Lire notre revue Vatusium n° 17, page 7 (portrait en 1712), p. 8 (siège de Turin, Guerre de Succession d’Espagne)
Eugène de Savoie-Carignan a joué un rôle important dans la vie de Victor-Amédée II, duc de Savoie, notamment lors du siège de Turin, puis de la Guerre de Succession d’Espagne qui débouchera sur le traité d’Utrecht et l’attribution du royaume de Sicile à Victor-Amédée II.
L’enfance d’Eugène de Savoie à la cour de France (1663-1682)
Né français, fils d’Olympe Mancini, la nièce de Mazarin, et du prince de Savoie Eugène-Maurice de Savoie-Carignan, Comte de Soissons (Chambéry, 1635-Westphalie, 1673), Eugène de Savoie (1663-1736) fut élevé à la cour de Louis XIV.
Eugène de Savoie se destinait à l’origine à une carrière ecclésiastique ; mais à 19 ans, il se décide à embrasser le métier des armes.
Louis XIV refuse de le laisser servir dans l’armée française : il avait courtisé sa mère, « la perle des précieuses », à partir de 1654, mais il en veut à cette dernière pour son implication dans l’ « affaire des poisons » de 1679 et en outre il « invoque des rumeurs de scandale homosexuel. Vexé, Eugène jure qu’il se vengera de lui et de son ministre de la guerre, Louvois » (Rémi Mogenet, préface des Mémoires du Prince Eugène de Savoie)
Eugène part en Autriche où il offre ses services à l’archiduc d’Autriche Léopold 1er, en guerre contre les Turcs. Et pendant six décennies, il servira trois empereurs de la famille des Habsbourg.
Le jeune Eugène de Savoie en guerre contre les Turcs
Eugène reçoit un régiment à 20 ans et fait ses premières armes contre les Turcs ottomans pendant le siège de Vienne en 1683. Bientôt à la tête de l’armée autrichienne, il défait en Hongrie l’armée turque.
Son étoile monte au zénith avec le traité de Karlowitz, en 1699, par lequel l’Autriche s’étend en Hongrie et en Transylvanie.
Général de l’armée du Saint-Empire, il sera est l’un des commandants militaires les plus importants et victorieux de l’histoire de l’Europe moderne.
« Le prince Eugène se veut chevaleresque comme on l’était dans la noblesse d’épée, se moquant du danger, sans rancœur contre ses ennemis sur le champ de bataille (il invitait à dîner les généraux vaincus dont il avait apprécié les manœuvres) et dénué d’arrière-pensée idéologique (il employait les protestants aussi bien que les catholiques, et haïssait le catholicisme d’État, qui liait la foi religieuse à l’assujettissement aux princes). » (Rémi Mogenet, op. cit.)
Le jeune Eugène de Savoie et la guerre de la Ligue d’Augsbourg
Il combat ensuite avec un certain bonheur les armées de… Louis XIV. Il mènera brillamment les guerres de la Ligue d’Augsbourg et de Succession d’Espagne en Allemagne et en Italie contre la France et les princes protestants. (site herodote) http://www.herodote.net/Bio/Savoie_Carignan-biographie-U2F2b2llLUNhcmlnbmFu.php )
Il participe à la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697) aux côtés de son cousin, le duc de Savoie, Victor-Amédée II.
Pour en savoir plus voir dans Wikipedia l’article guerre de la Ligue d’Augsbourg.
Il est nommé maréchal à 29 ans et commandant en chef de l’armée impériale en Hongrie. Il remporte en 1697 la victoire mémorable de Zenta (la moderne Senta, en Serbie) en 1697 sur une armée turque en déclin.
Après cette victoire écrasante sur les Ottomans, la renommée du prince prend toute sa mesure.
Eugène de Savoie et la Guerre de Succession d’Espagne (1701-1714)
Eugène renforce son prestige au cours de la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714) où, en collaboration avec le duc de Marlborough, il obtient plusieurs victoires contre les troupes françaises lors des batailles de Blenheim (13 août 1704 ), Audenarde (11 juillet 1708 ) et Malplaquet (11 septembre 1709, au sud de Mons et au Nord-ouest de Maubeuge).
Quelques dates :
– 9 juillet 1701: le Prince Eugène force le maréchal de Catinat à la retraite à la bataille de Carpi.
– 1er septembre 1701 : le Prince Eugène bat le maréchal de Villeroy à la bataille de Chiari.
– 15 août 1702 : Prince Eugène manque de remporter la victoire sur Louis-Joseph de Vendôme à la bataille de Luzzara.
– 13 août 1704 : bataille de Blenheim ou Höchstädt.
– 7 septembre 1706: la bataille de Turin met un terme au siège entrepris par les Français depuis le 14 mai. (voir récit détaillé sur Wikipedia, art. Bataille de Turin) http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Turin_(1706)
– 11 juillet 1708 : bataille d’Audenarde.
– 11 septembre 1709 : bataille de Malplaquet.
– 24 juillet 1712 : bataille de Denain.
– 1713 : traité d’Utrecht.
– 1714 : traité de Rastatt.
Les campagnes du Prince Eugène de Savoie en Italie, 1701-1707
Il gagne d’autres batailles en Italie du Nord alors qu’il est président du Conseil de guerre impérial, notamment à Turin en 1706.
Eugène de Savoie dans un portrait de 1712 :
Nouvelle guerre contre les Ottomans, 1716-1718
Lors de la reprise des hostilités contre les Ottomans durant la troisième guerre austro-turque de 1716-1718, sa renommée s’affirme grâce aux victoires des batailles de Peterwardein (5 août 1716) et de Belgrade (siège du 16 juillet au 17 août 1717). C’est sa dernière grande victoire. (Wikipedia)
Derniers combats d’Eugène de Savoie
À la fin des années 1720, l’influence d’Eugène et son habile diplomatie permettent à l’Empereur de conserver ses puissants alliés au cours des luttes dynastiques contre les Bourbons.
Mais, fragilisé à la fois moralement et physiquement, Eugène connaît moins de succès alors qu’il est commandant en chef de l’armée lors du dernier conflit auquel il prend part, la guerre de Succession de Pologne (1733-1738).
Malgré cela, sa réputation en Autriche demeure inégalée. Même s’il y a des divergences d’opinion sur sa personnalité, il n’y a aucune remise en cause de ses grandes réalisations : Eugène de Savoie a aidé l’Empire des Habsbourg à contrer les conquêtes françaises ; il a mis fin à l’avancée vers l’ouest des Ottomans, libérant l’Europe centrale après un siècle et demi d’occupation ottomane, et fut l’un des plus grands promoteurs des arts dont l’héritage architectural peut encore être vu à Vienne de nos jours.
Promoteur inspiré de la «Vienna gloriosa », il se fait en effet construire à Vienne la fabuleuse résidence du Belvédère.
« Ce palais était délibérément situé sur l’emplacement de la tente d’un prince ottoman qu’il avait vaincu dans sa jeunesse, et l’architecture de ce palais était précisément imitée de la forme de cette tente. On l’en critiqua, mais il n’en eut cure. Ce palais existe toujours. » (Rémi Mogenet, préface des Mémoires du Prince Eugène de Savoie, site voixdesallobroges).
Palais du Belvédère à Vienne :
C’est là qu’il meurt dans son sommeil le 21 avril 1736 à l’âge de 72 ans.
Pour en savoir plus sur le Prince Eugène de Savoie et sa famille, voir
– Wikipedia, article Eugène de Savoie
– Wikipedia, article Eugène de Savoie (version anglaise)
– site histoireeurope, article Eugène-François de Savoie-Carignan
– site herodote, article Le prince Eugène triomphe à Belgrade
– site lavoixdesallobroges, art. Le Prince Eugène se livre, rééd. des Mémoires du Prince Eugène de Savoie aux Éditions Anatolia, 2010 (Rémi Mogenet, préface )
– site Wikipedia, art. Olympe Mancini
Autres pages sur Passy au XVIIIe siècle, en particulier
Pour en savoir plus sur Victor-Amédée II, voir également les sites suivants :
articles de Wikipedia :
– Victor-Amédée II de Savoie
– Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie
– Guerre de la Ligue d’Ausbourg
– Anne-Marie d’Orléans
– Traité d’Utrecht
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