…un étrange véhicule décrit par les voyageurs des XVIIIe et XIXe siècles
Extraits du Vatusium n° 17, p. 54-55, article « De merveilleux voyageurs dans leurs drôles de machines »
Saussure explique que « la grande affluence des étrangers a engagé la province à faire élargir les chemins, et à adoucir un peu les pentes les plus rapides » et que « depuis lors, on peut faire cette route sur des chariots étroits et légers. »
Voici la gravure qui permet le mieux d’avoir une idée de ces chars-à-bancs. L’artiste a représenté à l’envers le profil de la montagne au niveau des Montées Pélissier, sur la rive gauche de l’Arve entre Servoz et les Houches ; la gravure a été retournée (Vatusium n° 17, p. 55) :
Si ces chars à bancs étaient « étroits et légers », c’est parce qu’il fallait pouvoir les démonter en chemin pour franchir des zones rendues impraticables par l’inondation de l’Arve ou pour traverser des nants.
Une « simple planche posée sur quatre roues très basses »…
C’est ainsi qu’Adélaïde Prévost, dite Madame de la Briche, arrivée de Genève le 8 août 1788 décrit le char : A Sallanches, « où commence le domaine des grandes horreurs, (…) le chemin devient trop étroit. On monte donc dans des « charabans » qui sont de petites voitures formées d’une simple planche sur laquelle on s’assied de côté, et qui est posée sur quatre roues très basses et surmontée d’une capote de cuir. » (Le Voyage de Mme de la Briche aux glaciers du Mont-Blanc et à Ferney en 1788, 1935, par le Comte Pierre de Zurich (1881-1947)
(…) En 1835, Antoine Fée précise que cet attelage, tiré par deux chevaux ou mulets, ne peut emmener que trois personnes, plus un voyageur supplémentaire à côté du postillon :
« On nous annonce notre voiture ; c’est un char-à-banc à trois places, assez semblable à ceux de Bourgogne et de Suisse ; on est traîné de côté, ce qui n’a rien de commode pour les dilettanti, car le hasard peut faire que dans le plus beau pays du monde, vous n’ayez pour vis-à-vis que le plan vertical de quelque long rocher, ou la pente brusque d’une montagne rocailleuse, tandis que les plus brillants tableaux se déroulent derrière vous. Ces chars de côté sont légers, afin que, dans les endroits difficiles, on puisse leur faire franchir facilement, et sans danger, des routes dégradées ou encombrées par des éboulements imprévus ; deux chevaux ou deux mulets traînent le modeste équipage ; le conducteur est en selle, et le cabriolet, siège de cuir élevé devant la voiture, reçoit un voyageur qui s’arrange de gré à gré avec le postillon, auquel on accorde le produit de cette place supplémentaire. (…) Nous partons. L’air est vif ; ma femme occupe un des coins de la voiture ; notre hôte lui a donné une chaufferette, et l’hôtesse a jeté sur ses genoux une couverture moelleuse ; je suis à ses côtés, enveloppé dans mon manteau ; notre jeune étranger est perdu dans ses fourrures » (Promenade dans la Suisse occidentale et le Valais, 1835).
Pour en savoir plus, se reporter à notre revue Vatusium n° 17, pages 54-55.
Et sur ce site aux pages :
– Du char à banc, des relais de poste de Passy et des mulets à l’automobile, en passant par la marche
– Les Montées Pélissier au XVIIIe et le Chemin des Diligences aux Houches
– Le relais de diligence de Passy-Chedde et la pension Biollay
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