Bruche, au sud de Schirmeck.

Villé en bas à droite de la carte ; Schirmeck et Rothau en haut

carte Bruche Donon

Photo panoramique du logis seigneurial du château du Bilstein-Lorrain au-dessus du Val de Villé et du village d’Urbeis, dans le massif des Vosges

Photo panoramique du château du Bilstein-Lorrain au-dessus du Val de Villé et du village d'Urbeis (site photos-alsace-lorraine.com)

Photo panoramique du château du Bilstein-Lorrain au-dessus du Val de Villé et du village d’Urbeis (site photos-alsace-lorraine.com)

Une idée du relief de St-Dié à Schirmeck   

Une idée du relief de St-Dié à Schirmeck (site massif-des-Vosges)

Une idée du relief de St-Dié à Schirmeck (site massif-des-Vosges)

Colroy-la-Grande

Colroy-la-Grande (site Delcampe)

Colroy-la-Grande (site Delcampe)

Note CHePP : Le col d’Urbeis, parfois appelé jadis col de Lubine, est un col d’importance secondaire du massif des Vosges. Le col relie le canton de Provenchères-sur-Fave en Lorraine et le canton de Villé en Alsace. Le col d’Urbeis (altitude 602 m), relie le Val de Villé (vallée du Giessen d’Urbeis) et la vallée de la Fave (Provenchères-sur-Fave, vers Saint Dié). Entre 1871 et 1918, il était situé sur la frontière franco-allemande ; les Français le nommaient du nom du village en contrebas de leur côté, Lubine. (sites Wikipedia et  vosges-rando)

Col d’Urbeis, à droite de la carte

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Sainte-Croix-aux-Mines, en bas à droite de la carte ; Col d’Urbeis, à l’est de St-Dié, de Provenchères-sur-Fave et Colroy-la-Grande 

Sainte-Croix-aux-Mines, en bas à droite de la carte ; Col d’Urbeis, à l’est de St-Dié, de Provenchères-sur-Fave et Colroy-la-Grande (site lesbaroudeursenvadrouille)

Sainte-Croix-aux-Mines, en bas à droite de la carte ; Col d’Urbeis, à l’est de St-Dié, de Provenchères-sur-Fave et Colroy-la-Grande (site lesbaroudeursenvadrouille)

[Premiers tués au combat]

JMO du 15 août 1914
« A 10h 30, un détachement sous le commandement du Commandant Lanusse et comprenant le 3e bataillon et les 5e et 6e Cies reçoit l’ordre d’attaquer la cote 600 (carte allemande) au N.O. de Ste-Croix [aux-Mines]. L’attaque montée en colonne double est déclenchée à 14h 30, elle échoue devant la puissante organisation de la cote 600. Le détachement se replie et s’organise à la cote 800 où il bivouaque, perdant dans cette rencontre 52 hommes tués ou blessés dont 1 officier (le Lieutenant Swaton blessé).
Les 7e et 8e Cies et section de mitrailleuses du 2e bataillon sous le commandement du Commandant Collet mettent en état de défense le col de la Raleine où elles bivouaquent.
Pertes
Officiers : Lieutenant Swaton 6e Cie blessé. Hommes : 52 tués ou blessés. »

Carte des opérations des 18 et 19 août 1914 : St-Dié et le col d’Urbeis

1914 08 19 opérations w

JMO p. 9 Du 16 au 18 août 1914

16 août « Dans la matinée, le Commandant Soubeyrand du 99e prononce, avec un détachement comprenant 2 Cies du 99e et les 11e et 12e Cies du 30e Rgt, une attaque sur la Vraie Cote et la Bouille (vallée du petit Rumback) pendant que le détachement du Commandant Lanusse (5e, 6e, 9e et 10e) renouvelle l’attaque de la Cote 600 (renseignement fourni par les habitants).
8 heures A huit heures, le détachement du Commandant Collet, comprenant les 7e et 8e Cies et un bataillon du 140e régiment prend part à l’attaque du Renclos des Vaches (2 km au sud du ; Col de la Raleine) préparée par le groupe Grange. Après une pénible marche sous-bois, le détachement atteint le Casino et le Renclos, qui a été évacué dans la nuit précédente.
Le 1er bataillon est mis à la disposition du général Commandant le 55e Brigade pour l’occupation d’Urbeis et du Schendenberg ; il organise un repli sur cette position et y bivouaque (1 tué, 29 blessés).
Dans la nuit du 16, le détachement Lanusse (5e, 6e, 9e et 10e ) cantonne à St-Blaise, faubourg de Ste-Croix, l’E.M. et les 11e et 12e Cies à Ste-Marie, les 7e et 8e Cies occupent deux fermes sur les pentes Est du Renclos-des-Vaches. Pertes : 1 tué, 29 blessés. »

Bourg-Bruche, au centre de la carte, Urbeis en bas à droite

Bourg-Bruche, au centre de la carte, Urbeis en bas à droite (site massif-des-vosges.com)

Bourg-Bruche, au centre de la carte, Urbeis en bas à droite (site massif-des-vosges.com)

Vosges et Haute-Alsace du 13 août au 5 septembre 1914 

Vosges et Haute-Alsace du 13 août au 5 septembre 1914 (site transvosges.com)

Vosges et Haute-Alsace du 13 août au 5 septembre 1914 (site transvosges.com)

JMO du 17 août : «  1er Bataillon reçoit l’ordre d’occuper les hauteurs du Honil au Nord de Lack, puis de se porter par l’arête sur Villé. A 11 heures, le bataillon occupe Villé, la 4e Cie tenant une colline au Nord de ce hameau ; pas d’engagement à 20h ; le 1er Bataillon reçoit l’ordre d’aller cantonner à Urbeis. Le bataillon Lanusse gagne le col d’Urbeis où il arrive à 18 heures par la Raleine et la Hingrie et de là à Le Bourg. Le bataillon Collet, partant des fermes où ont cantonné les 7e et 8e Cies, gagne Bourg-Bruche où il arrive vers 21 heures par la Hingrie et le Col d’Urbeis.
Cantonnements 2e bataillon : Bourg-Bruche ; 3e bataillon et E.M. à Le Bourg.
Pertes : 3 évacués pour maladie. »

Note CHePP sur le Donon et les combats du 18 août 1914 (site vouille1418.com) : « Le Donon est un des points culminants de cette région des Vosges. Une route passe au col du Donon, qui permet la traversée de cette forêt. Schirmeck, gros bourg en contrebas du Donon, barre la vallée qui s’étire du Nord vers le Sud. Les combats dans cette région des Vosges sont particulièrement difficiles. Comment faire manœuvrer des troupes d’infanterie dans ces montagnes et ces forêts, quand on leur a principalement enseigné la manœuvre en terrain dégagé. L’occupation des routes, des positions élevées et des cols est la base de toute opération militaire sérieuse dans cette région. Malheureusement, les Allemands pensent la même chose, et ne vont pas laisser la 1ère armée occuper le terrain.
Le 18 août, alors que les ordres sont d’occuper Schirmeck et de s’y maintenir, le 109ème régiment d’infanterie et le 17ème régiment d’infanterie, qui marche avec lui, sont débordés par les troupes allemandes. Pour éviter l’encerclement, trois compagnies passent à la contre-attaque, baïonnette au canon, contre un feu nourri qui vient des collines en surplomb ….. Le colonel Aubry, qui dirige le régiment, mène ses troupes au combat. Il est dans les premiers à tomber. Les différents bataillons ne peuvent contenir l’assaut et se replient. Le JMO ne donne pas les pertes du jour, mais elles sont lourdes. »
JMO du 30e RI, p. 9 et 10 Du 18 au 20 août 1914

18 août « Le 1er bataillon se rend à Fouday à la disposition du Général Cdt la 28e Division, cantonnement à Tronchi. Après s’être rassemblés à Bourg-Bruche, les 2e et 3e Bataillons sont dirigés sur Rothau, où ils cantonnent avec des éléments du 99e et l’E.M. de la 56e Brigade.
A 21h 30, alerte, toutes les troupes évacuent Rothau, sauf le bataillon Collet laissé pour couvrir la retraite. Pertes : 5 évacués.

Carte de la situation des 1ère et 2ème Armées le 19 août 1914 en fin de journée,
« d’après les informations du GQG français (pas forcément exactement la réalité donc, surtout en ce qui concerne les armées allemandes). Tirées des mémoires du maréchal Joffre, publiées à titre posthume. Référence complète : Joseph Joffre, Mémoires du Maréchal Joffre (1910-1917), tome premier, Paris : Librairie Plon, 1932. » (site Wikipedia, art. Bataille de Dornach)

1914 08 19 bataille Alsace w

CONTEXTE STRATEGIQUE (site sambre-marne-yser.be) :

Le 19 août 1914   G.Q.G. français
Joffre constitue l’armée de Lorraine sous le commandement du général Maunoury avec le 3e groupe de divisions de réserve qui faisait primitivement partie de la 3e Armée, la 67e division et les 65e et 75e division de réserve venant des Alpes. Sa mission est de couvrir le flanc droit de la 3e Armée contre des forces pouvant déboucher du camp retranché de Metz. Elle s’intercale entre les 1e et 2e armées. Ces deux dernières tiennent la ligne Delme – Morhange – nord de Sarrebourg – Schirmeck – Sainte-Marie – Guebwiller – Thann – Mulhouse, soit un gain de 10 à 20 km par rapport à la ligne frontière de 1871.

Armée d’Alsace

L’armée d’Alsace, au complet, se porte en avant :
Le 7e C.A. suivi de la 63e division au centre sur Mulhouse.
Les 66e et 44e divisions échelonnées en arrière à droite jusqu’à Altkirch.
La 116e brigade vers Cernay.
La 81e brigade et cinq bataillons de chasseurs par la Schlucht sur Colmar.
La 115e à Sainte-Marie.
Pau espère aborder le 21 août la ligne Colmar – Neuf-Brisach mais le groupement orienté sur Colmar est arrêté par une brigade retranchée. Aux lisières sud de Mulhouse et sur l’Ill, le centre et la droite se heurtent à un déploiement de trois brigades de la Landwehr qui ne cèdent le terrain qu’après un sanglant combat.
Les Français doivent prendre d’assaut chaque propriété et chaque maison est canonnée. Dornach est emportée vers 14h. Nivelle (futur commandant en chef de l’armée française) se distingue et reçoit la citation : « Participe avec deux groupes à l’attaque d’un village puis à l’attaque d’une division. Un groupe entier d’artillerie allemande sur lequel il a tiré le 19 a été trouvé le 21 au matin, abandonné sur le champ de bataille ».
Les troupes allemandes doivent retraiter par la forêt de la Hardt.

1ère Armée française
  Le 8e C.A. occupe Sarrebourg.
Le 21e C.A. s’étend des deux côtés du Donon.
Le 14e C.A. prolonge le dispositif à droite sur les hautes vallées alsaciennes.
  Le 13e C.A. reste en réserve derrière la gauche.
Le général Dubail prescrit une nouvelle tentative en vue de forcer le débouché de Sarrebourg. Le 8e C.A., renforcé par toutes les batteries lourdes de l’armée, attaquera vers Gosselming et Oberstinzel. (Localités près de Sarrebourg).
Le 8e C.A. et la 16e division se portent à l’attaque des hauteurs de la rive droite de la Sarre, de Reding à Sarraltroff. Elles sont arrêtées par un feu violent d’artillerie, subissent de sérieuses pertes et ne peuvent avancer plus loin. En conséquence, le commandant du 8e C.A. donne l’ordre à la 16e Division d’arrêter l’attaque et d’occuper Dolving pour couvrir efficacement son flanc gauche. Une reconnaissance sur la Sarre rend compte que les hauteurs de la rive droite sont très fortifiées.
Le 14e C.A. tenant le front du Donon au Col du Bonhomme est aux prises avec de sérieuses difficultés. Les Allemands dessinent une attaque dans la vallée de la Bruche. La 13e division perd Schirmeck et doit se replier vers le Donon. Le soir, le 14e C.A. reçoit l’ordre d’assurer coûte que coûte le flanc droit : Donon – Schirmeck – Champ de Feu – Villé-Sainte-Marie.
Le flanc droit de la 1ère Armée est donc à découvert. Dubail doit confier au 21e C.A. la garde du secteur montagneux.

Vallée de la Bruche (trait bleu) : Bourg-Bruche, en bas de la carte,  Rothau, en haut de la carte, Fouday et Diespach, la Plaine un peu plus au sud.
Source : bulletin de la société philomatique vosgienne 1927-1928, La bataille de Saint-Dié Août – Septembre 1914, carnet de route d’un combattant du 2e Bataillon du 99e Régiment d’infanterie

Vallée d ela Bruche 99e Régiment d'infanterie (site neu-neuf.pagesperso-orange.fr)

Vallée de la Bruche, 99e Régiment d’infanterie (site neu-neuf.pagesperso-orange.fr)

JMO du 30e RI

Waldersbach (site Wikipedia, art. Waldersbach)

Waldersbach (site Wikipedia, art. Waldersbach)

19 août « Le bataillon Collet (2e Btn) organise Rothau, pousse des fractions vers Neuvillers, La Broque et Albel, protégeant ainsi la 13e Division, battant en retraite sur Rothau.
La lisière Nord de Rothau, la crête S.E. de Rothau, rive gauche de la Rothaine, l’éperon de la Claquette, sont tenus toute la nuit. Une Cie du 99e (Capitaine St-Ubéry) constitue le réduit de la défense.
Le 3ème Bataillon et l’E.M. du régiment occupent Fouday et Waldesbach [lire Waldersbach : commune située à 500 m d’altitude, à l’est de Fouday]. Dans l’après-midi, les troupes occupant la vallée de la Bruche sont partagées par ordre du Général de division en deux groupes (non compris le 2e btn)
Rive gauche : 3 Cies du 3e bataillon (9e, 11e et 12e Cies), 2 Cies du 99e (Commandant Gaulier), sous le Cdt du colonel Dol doit opérer dans la région de Pierre-Taillée et la grand route et tenir le plateau de Diespach-la Plaine. 1 Cie du 1er bataillon (4e) soutien d’un groupe d’artillerie à Plaine.
Rive droite : Les éléments du 99e, les 10e, 1e, 2e et 3e Cies (Commandant Borne), sous le Cdt du Lieutenant-Colonel Martinet du 99e, constituent un détachement qui doit opérer dans la direction de Solbach-les Mines de fer. Le poste de Commandement de la Brigade est à Fouday. »

Fouday et Waldersbach 

Fouday et Waldersbach (site Alsace-balades)

Fouday et Waldersbach (site Alsace-balades)

JMO du 19 août (suite)
14 heures « La ligne Champ de Feu, Solbach, Pierre-Taillée subit un léger recul, le combat devient plus violent ; à la nuit, la colonne Dol laissant 2 Cies pour occuper Fouday et l’Eperon 1500 m N.O. (près pont des Bas), vient cantonner à Diespach. Les pertes des fractions du régiment entrant dans la composition des deux détachements sont de : deux officiers blessés (Lieutenant Perroux et Massoy) et 50 hommes mis hors de combat. Les 1e, 2e et 3e Cies sont à Fouday et occupent les hauteurs au N.E. ; elles ont reçu l’ordre du général Blazer de tenir coûte que coûte. On organise la défense.
Pertes
Officiers : sous-Lt Perroux blessé, Lieutenant Nassoy blessé ; Hommes : 50 blessés ou tués. »

CONTEXTE GENERAL DU FRONT OUEST DU 20 AU 23 AOUT 1914

Carte du front du 20 au 23 août 1914 (Journal L’Illustration du 9 janvier 1915)

Carte du front du 20 au 23 août 1914 (Journal L’Illustration du 9 janvier 1915)

Carte du front du 20 au 23 août 1914 (Journal L’Illustration du 9 janvier 1915)

CONTEXTE ET ENJEUX DE LA BATAILLE DE LA HAUTE-MEURTHE

Après les défaites des batailles de Lorraine (Bataille de Sarrebourg et Bataille de Morhange), les 1ère Armée et 2ème Armée se retirent sur la rivière la Meurthe.

RESUME tiré de « La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants :

Bataille de la Haute-Meurthe 

: Bataille de la Haute-Meurthe (Site Wikipedia, art. Bataille de la Haute-Meurthe)

: Bataille de la Haute-Meurthe (Site Wikipedia, art. Bataille de la Haute-Meurthe)

« La Bataille de la Haute Meurthe s’inscrit dans le cadre des batailles de Lorraine qui précèdent dans le temps la bataille de la Marne. Elles en sont presque entièrement indépendantes dans l’espace, mais se rattachent, cependant, étroitement à elle. Il s’agit des batailles du centre (la « trouée de Charmes », « Rozelieures ») et des ailes (« St-Dié » et le « Grand Couronné »).
Notre offensive contre Morhange, Dieuze, Sarrebourg a échoué le 20 août 1914. L‘ennemi exploite son succès. Il espère bousculer facilement, en se précipitant à leur suite, nos armées éprouvées. Son objectif, c’est la trouée de Charmes, et par-là, c’est une menace d’enveloppement dirigée contre la droite des Armées françaises.
Dans une première série d’attaques (la « trouée de Charmes »), il s’efforce de rompre le centre de notre dispositif au point de liaison entre la 1ère Armée du général Dubail et la 2ème Armée du général de Cas­telnau (25 août -1er septembre). Battu et refoulé au cours de cette première tentative, il essaye de déborder l’aile gauche de la 2ème Armée (9e, 15e, 16e, 18e, 20e Corps d’Armée) et l’aile droite de la 1ère Armée (7e, 8e, 13e, 14e, 21e Corps d’Armée) du 1er septembre au 10 septembre : il éprouve un second échec. (« St-Dié » et le « Grand Couronné »).
La situation dangereuse des Armées allemandes à la suite de la Marne amènera l’abandon des attaques sur Lorraine et la stabilisation de cette partie du front (13 septembre 1914). » ( « La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes, Association des Ecrivains Combattants sous la direction de C. Frogé, 1922, éd. Aristide Quillet)

Positions du 19 au 21 août 1914 ; St-Dié, en bas à droite de la carte

Positions du 19 au 21 août 1914 ; St-Dié, en bas à droite de la carte

Positions du 19 au 21 août 1914 ; St-Dié, en bas à droite de la carte

La bataille de la Haute-Meurthe (ou bataille de la Mortagne) regroupe les combats qui se déroulent du 23 août au 10 septembre 1914 devant Rambervillers (au col de la Chipotte, Sainte-Barbe), autour de Saint-Dié, Mandray, le col d’Anozel, Taintrux, Nompatelize, Etival…) et des massifs environnants.

JMO p. 11 Du 20 au 22 août 1914
20 août
« Au point du jour à Rothau, un combat très chaud s’engage et dure jusqu’à 9 heures. Après une défense opiniâtre, et sur ordre du général de Division, le Commandant Collet exécute une retraite bien ordonnée et gagne la Plaine à 12 heures (où se trouve le poste de Commandement du Colonel) par la rive gauche de la Bruche et Pont des Bas et vient relever le 3e bataillon.
Pertes : Officiers : 1 blessé Capitaine Tromelin [8e Cie] ; troupe : 50 tués, blessés ou disparus.
La nuit est relativement calme et le combat reprend sur la même ligne que la veille sur les deux rives de la Bruche ; dès le point du jour, les Cies organisent le terrain. Les Compagnies du 1er Bataillon arrêtent net une attaque à 6 heures, en arrêtent une autre à 17 heures, faisant 36 prisonniers du 121e régiment de Wurtemberg et couchent sur les positions.

17 heures Le Colonel reçoit l’ordre de se porter avec les 9e, 11e et 12e Cies du 30e, et des éléments du 99e sur Rothau et Schirmeck par la Pierre-Taillée avec mission de relier l’attaque de la 27e Division par Salm, sur Schirmeck avec celle de la 28e Division par la rive droite de la Bruche sur Schirmeck.
Le départ est retardé par une violente canonnade ennemie du Plateau de Plaine-Diespach qui dure de 17h à 18h 15 ; le détachement Dol remplacé à Diespach par le 2e bataillon venant de la Plaine part à 19h ; arrêté par les avant-postes ennemis, il bivouaque et reprend sa marche le 21 août à 5 heures. »

Note CHePP : Albet, La Claquette, Fréconrupt, Malplaquet, Neuves-Maisons, le Pont des Bas, les Quelles, Salm, Vacquenoux, Vipucelle, La Broque, sont les lieux-dits, les hameaux et les villages qui composent la commune de La Broque. (site valleebruche.com)  http://www.valleebruche.com/1050/la-broque/#.VnQIy_nhCUk )

JMO du 21 août  « Le détachement Dol « traverse les bois de Pierre-Taillée et gagne en refoulant de nombreuses patrouilles, l’éperon de la Claquette (10 heures) d’où l’on découvre :
1° Sur les hauteurs dominant Rothau, de fortes tranchées occupées par l’ennemi ;
2° sur les pentes E. de l’Eperon de Salm, une position solidement retranchée.
11 heures Le détachement ouvre un feu meurtrier sur l’ennemi ; l’action de la 28e Division se fait sentir vers Plancherupt. (lire Blancherupt]

12 heures L’action de la 28e Division se ralentit, on est sans nouvelles de la 27e Division. Le détachement remplit sa mission, met en état de défense l’éperon de la Claquette et bivouaque sur place.
Le 1er bataillon (sur la rive droite de la Bruche) a plusieurs alertes dans la nuit, contient une attaque (à 5 heures) et arrête l’ennemi qui vient du Champ du feu, protège la retraite du commandant Arbey du 99e et est félicité par le Général de Division. Il vient cantonner à Le Bourg.
Pertes des 20 et 21 août : 50 hommes blessés, tués ou disparus. »

Carte du Donon, Rothau et Schirmeck ; la Claquette, en bas de la carte 

Carte du Donon, Rothau et Schirmeck ; la Claquette, en bas de la carte (site vouille1418.com)

Carte du Donon, Rothau et Schirmeck ; la Claquette, en bas de la carte (site vouille1418.com)

JMO p. 12

22 août 4h 45 « Un coup de canon de 150 atteint le mamelon sur lequel le détachement a bivouaqué ; c’est le signal de l’attaque des Allemands, dont l’artillerie canonne la position pendant que l’infanterie attaque furieusement les faces S.O. et N.
La section de mitrailleuses du 99e, commandée par le lieutenant Florentin, inflige de sérieuses pertes à l’ennemi ; deux contre-attaques à la baïonnette nous rendent maîtres de la lisière du bois que l’ennemi avait atteinte, la canonnade étant toujours plus vive et l’ennemi renforcé devenant plus pressant, il est fait une 3ème contre-attaque qui ne parvient pas à forcer le cercle de feu qui enveloppe le détachement.
Les Capitaines Cyvoet et Schauber (11e et 9e Cie) tombent en entraînant leur Cie à l’avant ; le personnel de la section de mitrailleuses du 99e est mis hors de combat, le lieutenant Florentin chef de section est mortellement blessé au moment où il veut enlever les culasses de ses pièces pour les rendre inutilisables.
Le Commandant Gaulier, le capitaine St-Upéry du 99e sont frappés aux côtés du Colonel. Après deux heures d’une résistance opiniâtre, le détachement s’ouvre un chemin sur le ravin à l’O. de l’éperon arrosé d’obus, réussit à échapper à l’enveloppement, gagne par les bois la rive droite du ruisseau de Salm, le hameau des Querelles [lire « les Quelles » ?].

9 heures Là, le Colonel reçoit d’un maréchal des logis un pli daté de la veille lui prescrivant de se replier, les mouvements offensifs des 27e et 28e Divisions étant arrêtés (ni le sous-officier ni les autres cavaliers envoyés par le Général de Division n’avaient pu rejoindre le Colonel).

22 août Le détachement arrive dans la soirée à Bourg-Bruche. L’ordre du jour de l’Armée n° 16 du 28 août a rendu hommage à la brillante conduite du détachement qui avait tenu l’Eperon de la Claquette jusqu’à la dernière extrémité. Ont été cités : le Colonel Dol, les capitaines Schaubert et Cyvoet du 30e Rgt. Malheureusement les morts et presque tous les blessés étaient restés aux mains de l’ennemi.
Pertes
Officiers
1° Tués : Capitaine Cyvoet (11e Cie) et Sous-Lts Gaudin [11e Cie] et Mermet [7e Cie]
2° Blessés grièvement et disparus : capitaine Schauber [9e Cie], Sous-Lt Agelasto [9e Cie].
3° Blessés : lieutenant Terracol, Sous-Lt Eldin [9e Cie], Favre- Curtillet [12e Cie],
Troupe : total des pertes : 250 tués, blessés ou disparus »,
[dont les Passerands
GRUZ Félix Eugène, classe 1909, au 30e RI, fait prisonnier le 22 août 1914 à Rothau, en captivité à Gmünd, rapatrié et arrivé au D.T.I. [Dépôt et Transit des Isolés] le  29 décembre 1918. Médaille commémorative de la Grande Guerre, médaille de la Victoire.
PIOPPO Louis Philippe, classe 1907, rappelé au 30e RI ; blessé le 22 août 1914 à Rothau par balle ayant provoqué fracture des deux os de l’avant-bras droit ; médaille militaire ; amputation de l’avant-bras droit.

Suite du JMO p. 12

« Le 2e Bataillon organise le plateau Plaine-Diespach. Le 1er bataillon en réserve de Division à 1 km N. de Bourg-Bruche est bombardé par des pièces de gros calibre (105 et 150) aux abords du cimetière de Bourg (1 tué, 2 blessés).

18 heures Le 1er bataillon se rend à Saales, où il est embarqué en camion automobile, il doit coopérer à la reprise du Col de St-Marie. Les unités des 2e et 3e bataillons, très éprouvées, se réorganisent à Le Bourg où elles cantonnent avec l’E.M. du Régiment. »

JMO p. 13
23 août « Les 2e et 3e Bataillons coopèrent à la mise en état de défense de Le Bourg, de Bourg-Bruche et occupent les mêmes cantonnements que la veille.

Attaque du col de St-Marie
Le 1er bataillon arrive en auto à Laigoutte à 3h 30, gagne Gemaingoutte [au sud de Provenchères, entre St-Dié et Ste-Croix-aux-Mines] et reçoit l’ordre de se porter sur le versant Sud du Col de St-Marie, pendant que la Division de réserve (Général Kauffman) fera une attaque frontale couverte au Nord par le bataillon Justin (du 22e Rgt).
Le bataillon se porte en colonne double (par la Saulce et le chemin de Ronde qui, passe par la Lozelle) vers le grand ravin Est de Wissembach [lire Wisembach], relié au bataillon Justin par la section du lieutenant Multrier qui, passe au Nord de Wissembach.

Gemaingoutte et Wisembach, en bas de la carte (Google)

Gemaingoutte carte w

Une idée du relief autour de Wisembach 

Une idée du relief autour de Wisembach (site wisembach.fr)

Une idée du relief autour de Wisembach (site wisembach.fr)

Suite du JMO du 23 août

8 heures « A 8 heures, la Cie avant-garde (lieutenant Bertrand 2e Cie) soumise à un feu nourri partant de tranchées invisibles se déploie. Les 1e, 3e et 4e Cies se rassemblent en arrière de la crête occupée par un bataillon du 358e qui ouvre le feu sur le Col.

11 heures Le bataillon gagne la Croupe sud du Col de Ste-Marie et y est rejoint par la 2e Cie.

13 heures Sous la protection de la 1e Cie qui occupe le Collet, le bataillon fait grande halte, couvert par une patrouille de la 3e Cie (caporal Pelissier) qui rencontrant une patrouille ennemie en tue un homme et fait un prisonnier.
Le Commandant Borne blessé la veille, le capitaine Mangin (3e Cie) prend le commandement du bataillon, participe à la reprise du Col et à son organisation, bivouaque sur la hauteur au Sud en liaison avec le Commandant Justin.
Pertes
Officiers Mrs le Commandant Borne (blessé le 22 août) et le capitaine Siboulotte.
Hommes : 20 tués ou blessés. »

JMO p. 14 ENCADREMENT DU RGT LE 24 AOUT 1914

« État-major : Colonel DOL (sera blessé le 6 septembre 1914, non évacué)
Capitaine adjoint au Chef de Corps Cavard ; officier chargé des détails Lieutenant Brun ; officier d’approvisionnement Lieutenant Roman ; officier porte-drapeau sous-lieutenant Belleville ; officier chef du service Téléphonique et de la T.S. Sous-lieutenant Blanchon ; Médecin Major de 2e classe Chef service Claret [sera tué le 6 septembre 1914] ; Chef de musique Auradou ; 1ère Section de mitrailleuses Lieutenant Courtois ; 2e Section de mitrailleuses idem ; 3e Section de mitrailleuses Lieutenant Wilhelm.

1er Bataillon
Chef de Bataillon : Borne [blessé le 22 août 1914] ; Médecin A. Major 2e classe Reynier
1e Cie : Capitaine Collet, lieutenants Moutte [sera tué le 5 septembre 1914] et Vayre, sous-lieutenant Charpin
2e Cie : Capitaine (aucun), lieutenant Bertrand, sous-lieutenants Gonon [sera blessé le 30 août 1914] et Chaussier
3e Cie : Capitaine (aucun), lieutenant Multrier [sera blessé le 1er septembre 1914], sous-lieutenant Gondrand [sera tué le 6 septembre 1914]
4e Cie : Capitaine Meffre, lieutenant Vaucher, sous-lieutenant Bossut.

2e Bataillon
Chef de Bataillon : Commandant Collet ; Médecin aide major de 1ère classe Berthollet
5e Cie : capitaine Baugue [sera blessé le 26 août 1914], lieutenant Colas [sera blessé le 29 août 1914], sous-lieutenants Duin [sera blessé le 29 août 1914] et Viardot
6e Cie : capitaine (aucun), lieutenant Auzias [sera blessé le 29 août 1914], sous-lieutenants Bonamour [sera blessé le 30 août 1914] et Janin [sera blessé le 30 août 1914]
7e Cie : capitaine Fournas [sera tué le 30 août 1914], lieutenant (aucun), sous-lieutenants Levot [sera tué le 30 août 1914]
8e Cie : capitaine (aucun), lieutenant Sacreste, sous-lieutenant Pierret [sera blessé le 29 août 1914]

3e Bataillon
Chef de Bataillon : Lanusse ; Médecin aide major de 1ère classe Bonisson [sera blessé le 1er septembre 1914]
9e Cie : capitaine (aucun), lieutenant (aucun), sous-lieutenant Leysin
10e Cie : capitaine Lagarde, lieutenant (aucun), sous-lieutenant Filliat [sera tué le 31 août 1914]
11e Cie : capitaine (aucun), lieutenant Adam [sera blessé le 26 août 1914), sous-lieutenant (aucun)
12e Cie : capitaine (aucun), lieutenants Clavier, sous-lieutenant Gunz. »

RESUME « Du 24 au 28 août, le Régiment se retire en combattant vers Saint-Dié, période marquée par la défense du Col de Robache, pris et repris, successivement.
Le 28 août, le Régiment est rassemblé à Taintrux, où il reçoit 1.300 hommes venus du Dépôt.
Cette période du 15 au 28 août a été excessivement dure pour toutes les unités ; on s’est battu sans arrêt ; les hommes ont vécu de pommes de terre arrachées dans les champs, soumis constamment au tir démoralisant de l’artillerie lourde allemande. Malgré tout, le moral est resté élevé, et le 28 les unités sont prêtes à reprendre l’offensive.
Le 28 août, en effet, l’ordre d’offensive est donné. Le Col d’Anozel, puis le village de Saulcy, sont enlevés. Une violente contre-attaque fait cependant subir au Régiment des pertes cruelles dans ce village. Le 30, le 3e Bataillon reste à Saulcy, tandis que les 2e et 1er (Capitaine Mangin) continuent à défendre le Col d’Anozel, se livrant à des attaques partielles incessantes contre les lisières du Kemberg. » (Historique du 30e RI)

JMO p. 15 Du 24 au 26 août 1914

24 août « Au point du jour, les Allemands contre-attaquent le Col avec des forces très supérieures et s’en emparent.

17 heures Le 1er bataillon (Capitaine Mangin) se replie sur le Ban de Laveline et vient cantonner à Sainte-Marguerite [juste au sud-est de St-Dié]. Les 2e et 3e bataillons défendent la vallée de la Bruche, tenant le Bourg et la Cote 627. Le 3e bataillon recueille à Le Bourg les éléments du 99e qui se replient. Le Colonel reçoit l’ordre de quitter le Bourg dans la soirée : l’E.M., le 3e Btn, les 5e et 8e Cies arrivent à Nayemont [Nayemont-les-Fosses où ils cantonnent.

25 août

1 heure Les 6e et 7e Cies, en mission spéciale, se rendent à Coinche en réserve, où elles arrivent à 7 heures, puis à Wissembach (soutien d’artillerie) où elles bivouaquent.

Le 1er bataillon reçoit du général Putz (Cdt la 28e Division) l’ordre de se porter sur Provenchères pour barrer la trouée de Saales. Le capitaine Mangin ne peut pénétrer dans Provenchères qui est violemment bombardé, et établit son bataillon au S.O. du village.

14 h Le 1er bataillon conformant son mouvement à celui de la Division de réserve, vient occuper une excellente position à Neuville ; puis étant relevé, gagne St-Dié à 21 heures et y cantonne.

25 août

Le régiment (3e bataillon, 5e et 8e Cies) passe sous les ordres du Général Pierrot (Commandant la 55e Brigade) et a comme mission de tenir le secteur du Col de Hantz Nayemont [Nayemont-les-Fosses]. Il a à sa gauche des éléments du 99e, il tient la ligne Au Voué, le Vermont, Grandrupt, Laître.

[Note CHePP :  La Pierre de Laitre, ou Pierre de l’Aître est une roche sommitale à 624 mètres d’altitude qui surplombe et dénomme un mont gréseux boisé situé dans le vaste massif du Kemberg, à la lisière nord de la commune de Taintrux, dans le canton de Saint-Dié ]
17 h L’ennemi débouche en force supérieure du Bois de Belfays et occupe le Roaux-Nayemont. La brigade se retire par St-Jean d’Ormont [au nord de Nayemont] sur la Culotte et les raids de Robache.
Le 3e bataillon, à cheval sur la route St-Jean d’Ormont-St-Dié, met dans la nuit en état de défense le col et les bois S.E. Des éléments du 99e Rgt tiennent la croupe à l’ouest de la route. Les 5e et 8e Cies organisent un repli à la Culotte.
Pertes du 24 août : 2 évacués.

Pertes du 25 août : 33 hommes tués ou blessés »,
[dont les Passerands
ALLARD Léon Edouard, classe 1906, blessé le 25 août 1914 par éclat d’obus au bras droit, à la ferme du Mouton Noir à l’ouest de Lunéville et au nord de Mont-sur-Meurthe et Rehainviller ; rejoint le dépôt le 15 septembre 1914.
BUTTOUD Albert Ambroise, classe 1911, blessé le 25 août 1914 au Col de la Chipotte (Vosges, au sud-est de Baccarat et à l’est de Rambervillers) éclat d’obus à la main gauche ; hôpital 84 à Clermont-Ferrand du 26 au 31 août. Sera fait prisonnier le 22 mars 1917 et s’évadera d’Allemagne ; rentré le 4 mai 1918.
BOTTOLLIER-DARBELIN Jacques Louis, classe 1905, blessé le 25 août 1914 à Rozelieures, fracture jambe gauche par éclat d’obus ; réformé en juin 1915 pour fracture jambe gauche consolidée.
Et au 230e RI, le Passerand OVERNEY Aristide, classe 1907, tué le 25 août 1914 à Rozelieures en MeurtheetMoselle [au sud-est de Nancy, entre Lunéville et Charmes] 

Le Vermont, Grandrupt, à l’ouest de Bourg-Bruche (Google)

Vermont Grandrupt w

JMO p. 16 Du 26 au 28 août 1914 Attaque à la baïonnette

26 août « Le 3e bataillon poursuit activement les travaux de défense.
12 heures
Soumises à un bombardement violent et à une fusillade très nourrie, les unités du 3e bataillon fléchissent un instant.

16 heures Renforcées par les 5e et 8e Cies, les unités du 3e Bataillon sont ramenées en avant et occupent le Col, en même temps que le 53e bataillon de chasseurs se porte par le flanc ouest de la Montagne d’Ormont sur la ferme de Molières, prolongeant ainsi la droite du 30e Rgt.

20 heures Le Colonel Dol et le Commandant Collet exécutent dans la nuit deux contre-attaques à la baïonnette.
La nuit se passe aux avant-postes, le 1er bataillon rejoint le régiment à 17 heures et a 2 compagnies à Robache et 2 compagnies à la sortie Nord de St-Dié. Les 6e et 7e compagnies cantonnent à les Cours.
Pertes
Officiers : Capitaine Baugue blessé [5e Cie], Lieutenant Wilhelm blessé [3e Section de mitrailleuses], Sous-Lts Leysin [officier d’approvisionnement] et Adam [11e Cie] blessés. Hommes : 140 tués, blessés ou disparus. »

La Culotte, en haut à droite ; les Raids, Robache, au milieu de la carte ; cascade des Molières à droite (Google)

Culotte les Raids Robache w

Suite du JMO
27 août
« Avant le lever du jour, l’ennemi reprend l’attaque, l’artillerie ennemie bombarde le Col et la lisière du bois des Raids. Notre artillerie n’intervient pas, les unités du 99e se replient, découvrant la gauche du 30e .
8 heures L’ennemi atteint les premières maisons des Raids et les croupes N.O. et S.E. de la route, et menace notre flanc gauche découvert. Sous la protection de la 3e Cie et d’une section de mitrailleuses installée à la Culotte, le 3e bataillon se replie par les rives du Ruisseau de Robache.
Le Colonel Dol et le Commandant Collet s’efforcent de rallier les débandés d’autres corps. »

Herbaville (Google)

Herbaville w

Suite du JMO du 27 août

9 heures « A ce moment, le colonel reçoit l’ordre écrit du général Pierrot de se replier sur St-Dié. A la sortie ouest de St-Dié, le Colonel reçoit l’ordre du général Putz de tenir la Tête de St-Roch en liaison avec le 99e.
Vers les 12 heures, les unités du 30e reçoivent l’ordre de se porter vers la Pêcherie où elles traversent la Meurthe par Herbaville, le bois de la Madeleine et les Maîtresses, gagnent la Bolle où elles prennent les avant-postes face aux pentes N.O. du mamelon boisé de la Pierre Percée, ayant à sa gauche le 22e Rgt.
Au combat des Raids de Robache et de la Culotte, le régiment a eu :
Pertes : 100 hommes de troupe tués, blessés ou disparus. »

Carte des combats du 27 août 1914 autour de Saint-Dié  (Wikipedia)

combats du 27 août 1914 autour de Saint-Dié

JMO du 28 août 1914
« Les 3 bataillons après avoir reçu un renfort de 1300 réservistes se portent dans la soirée, malgré un feu violent d’infanterie et d’artillerie, par Taintrux et Basse-Fosse sur Anozel [sur la D 58] et Les Cours (3e Btn, à Anozel, 1e et 2e Btn à Les Cours).
L’ennemi occupe Saulcy, les pentes sud-est du Kemberg*, le Rein des Cailloux et tient, à 800 mètres environ au Nord de Les Cours, la grande route de St-Léonard [au sud de Saulcy-sur-Meurthe] à St-Dié.
Le lieutenant Courtois prend le commandement de la 9e Cie. Le lieutenant Vayre prend le commandement de la 12e Cie.
Pertes : 80 hommes tués ou blessés. » [dont le Passerand LEGON Emile Marie, classe 1907, blessé le 28 août 1914, près de Taintrux.]

* Note CHePP : Le massif du Kemberg est un alignement de modestes hauteurs boisées des Vosges, bordant à l’ouest la vallée de la Meurthe dans sa partie comprise entre Saulcy et Saint-Dié. roches ou hauteurs du vaste massif du Kemberg : la Pierre de Laitre (624 mètres d’altitude), la pierre Percée (701 m), la roche des Bûcherons (600 m), la roche du Champignon (733 m), les roches Saint-Martin (599 m), la roche d’Anozel (712 m), la roche de l’Enclume (650 m), la roche du Kiosque (715 m), la roche de la Reine (près de la roche du Kiosque) source Wikipedia, art. Massif du Kemberg.

 Massif du Kemberg, entre Saulcy et St-Dié 

Massif du Kemberg, entre Saulcy et St-Dié (site google.fr/maps)

Massif du Kemberg, entre Saulcy et St-Dié (site google.fr/maps)

Saulcy-sur-Meurthe, au sud de St-Dié ; route de St-Léonard [au sud de Saulcy-sur-Meurthe] à St-Dié (Google)

Route de St-Léonard a St-Dié w

JMO du 29 août

« Après quelques tentatives faites tant par le 30e que par le 53e Btn de chasseurs pour s’emparer du Rein des Cailloux [lire Rain des Cailloux] l’ennemi, grâce à une violente canonnade reste en fin de jour maître de ses positions.
Les 1er et 2e bataillons sont restés pendant 15 heures soumis à une canonnade violente, face à un adversaire retranché dans les maisons et abords de Saulcy [Saulcy-sur-Meurthe, au sud de St-Dié]. Aussi les pertes des unités furent très élevées et l’évacuation des blessés se fit avec beaucoup de difficultés faute de moyens de transport. Pertes
Officiers : Sous-Lts Pierret blessé [8e Cie], Duin blessé [5e Cie], Lieutenants Auzias blessé [6e Cie], Colas [5e Cie] blessé. Hommes : 1326 hommes tués, blessés ou disparus »,

[dont les Passerands
PARCEVAUD Jean Baptiste, classe 1902,  blessé le 29 août 1914 à Saulcy-sur-Meurthe : a été atteint d’une balle qui lui a fracturé la jambe.
DAIGUE Emile Alexandre Alphonse, classe 1900, blessé le 29 août 1914 à Saulcy-sur-Meurthe : balle cuisse droite, évacué sur hôpital de la Schappe à Briançon ; à l’intérieur du 30 août 1914 au 21 avril 1915.
FIVEL Eugène Félix, classe 1900, au Crey, blessé le 29 août 1914 à Celles, au nord de St-Dié : balle à la poitrine, hôpital n° 5, 7e Corps, puis divers hôpitaux ; rejoint le dépôt le 22 février 1915.]

JMO du 30 août

« Vers 7 heures, le Colonel reçoit l’ordre de se reporter vers le Col d’Anozel ses 1er et 2e bataillons qui occupent les Cours et de laisser seulement à la garde su secteur les Cours-Anozelle 3e bataillon. Sous les ordres du Commandant Collet, les 1er et 2e btns se dirigent par le Moncel sur le mamelon au sud du Col d’Anozel. Une violente canonnade les accompagne dans leur marche. Le 2e bataillon s’installe à Mauvais-Champ, hameau à l’est de Basse-Fosse.
Les 5e et 8e Cies réservées par le Général Cdt la Division comme soutien de notre artillerie placée sur les pentes du Col au sud de la route. Les 6e et 7e Cies exécutent sous les ordres du Commandant Collet une attaque vigoureuse du bois du Kemberg au Nord du Col pour dégager le 22e Régiment.
Un combat très violent s’est engagé dès la lisière du bois et les compagnies ont pu cependant progresser de 200 mètres dans l’intérieur du bois et arriver à 20 m des tranchées allemandes. L’ennemi exécute à ce moment une contre-attaque à la baïonnette qui fut arrêtée par les fractions en réserve ; mais l’adversaire étant très supérieur en nombre, les fractions du 22e qui étaient à gauche se repliant, les Compagnies du 30e furent débordées à droite et à gauche et durent céder à la pression. La retraite se serait transformée en débandade sans l’intervention du colonel Dol qui, aidé du commandant Collet et du Sous-Lieutenant Blanchon, réunit dans Mauvais-Champ les débandés et les reporta en avant pour reprendre la lisière perdue, où on se maintint jusqu’à la fin du jour, faisant 2 prisonniers dont 1 sous-officier.
Les pertes des deux compagnies [le 30 août] ont été très élevées :
2 officiers tués : Capitaine Fournas [7e Cie] et Lieutenant Levot [7e Cie]
3 officiers blessés : Sous-Lts Gonon [2e Cie], Bonamour [6e Cie], Janin [6e Cie]. Plus de 150 hommes hors de combat », [dont le Passerand CAILLE Marc Antoine, classe 1903, 30e RI, disparu le 30 août 1914 à Saulcy, Vosges [au sud de St-Dié].

Pendant toute cette journée, dans la région Anozel-les Cours, la situation reste inchangée. Vers Mauvais-Champ, l’ennemi a atteint la lisière Sud du bois du Kemberg face à Anozel, il a installé plusieurs mitrailleuses qui battent la route et les lisières Nord du bois au Sud du passage. Violente fusillade et canonnade de part et d’autre.

31 août
Le Colonel Crepey prend le commandement de la Brigade. La situation reste la même que la veille. 2e Cie Anozel et 9e Cie les Cours sont toujours tenus par nous. Les 11e et 10e Cies sont à la lisière des bois avoisinants la route à l’est du Col.
Pertes officier : Sous-Lt Filliat tué [10e Cie] ; troupe : 45 hommes tués ou blessés. »

RESUME : « Du 1er au 10 septembre, le Régiment s’organise sur place, défensivement, au Col d’Anozel, où il creuse des tranchées et repousse victorieusement plusieurs attaques ennemies, et attaque lui-même au Col de Lense de Grandrupt (1er Bataillon). »

JMO du 1er septembre 1914
« L’ennemi reste toujours agressif sur les pentes S.O. et S.E. du Kemberg, il s’avance peu à peu sur Anozel. Notre artillerie bat les bois occupés par les Allemands. Dans l’après-midi, un mouvement prescrit par le Général Cdt la 28e Division va se dessiner contre le Rein des Cailloux [Rain des Cailloux], la Cense du Grand Rupt. Le 53e Btn de Chasseurs est dirigé de Montal par les Maisons Sud d’Anozel sur le Rein des Cailloux ; il doit être relié dans son mouvement au 30e par le 62e qui, par les Rapailles et Anozel, doit marcher également sur le Rein des Cailloux et les pentes S .E. du Kemberg. A la nuit, le mouvement est à peine amorcé et ne sera repris que le lendemain.
Pertes
2 officiers blessés : lieutenant Multrier [3e Cie], Médecin A. M. Bonisson [3e Btn].
45 hommes hors de combat.
2 septembre
Le Colonel Hallouin prend le commandement de la 56e Brigade. Le mouvement prescrit la veille n’est ébauché que dans l’après-midi, outre les troupes précédemment citées, doivent y participer 3 batteries de montagne (1 batterie de 75 placée vers les Rapailles) les 3e et 2e bataillons du 30e portés dans les bois au S.E. du Col. Pas plus que la veille le mouvement ne réussit ; cependant une tentative du 11e bataillon de Chasseurs faite sur les pentes du Sud du Kemberg de concert avec les troupes du 30e restées à Mauvais-Pas paraît tout d’abord donner un résultat.
Pertes troupe : 25 hommes.

3 septembre A Taintrux, Haute et Basse Fosse. Toutes ces localités sont soumises à un violent bombardement à plusieurs reprises pendant la journée.
Pertes Officier : Lieutenant Gunz tué. Troupe : 10 tués ou blessés »,
[dont le Passerand PELLET-CALNY Jean Alphonse, classe 1908, tué en septembre 1914 à Taintrux.]

4 septembre « Comme la veille, les différents bataillons conservent leur secteur et complètent leur organisation. Pertes : 8 tués ou blessés. »

CONTEXTE GENERAL DU FRONT OUEST LE 9 SEPTEMBRE 1914

Après l’échec de la Bataille de Morhange le 20 août 1914, la deuxième armée française s’est repliée. Elle occupe le Grand Couronné, une série de hauteurs à l’est de Nancy, sur un arc Pont-à-Mousson, Champenoux, Lunéville, Dombasle.
Après la bataille de la trouée de Charmes, une première tentative de percée au point de jonction de la Ire et de la IIe armée française, les troupes allemandes décident d’attaquer simultanément Saint-Dié dans la bataille de la Haute Meurthe et Nancy lors de la bataille du Grand Couronné. Après l’échec de Charmes, la prise de Nancy serait pour les Allemands une importante victoire psychologique. Guillaume II vient en personne superviser l’offensive.
Parallèlement, les forces alliées sont mises en difficulté plus à l’ouest et Castelnau doit se séparer de plusieurs divisions pour renforcer la 3e Armée. (Site Wikipedia, art. Bataille du Grand-Couronné)

Carte du front le 9 septembre 1914 (Journal L’Illustration du 9 janvier 1915)

Carte du front le 9 septembre 1914 (Journal L’Illustration du 9 janvier 1915)

Carte du front le 9 septembre 1914 (Journal L’Illustration du 9 janvier 1915)

Suite du JMO du 30e RI
5 septembre 1914 
« Le Col de Cense de Grand Rupt ayant été abandonné par une fraction, par suite d’un vide qui se trouvait à la gauche de la ligne, ordre est donné de le reprendre. Vers 20 heures, une violente contre-attaque à la baïonnette exécutée par des unités du 1er  bataillon (capitaine Mangin) refoule l’ennemi et réoccupe les tranchées. Pertes 1 officier tué : Lieutenant Moutte [1e Cie]. 45 hommes tués, blessés ou disparus. »

Le Rain des Cailloux, en bas à droite, Censes de Grand Rupt, Roche d’Anozel et Massif de Kemberg, au sud de St-Dié, en bas à gauche 

Le Rain des Cailloux

Le Rain des Cailloux

JMO du 6 septembre

« L’ordre est donné de prononcer une nouvelle attaque en trois colonnes sur le Rain des Cailloux, le Col d’Anozel et le Kemberg. L’attaque ne peut progresser  que du côté du Kemberg sur lequel le capitaine Tromelin s’avance, par le col de Cense de Grand Rupt avec deux compagnies, mais il est arrêté par les tranchées allemandes et ne peut se replier qu’à la faveur de la nuit.
Une canonnade d’une violence extrême est dirigée sur Mauvais-Champ ; les unités qui étaient en réserve à Basse-Fosse pour appuyer l’attaque du Kemberg ont souffert du tir des obusiers.
Pertes
2 officiers tués Médecin major 2e classe Claret et sous-Lt Gondrand [3e Cie] ; 1 officier blessé : le colonel Dol non évacué. Troupe : 100 hommes tués ou blessés. »

site club-vosgien-colmar.fr

site club-vosgien-colmar.fr

La roche d’Anozel (711 m) vue de sa base 

La roche d'Anozel (711 m) vue de sa base (site Wikipedia, art. Massif du Kemberg)

La roche d’Anozel (711 m) vue de sa base (site Wikipedia, art. Massif du Kemberg)

Relief autour de Taintrux, le Mauvais-Champ, les Basses Fosses et Anozel 

Relief autour de Taintrux, le Mauvais-Champ, les Basses Fosses et Anozel (site google.fr/maps)

Relief autour de Taintrux, le Mauvais-Champ, les Basses Fosses et Anozel (site google.fr/maps)

JMO du 7 septembre

« La situation du régiment ne s’est pas modifiée, il doit conserver le terrain qu’il occupe, renforcer méthodiquement ses retranchements et placer des défenses accessoires (en particulier au Bois du Col d’Anozel). Bombardement de Taintrux, Basse Fosse.
Pertes : 95 hommes tués ou blessés. A cette date l’encadrement est le suivant :

JMO p. 20 ENCADREMENT AU 7 SEPTEMBRE 1914

État-major : Colonel DOL
Capitaine adjoint au Chef de Corps Cavard ; officier chargé des détails Lieutenant Brun ; officier d’approvisionnement Lieutenant Roman ; officier porte-drapeau M. Bremond ff ; officier chef du service Téléphonique et de la T.S.(aucun) ; Médecin Major de 2e classe Chef service Berthollet ; Chef de musique Auradou ; 1ère Section de mitrailleuses adjudant Raphin ; 2e Section de mitrailleuses adjudant Cadot ; 3e Section de mitrailleuses sergent Glière.
1er Bataillon Chef de Bataillon : capitaine Mangin ff ; Médecin A. Major 2e classe Reynier
1e Cie : Capitaine Collet, lieutenant Charpin, sous-lieutenant (aucun), adjudant Emperaire
2e Cie : Capitaine (aucun), lieutenant Bertrand, sous-lieutenants Chaussier
3e Cie : Capitaine (aucun), lieutenant (aucun), sous-lieutenant (aucun), adjudant Rieussée ( ?)
4e Cie : Capitaine Meffre, lieutenant (aucun), sous-lieutenant Bossut.
2e Bataillon Chef de Bataillon : Commandant Collet ; Médecin aide major (aucun)
5e Cie : capitaine (aucun), lieutenant Vaucher, sous-lieutenants Viardot
6e Cie : capitaine (aucun), lieutenant (aucun), sous-lieutenant Blanchon
7e Cie : capitaine (aucun), lieutenant Sacreste, sous-lieutenants (aucun)
8e Cie : capitaine Tromelin, lieutenant (aucun), sous-lieutenant (aucun).
3e Bataillon Chef de Bataillon : Lanusse ; Médecin aide major (aucun)
9e Cie : capitaine Courtois, lieutenant (aucun), sous-lieutenants (aucun)
10e Cie : capitaine Lagarde, lieutenant (aucun), sous-lieutenant Belleville
11e Cie : capitaine Vayre, lieutenant (aucun), sous-lieutenant (aucun)
12e Cie : capitaine (aucun), lieutenants Clavier, sous-lieutenant (aucun).

8 septembre Même mission : le régiment continue à se retrancher fortement, l’ennemi bombarde la lisière du bois d’Anozel, le village de Taintrux. Pertes : 9 hommes tués ou blessés ; 6 évacués pour maladie.

9 septembre Sans changement (la relève des Cies occupant les tranchées s’effectue la nuit). Pertes : 16 hommes tués ou blessés ; 22 évacués pour maladie.

10 septembre La mission du régiment reste la même, mais avec un caractère offensif, tout en continuant l’amélioration de notre défense. L’ennemi tente chaque soir des coups de main. Dans la nuit, le 30e est relevé sur ses positions par les unités du 22e Régiment d’Infanterie, en vue de se reconstituer et de se reposer.  A signaler quelques cas de dysenterie.
Les 1er et 3e bataillons gagnent le Paire et la Bource [commune de Taintrux], le 2e bataillon Vanémont (près de Corcieux, au sud de Saulcy).
Pertes : 15 évacués pour maladie. »

Corcieux, au sud de St-Dié

Corcieux, au sud de St-Dié (site weather-forecast.com)

Corcieux, au sud de St-Dié (site weather-forecast.com)

Anozel en haut à droite, Le Paire et La Bource, au milieu de la carte (commune de Taintrux), Vanémont en bas à gauche (Google)

Le Paire et La Bource w

JMO du 11 septembre

« Des renseignements sur la situation générale de l’armée ennemie, permettent de supposer qu’il pourrait se retirer et la plus grande vigilance est recommandée. Le départ de l’ennemi est reconnu, la 56e Brigade reçoit comme objectif Ste-Marguerite et le régiment se porte dans la nuit par Anozel et les Cours sur Ste-Marguerite et St-Dié.
Le 3e bataillon cantonne à Ste-Marguerite. Le 1er et le 2e bataillon cantonnent à St-Dié, ainsi que l’E.M.
Pertes : 6 évacués pour maladie.

RESUME : « Le 12 septembre 1914, l’ennemi bat subitement en retraite, et le Régiment rentre dans Saint-Dié ; le 13 à Autrey, il est le 14 à Domptail, où il reste jusqu’au 17. Parti le 17 pour Charmes, par Marivillers (18), le 30° embarque à Charmes le 19 et débarque le 20 à Saint-Just-en-Chaussée (Oise), sous une pluie torrentielle.
La campagne des Vosges est terminée ; le Régiment s’est brillamment comporté, attaquant avec succès et défendant avec la dernière énergie le terrain qui lui était confié. Il a perdu presque tous ses cadres de l’active et de la réserve présents le 4 août à Annecy. L’esprit du Régiment demeure cependant, et la période qui va suivre sera aussi brillante. » (Historique du 30e RI)

«  Pendant ce mois de combats incessants, les pertes ont été cruelles : plus de 3.000 hommes sont partis d’Annecy en renfort pour combler les vides.
A cette même époque, le 230e combattait à notre gauche dans la région au sud de Nancy et de Lunéville. »

JMO p. 21 Le 12 septembre

« La 56e Brigade est réserve de Corps d’Armée, le régiment est stationné dans St-Dié, où une tête de pont est organisée sur la Meurthe.
Le 1er bataillon est rassemblé vers le Cimetière.
le 2e bataillon est en mission à Basse Fosse.
Le 3e bataillon est rassemblé vers la gare. Le régiment occupe les mêmes cantonnements que la veille.
Pertes : 3 évacués pour maladie.

13 septembre Le 14e Corps d’Armée, relevé par la 41e Division va se rassembler autour de Rambervillers [à l’ouest de St-Dié]. Départ de St-Dié à 8 heures. Le régiment marche sur Autrey [à l’ouest de St-Dié et au sud-est de Rambervillers] où il arrive vers 16 heures.
Le 3e bataillon cantonne aux Angles. Les 1er , 2e Bataillons et E.M. à Autrey avec l’E.M. de la 56e Brigade et l’E.M. de la 28e Division. Pertes : néant. »

Rambervillers, Autrey, à l’ouest de St-Dié

Rambervillers w

Magnières, au centre de la carte ; Charmes, en bas à gauche

Magnières w

JMO du 14 septembre

« La 56e Brigade (constituée par le 30e) quitte Autrey à 12 h et se porte dans la région de Magnières [à l’est de Rozelieures et au sud de Lunéville] par Rambervillers et cantonne en fin de journée à Domptail [à l’est de Magnières]. Pertes : 2 évacués pour maladie.
15 septembre Le régiment séjourne dans le même cantonnement. Pertes : néant.

16 septembre Même cantonnement, un exercice de cadres a lieu dans l’après-midi. Les offficiers montés effectuent la reconnaissance des positions de la 27e Division sur la Meurthe en vue d’une relève de la 28e Division. Les jours de séjour sont employés à l’assainissement du champ de bataille dont est chargé le commandant Collet (2e bataillon).
Le régiment est réorganisé, le Colonel fait des nominations. Pertes : 1 évacué pour maladie. L’encadrement du Régiment est le suivant :

ENCADREMENT DU REGIMENT LE 16 SEPTEMBRE 1914

État-major : Colonel DOL
Capitaine adjoint Cavard ; officier de détails Lieutenant Brun ; officier d’approvisionnement Lieutenant Roman ; officier porte-drapeau Me Bremond ff ; officier (service T.T.) non attribué ; Médecin Major Chef service Berthollet médecin aide major 1ère classe ; Chef de musique Auradou ; 1ère Section de mitrailleuses adjudant Raphin ; 2e Section de mitrailleuses adjudant Cador ; 3e Section de mitrailleuses sergent Glière.

1er Bataillon Chef de Bataillon : Capitaine Mangin f.f. (faisant fonction) ; Médecin A. Major 2e classe Reynier
1e Cie : capitaine Collet, lieutenant Charpin, sous-lieutenant (aucun)
2e Cie : capitaine (aucun), lieutenant Bertrand, sous-lieutenant Chaussier
3e Cie : capitaine (aucun), lieutenant (aucun), sous-lieutenant (aucun)
4e Cie : capitaine Meffre, lieutenant (aucun), sous-lieutenant Bossut

2e Bataillon Chef de Bataillon : Commandant Collet ; Médecin (aucun)
5e Cie : capitaine (aucun), lieutenant Vaucher, sous-lieutenant Viardet
6e Cie : capitaine (aucun), lieutenant (aucun), sous-lieutenant Blanchon
7e Cie : capitaine (aucun), lieutenant Sacreste, sous-lieutenant (aucun)
8e Cie : capitaine Tromelin, lieutenant (aucun), sous-lieutenant (aucun)

3e Bataillon Chef de Bataillon : Commandant Lanusse ; Médecin (aucun)
9e Cie : capitaine Courtois, lieutenant (aucun), sous-lieutenant (aucun)
10e Cie : capitaine Lagarde, lieutenant (aucun), sous-lieutenant Belleville
11e Cie : capitaine Vayre, lieutenant (aucun), sous-lieutenant (aucun)
12e Cie : capitaine (aucun), lieutenant Clavier, sous-lieutenant (aucun) »

Moriviller [au nord-ouest de Magnières]

Moriviller w

JMO p. 24

17 septembre « Les ordres pour la journée du 17 septembre établissent la Brigade à l’Ouest des emplacements précédemment occupés. Le Régiment fait étape sur Moriviller [au nord-ouest de Magnières] où il cantonne (par St-Pierrepont, Magnières, Vallois, Seranville, Remenoville), Moriviller. Cette localité est détruite partiellement par l’artillerie depuis le combat du 8e corps.
Les 11e, 53e et 62e Bataillons de chasseurs qui font partie de la Brigade depuis le 16 cantonnent à Einvaux et Clayeures. Pertes : 2 évacués pour maladie. »

 Charmes, à gauche de la carte

offensive Alsace detailw

 

JMO du 18 septembre

« Le régiment fait étape sur Charmes que les Bataillons gagnent successivement en vue d’un embarquement en chemin de fer pour une destination inconnue (sous une pluie battante). L’embarquement s’effectue en 3 éléments et dure toute la nuit :
1er Bataillon : 23 heures ; 2e Bataillon : 1 heure, 19 septembre ; 3e Bataillon : 3 heures, 19 septembre.
Le médecin Major 2e classe Vergne rejoint le régiment (Chef de service). Pertes : néant. »

« Le 19 septembre, le régiment s’embarque à Charmes et débarque le 20, à Saint-Just en Chaussée, dans l’Oise. Il marche vers le N-E, cherche à gagner les Allemands de vitesse : c’est le début de la course à la mer. »

JMO des 19 et 20 septembre

« Le régiment est transporté dans la région de Clermont (durée du transport 40 heures environ) via Plombières, Dijon, Villeneuve-St-Georges, Creil. Le débarquement s’effectue (…) à Liancourt et St-Just [Saint-Just en Chaussée]. Pertes : 2 évacués pour maladie.

CONCLUSION

Le Grand Couronné et la bataille de la Haute Meurthe contribuent à la réussite alliée de la 1ère bataille de la Marne en fixant un nombre important de troupes allemandes en Lorraine.
Le 18 septembre 1914, Castelnau est promu grand officier de la Légion d’honneur.

LA NECROPOLE NATIONALE DES TIGES

Dans la Nécropole Nationale des Tiges de Saint-Dié-des-Vosges reposent 2.608 soldats français tués lors de la Première Guerre mondiale. Les soldats rassemblés sont ceux des communes de Ravin, la Côte, Mailleufaing, La-Salle, Saint-Rémy et Nompatélize. Dans 2 ossuaires reposent également 1.182 soldats. 4 Nécropoles Nationales existent dans les Vosges : Bertrimoutier, La Fontenelle, Saint-Dié-des-Vosges et Saulcy-sur-Meurthe :

Nécropole Nationale des Tiges, St-Dié des Vosges
« Les 11e et le 51e Bataillons de Chasseurs alpins à la mémoire de leurs camarades tombés à St-Dié en août 1914 ont dressé cette pierre du Mont-Blanc »

Nécropole Nationale des Tiges, St-Dié des Vosges (site transvosges.com)

Nécropole Nationale des Tiges, St-Dié des Vosges (site transvosges.com)

Sur les combats livrés par les Passerands en août-septembre 1914 en Alsace et dans les Vosges, voir aussi nos pages

– René Fivel et le 2e Dragons en Lorraine, Champagne et Flandres, août-octobre 1914
– J.M.O. du 2e Rgt de Dragons, 16 août-12 sept. 1914. Bataille de Rozelieures, 25 août 1914, point d’arrêt de l’invasion allemande
– Mort du premier Passerand, Noël Biava, le 19 août 1914 en Alsace, pour un mauvais coup de clairon
– Le 97e RIA et les Passerands à St-Dié et au col de la Chipotte, 24 août-12 sept. 1914
– Aimer à Passy ; mourir dans les Vosges : Félix Fivel-Démoret, caporal du 11e BCA, tué le 27 08 14
– Les combats du 11e BCA autour de St-Dié le 27 août 1914 
Voir nos autres pages sur
– Passy pendant la grande Guerre
en particulier
 notre page consacrée au monument aux morts de Passy.
– Passy de 1920 à nos jours.

Sources et sites à consulter pour en savoir plus :

JMO DU 30e R.I. AOUT-SEPTEMBRE 1914  (site Mémoire des hommes Journaux des unités 1914-1918) ;

Historique du 30e RI Site gallica bnf  TRANSCRIT sur le site Verdun-1916.chez-alice
Historique  du  30e, discours prononcé par le Lieutenant-Colonel Tapponnier le 17 Mai 1936 à Annecy site dumoul.fr ;
Organigramme du 30e RI : site pages14-18 

Provenchères-sur-Fave site Delcampe

site Wikipédia, art. Liste des cols du massif des Vosges ; site Wikipedia, art. Col d’Urbeis ; site Wikipedia, art. Bataille de Dornach  ; site Wikipedia, art. Waldersbach

Site Wikipedia, art. Bataille de la Haute-Meurthe ; site Wikipedia, art. Bataille du Grand-Couronné ;
site photos-alsace-lorraine.com ; site massif-des-Vosges ; Colroy-la-Grande site Delcampe ; site lesbaroudeursenvadrouille ; site vosges-rando.net ; site transvosges.com 

le Donon et les combats du 18 août 1914 site vouille1418.com

CONTEXTE STRATEGIQUE site sambre-marne-yser.be

99e Régiment d’infanterie  site neuf-neuf.pagesperso-orange.fr

Fouday et Waldersbach site Alsace-balades ; site valleebruche.com  http://www.valleebruche.com/1050/la-broque/#.VnQIy_nhCUk

Donon, Rothau et Schirmeck ; la Claquette, en bas de la carte (vouille1418.com  http://www.vouille1418.com/chauvin-eugene-1891-1914/

site wisembach.fr  http://www.wisembach.fr/ ; combats du 27 août 1914 autour de Saint-Dié

Wikipedia, art. Massif du Kemberg ; Corcieux site weather-forecast.com

Rain des Cailloux, en bas à droite, Censes de Grand Rupt, Roche d’Anozel et Massif de Kemberg, au sud de St-Dié, en bas à gauche site vorandos.fr 

Nécropole Nationale des Tiges, St-Dié des Vosges  site transvosges.com  et site queutchny1418

Découvrez aussi, sur notre site, la richesse et la variété du patrimoine de Passy :
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