Lire notre revue Vatusium n° 9, p. 42.
Voir aussi les livres de Pierre Dupraz, Passy hier et aujourd’hui, p. 10 (photo), Traditions et évolution de Passy, p. 10 à 14. ; Albert Mermoud, Mémoire Mt-Blanc d’antan, p. 363 à 366 (photos) ; Paul Soudan, Histoire de Passy, p. 75, 121.
CHePP remercie Michel Sirop, passionné du rail et collectionneur, pour son aide et ses documents.
Comme un gigantesque point d’interrogation : la ligne du chemin de fer P.L.M. ; au premier plan, à gauche, la conduite forcée (Coll. Alain Laugier, Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy, p. 10) :
Extrait du livre de Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy , p. 11 :
« La plaine a été le théâtre des grands changements de ce siècle, de l’évolution des moyens de communication modernes : voie ferrée, puis autoroute.
C’est à partir de 1891, date de la déclaration d’utilité publique, que la compagnie du P.L.M. (Paris-Lyon-Marseille) achète les terrains nécessaires à la construction d’une voie ferrée pour accéder de Cluses à ce lieu crucial de l’économie du Haut-Faucigny. Et c’est par l’autorisation de l’Etat de 1894 que l’on poursuit en direction de Chamonix. Les travaux sont réalisés avec célérité et adresse. Trois activités sont ainsi desservies : les fabrications hydroélectriques de produits chlorés de l’usine de Chedde, le tourisme et l’alpinisme dont le haut-lieu est Chamonix et les thermes de Saint-Gervais… (…). »
« Sallanches devait, primitivement, être terminus de la voie normale, avec un dépôt de machines à vapeur, et tête de ligne de la voie métrique qui serait passée par Passy. Mais les habitants et les édiles sallanchards de l’époque ayant refusé cette installation pour ne pas être enfumés, la ligne fut prolongée jusqu’au Fayet. » (En Coutère n° 19, p. 13)
« Une petite gare sera construite à la Cavettaz et desservira Domancy et Passy et en particulier le site voisin de Mont-Blanc-Plage. » (Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy, p. 11)
« Passy-Domancy, comme Balme-Arâches, eut sa cheffesse de gare. Ce fut Madame Favre que l’on peut voir (sur la photo ci-dessous) posant, en 1932, devant “sa” gare. Notez sur le mur, au-dessus de la fenêtre, la cloche annonçant l’arrivée des trains et au-dessus de Madame Favre la plaque émaillée en rouge sur fond blanc-crème portant le nom de la gare Passy-Domancy. »
« Madame Favre faisait également fonction de garde barrière. L’éclairage électrique n’a été installé qu’en 1943. Auparavant les quais étaient éclairés la nuit, par des lampes à pétrole dont les cuivres devaient briller en permanence. » (En Coutère n° 19, 1998, p. 21-22 ; propos recueillis auprès de Madame Goutry, fille de Madame Favre.)
« Passy-Domancy, était plus proche de Domancy bien qu’implantée sur la commune de Passy. Du temps de la “Grande zone”, les paysans passerands descendaient leur production, fruits (les célèbres pruneaux de Passy), légumes et aussi le vin produit (…) sur les coteaux de la commune ; cette production était destinée à la vente pour Genève ainsi que ses environs. Tout ce monde arrivait en carrioles ou en chars hippomobiles. Hélas, la modification des limites de la dite zone fit perdre de nombreux avantages et ce fut la fin de ces cultures sur le territoire passerand et aussi des communes environnantes. (…) » (En Coutère n° 19, 1998, p. 21)
L’appellation de la gare de « Passy-Domancy » prêtait à confusion : certains voyageurs qui se destinaient aux sanatoriums du plateau d’Assy s’arrêtaient là, croyant être arrivés à Passy… On décida alors de changer le nom de cet arrêt en « Domancy ».
« Saint-Gervais station, touristique et thermale, classée avait interdit son accès aux personnes atteintes de tuberculose. C’était la gare de Passy-Domancy qui les accueillait. Lorsque les voyageurs arrivaient par le dernier train, il n’y avait plus de car pour les acheminer vers les établissements de cure du Plateau d’Assy. Lorsque l’on ne trouvait pas de taxi, Madame Favre transformait sa salle d’attente en dortoir provisoire pour la nuit. » (En Coutère n° 19, 1998, p. 22 ; propos recueillis auprès de Madame Goutry, fille de Madame Favre.)
Les voyageurs qui désiraient séjourner dans un hôtel de Saint-Gervais devaient attester de leur bonne santé et montrer un certificat de non contagion…
« Après la dernière guerre, un quai fut aménagé au P.N. (passage à niveau) de La Cavettaz et cela permit aux estivants, locaux ou non, d’aller faire trempette et d’en revenir sans fatigue ! » (En Coutère n° 19, 1998, p. 21)
« Sous l’occupation, les réfractaires utilisaient la ligne comme passage, avec le soutien logistique de Madame Favre qui signalait la présence des “uniformes vert de gris” sur le secteur à son collègue de Sallanches, ou laissait un signe visible à proximité pour avertir les réfractaires, en cas de danger. Monsieur Favre qui était aussi de la maison (SNCF, depuis 1937), sauva trois réfractaires, en les cachant, puis en les dirigeant sur le maquis de Montfort. Malheureusement, ils furent tués lors de l’attaque du maquis. » (En Coutère n° 19, 1998, p. 22 ; propos recueillis auprès de Madame Goutry, fille de Madame Favre.)
« La correspondance par cars, en gare du Fayet, pour Passy et le Plateau d’Assy, avec la multiplication de l’automobile, provoquèrent l’abandon puis la démolition de cette gare. » (En Coutère n° 19, 1998, p. 21)
A voir aussi nos autres pages sur le chemin de fer à Passy.
– la gare du Fayet, à cheval sur Saint-Gervais et… Passy
– la gare de Chedde et la ligne Le Fayet-Chamonix
– l’embranchement de la gare de Chedde à l’usine et les tracteurs électriques (en préparation)
– le pont SNCF de l’Aérodrome à Passy
Pour en savoir plus, C.H.e.P.P. a sélectionné pour vous les sites suivants :
– Site « Bougeons autrement », Historique de la ligne St-Gervais-Le Fayet (chronologie précise et belles photos) : cliquez ici.
– Site « Trains du Mont-Blanc » : cliquez ici.
– Wikipedia, “Ligne Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet” : cliquez ici.
– Wikipedia, “Gare de Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet” : cliquez ici.
Et aussi le livre « Les trains du Mont-Blanc, tome 1, le chemin de fer de Saint Gervais-le Fayet à Chamonix » de J.P. Gide et J. Banaudo, éd. Du Cabri, Format : 235 mm x 315 mm , 196 pages, 458 photos, Paru en mars 2007 (disponible à la bibliothèque de Passy).
Autres pages sur le chemin de fer à Passy.
Découvrez aussi, sur notre site, la richesse et la variété du patrimoine de Passy :
– Les ex-voto du temple romain de Passy
– Le château médiéval de Charousse à Passy
– Le retable de la Chapelle de Joux, à Passy
– L’étonnant « Cahier » d’Eugène Delale, école de Passy, 1882
– La méthode Freinet à l’école de Passy, 1932-1952
– La conduite forcée de 1947-1952 et la production hydroélectrique à Passy
– L’Arve des Gures aux Egratz, à Passy
– Vues panoramiques sur le Mont-Blanc depuis Passy
– L’inalpage dans les « montagnes » de Passy, « l’emmontagnée », et la « remuée » pendant l’été
– La gare de Chedde à Passy et la ligne Le Fayet-Chamonix
– La sculpture d’Albert FERAUD (1921-2008), La Porte du soleil (1973), sur la « Route de la Sculpture Contemporaine » à Passy
– La stèle de la Torchette à Passy et les commémorations du maquis de Montfort
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