Les enfants de l’école du Chef-lieu à Passy ont bénéficié de la pédagogie Freinet ; celle-ci était mise en œuvre par l’instituteur Monsieur Fernand Dunand et plusieurs fascicules des années 1932 à 52 ont été retrouvés… et sauvés de la benne. (Lire notre revue Vatusium n° 16, p. 34 à 37).
Dans la classe Freinet, le texte libre permet aux enfants de « se dire. « L’enfant qui s’exprime librement raconte d’abord le milieu dans lequel il vit, ce qu’il a envie de dire à ses camarades, à son maître et décrit la réalité du monde qui vibre autour de lui. », dit Célestin Freinet.
Si les écoliers de Passy se sont beaucoup intéressés à tout ce qui faisait la « vie du village », il leur arrivait de proposer à leurs lecteurs de savoureuses anecdotes…
Voici quelques pages pleines d’humour et de sourires…
Les joies du dictionnaire…
Cette page se termine par une devinette envoyée aux correspondants.
DEVINETTE : Pourquoi un grand chanteur ne peut-il pas chanter devant le Mont-Blanc ? (voir la réponse à la fin de cette page).
Chez le pharmacien…
Pourquoi les rhinocéros ont-ils une dent sur le nez ?
La peur du docteur à Martel de Janville…
ANGOISSE D’ENFANT
Jeudi dernier, je suis monté au sana Martel de Janville. J’ai rejoint maman au cinquième étage. Vers cinq heures, le docteur m’a fait appeler au service médical. J’y suis descendu avec maman. Nous avons attendu un moment.
J’étais inquiet. Que me voulait le docteur ?
Ah ! Des pas dans le couloir…
Je crois qu’il arrive, dis-je à maman, d’une voix blanche. La peur s’était emparée de moi.
Le docteur se tenait devant nous, en tenue d’opération. Il était vêtu de blanc, des pieds â la tête
Et il portait encore son masque. Je ne voyais que ses yeux. Sa blouse encore tachée de sang me faisait frissonner.
Il m’a saisi le poignet et ma peur est devenue de l’angoisse quand il m’a emmené, sans un mot, au service médical. Là, j’ai vu de petits outils nickelés, bistouris, pinces, ciseaux, et des paquets de coton hydrophile.
– Ça y est ! me dis je, il va m’opérer ! Mais où et de quoi ?
– Quitte ta veste, m’a dit le docteur, en me tâtant la gorge.
Mais je tremblais tellement que je n’arrivais pas à déboutonner ma veste. C’est maman qui l’a fait. Puis le docteur a retroussé la manche droite de ma chemise jusqu’ à l’épaule. Je flageolais sur mes jambes et je ne quittais pas des yeux les instruments chirurgicaux…
Et le docteur laissa tomber ces paroles : Ça va. Elle est positive.
Ouf ! J’ai respiré d’aise. Il s’agissait tout simplement d’examiner ma cuti-réaction ! Roland BUREL 11ans ½
Un shampoing inattendu…
DEVINETTE du n° de décembre 1946
Pourquoi un grand chanteur ne peut-il pas chanter devant le Mont-Blanc ?
REPONSE (dans le n° de janvier 1947)
Parce que, de voir le Mont-Blanc, cela lui Haute-Savoie !
A découvrir également…
– La méthode Freinet à Passy et le journal de classe « face au Mont-Blanc »
– L’imprimerie Freinet à l’école de Passy
– L’enseignement à Passy.