Culture, Histoire et Patrimoine de Passy

Les divers métiers des émigrés

Written By: BT

Les « cols rouges »… et autres métiers.
Références :

Lire notre revue Vatusium n° 10, p. 10, 21, 23, 24, 28-29, 31, 33, 38-41.
Voir aussi : Pierre Dupraz, Passy hier et aujourd’hui, p. 24-25 ; Albert Mermoud, Mémoire du Mt-Blanc d’antan, p. 144, 314.

Vatusium n° 10, extrait de l’article L’ÉMIGRATION DES SAVOYARDS, par le professeur Paul Guichonnet, doyen honoraire de l’Université de Genève.

(…) Laissant au village les femmes, les enfants et les vieillards, ils partaient aux premières neiges et s’en revenaient, au printemps, pour les travaux des champs et l’inalpage du bétail.

Aussi l’émigration fut-elle toujours avant tout masculine. Si un migrant célibataire s’établissait dans son lieu d’accueil, il revenait, généralement prendre femme au pays.

La seule exception concerne les gens du bâtiment, du massif du Giffre (tailleurs de pierre, maçons, entrepreneurs) qui pratiquaient les migrations d’été. Ils réalisaient dans toute la Savoie, les ouvrages de travaux publics (bâtiments, églises, ponts) et construisaient des maisons dans les villes (Carouge, Ferney­-Voltaire). Dans la France d’Ancien Régime, leur qualification professionnelle leur valut d’édifier des places-fortes du “Système Vauban” de Neuf-Brisach à la Rochelle et à Briançon et, au XIXe siècle, ils bâtiront une partie des quartiers neufs de Genève et Lausanne. En 1866, 3000 maçons partaient, l’été, du Haut-Giffre. (…)

(…) En 1834, 20.000 émigrants vivent à Paris (…). De fortes colonies existent également à Genève, à Lyon (10.000, dont bon nombre d’ouvrières en soie) et dans les grandes villes françaises. La statistique des 22.655 passeports délivrés, en 1838, donne le profil social de l’émigration. Les 4700 représentants de l’ancien l’exode qui courent les campagnes françaises ne représentent plus que 20% du total (3000 colporteurs, 600 peigneurs de chanvre et autant de maîtres d’école itinérants, 500 rémouleurs) alors que les 80% restants sont établis à Paris et dans les grandes villes. Les 355 membres des professions les plus relevées (médecins, avocats, financiers, professeurs) ne comptent plus que pour 1,5% du total, mais leur nombre s’accroîtra régulièrement. Le gros contingent est celui des travailleurs et employés : 5000 (22%) journaliers ; 3000 (13,2%) portiers et gens de maison ; 2000 (8,8%) ouvriers de fabriques et autant de travailleurs de force (“crocheteurs” portefaix, déménageurs, porteurs d’eau et de bois dans les étages, livreurs et brasseurs de farine, cireurs de parquet). Plus 1500 (6,6%) commis de boutiques, commissionnaires, magasiniers et manutentionnaires – dont les fameux “cols rouges” de l’Hôtel Drouot – 500 voituriers et cochers de fiacre, qui deviendront chauffeurs de taxis. Au bas de la gamme, les “gagne-deniers” occupés à de menus travaux et – à la limite de la mendicité – 200 joueurs de vielle, dans les rues. Enfin les fameux 400 ramoneurs. Les enfants, confiés par leurs parents, pour plusieurs mois, à des patrons souvent brutaux, ne représentaient qu’un à deux pour cent du contingent annuel des migrants mais leur aspect pittoresque, la marmotte qu’ils montraient aux passants, pour récolter quelques sous, leur image popularisée par la gravure et la littérature, en feront pour le public les représentants emblématiques de l’émigration. (…)

Pour lire l’article complet et découvrir de nombreux documents iconographiques, se reporter au numéro 10 de Vatusium : cliquez ici.

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