Lire notre revue Vatusium n° 3, p. 21 (St-Pierre, 1877), p. 36 (St-Joseph) ; Vatusium n° 4, p. 47 (avec le récit tiré de la Monographie de F.-H. Métral, 1904) ; Vatusium n° 12, p. 21 (photo : cloche de Maffrey).
Voir aussi : Pierre Dupraz, Passy hier et aujourd’hui, p. 30 ; Albert Mermoud, Mémoire du Mt-Blanc d’antan, p. 281 ; Paul Soudan, Histoire de Passy, p. 70 ; Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy, p. 115.
Les cloches sont bénies par l’évêque. Elles portent des prénoms féminins de personnes de la paroisse reçues pour parrains et marraines de ces chefs-d’œuvre de bronze.
1. Joséphine, Louise, Renée, honorant respectivement Saint-Joseph, Louis Baudin, directeur de l’Usine, et Renée Marlio.
2. Françoise, Joséphine, Andrée, pour Francis Berger, le curé, Joseph Jacquet et Andrée Biolley, paroissiens.
3. Marie-Thérèse, Michèle, Emilie pour Michel Galino et Emilie Dayot.
Pendant la Révolution française, les cloches à usage religieux sont descendues des clochers.
Voir Passy hier et auj., p. 30 (explications historiques ; photo : Maffrey) ; Histoire de Passy, p. 70 ; Mémoire Mt-Blanc, p. 281. Extrait :
« (Philibert) Simond s’apprête à faire descendre toutes les cloches des églises et chapelles, sauf une par paroisse pour sonner le tocsin. Il écrit le 30 septembre (1793), de Sallanches, « Je fais descendre les cloches partout ; nous aurons de quoi faire à peu près sept à huit cents pièces de canons ». Cet ordre sera exécuté en octobre. » (…)
« Pour discréditer les cloches avant de les faire fondre, Simond avait imaginé de les faire exposer sur les grandes routes ou sur les places publiques « afin d’accoutumer le peuple à voir dans la poussière et au rang des choses ordinaires, l’objet d’un culte superstitieux». » (Albert Mermoud, Mémoire Mt-Blanc d’antan, p. 281)
Les cloches de Passy ont donc leur histoire ; elle est racontée par F.-H. Métral dans sa Monographie de Passy publiée en 1904 et reproduite dans Vatusium n° 4, p. 47 :
« Pour se conformer à la circulaire du district de Cluses du 13 Octobre 1793 (an 2 de la République française), le 26 Octobre 1793, les officiers municipaux de Passy font procéder à la descente des cloches des églises et chapelles de la commune et dressent le procès-verbal de l’opération, où il est dit que le clocher de Passy renfermait quatre cloches ; la municipalité s’était réservé la plus grande. La première descendue pesait approximativement 4 quintaux 1/2, la seconde 20 et la troisième 5 quintaux. On fit transporter devant l’église la cloche de Bay, de 80 livres, celle de Joux, de 50 livres, celle de St Antoine, de 60 livres et la cloche du chœur de l’église, cassée dès longtemps.
Dans le clocher était une cloche datée de 1681 pesant 35 kilos qui fut remplacée en 1888 par une de 80 kilos.
L’église des Plagnes avait deux cloches ; on en descendit une de 86 livres.
Dans le procès-verbal de descente, il est déclaré que l’une des cloches de la Motte et de Maffrey fut enlevée furtivement dans la nuit du 25 Octobre. D’après la tradition, ce serait celle de Maffrey. »
« Ce procès-verbal est signé par Jean-Pierre Bosson », et son conseil révolutionnaire et « par le Sous-préfet. »
« Des trois cloches que possède actuellement l’église de Passy, deux du poids de 1070 et de 773 kilos, datent de 1820. La troisième a été généreusement donnée en 1877, par M. Jacques Pin et son épouse, Célestine Cheneval, et fut bénite le 5 Août de la même année.»
La cloche de Maffrey « aurait été cachée sous une barme dans les bois (voir photo dans Vatusium n° 4, p. 47) et ressortie après cette époque troublée. C’est une femme qui l’aurait transportée en ce lieu. Qu’arriva-t-il ensuite ? Peut-être fut-elle fêlée ou subit-elle quelques avatars supplémentaires. Toujours est-il qu’elle fut remplacée ou simplement replacée après restauration à la fin du XIXe siècle… La cérémonie a fait l’objet d’une photographie où l’on distingue les autorités de l’époque et un probable généreux donateur. » (Vatusium n° 4, p. 47)
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– La Révolution française à Passy.