Références :
Lire notre revue Vatusium n° 10, p. 14, 42-43.
Voir aussi : Albert Mermoud, Mémoire du Mt-Blanc d’antan, p. 134, 137-138, 141 à 143, 145 et 147, p. 311-312 ; Paul Soudan, Historique de l’usine de Chedde, p. 26, 33 ; Paul Soudan, Histoire de Passy, p. 48-49.
L’émigration en Allemagne aux XVIe et XVIIe siècles :
Vatusium n° 10, extrait de l’article L’ÉMIGRATION DES SAVOYARDS, par le professeur Paul Guichonnet, doyen honoraire de l’Université de Genève.
(…) Dès la fin du Moyen Âge, la Savoie du nord pratique “une émigration de qualité”, qui est l’une des plus originales de toutes celles des Alpes occidentales. Avec cette certaine partie du Chablais et de la Tarentaise, son foyer principal est le Faucigny (Mégevette, Nancy-sur-Cluses, le bassin de Sallanches et la vallée de Montjoie).
Par la Suisse allemande, les migrants se dirigent vers les terres d’Empires catholiques Lorraine, Alsace, Forêt-Noire, Pays de Bade, Bavière, Vienne et l’Autriche, jusqu’à Prague et Cracovie. Il s’agit de colporteurs, les “merciers” (du latin mercator : marchand). Ces “porte-balles”, regardés initialement avec défiance, voire hostilité, par les autochtones, s’élèvent souvent dans l’échelle sociale. Sédentarisés, ils font venir des parents et des amis, qui colportent pour leur compte, ouvrent des boutiques, parfois d’articles spécialisés, comme les ornements d’églises. Ceux qui réussissent achètent le statut de bourgeois des villes, où l’acquièrent, en épousant la veuve d’un citadin. Partis de leur village avec un extrait de baptême délivré par le curé, ils surmontent l’obstacle de la langue et, devenus des notables, mettent pignon sur rue. Ils fondent quelquefois des compagnies commerciales, avec des collègues émigrants originaires de la Vallée d’Aoste (Gressonney). A la veille de la dernière guerre, l’historien Karl Martin, descendant d’une famille de Mégevette, estimait que 25000 personnes avaient du sang savoyard dans les veines, dans l’Allemagne du Sud. (…)
Autre extrait sur les causes de l’émigration : cliquez ici.
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