Lire notre revue Vatusium n° 18, 2015 « Les Passerands dans la Grande Guerre », 1ère partie : 1914 et 1915.
Cette page BONUS complète notre article « Les Passerands dans les offensives conjuguées d’Artois et de Champagne en 1915 » publié dans Vatusium n ° 18, pages 42-43.
En dehors du monument aux morts de Passy, quelques plaques commémoratives honorent la mémoire de certains Passerands. C’est le cas à l’oratoire du hameau de Cran, juste en contre-bas du plateau d’Assy, avec le médaillon de Joseph BESSON « mort pour la France à 22 ans, le 1er avril 1915 à Notre-Dame de Lorette ». Voir notre page consacrée à cet oratoire.
Oratoire de Cran à Passy
Médaillon de Joseph Besson placé dans l’oratoire de Cran
Voici le parcours de ce Passerand et les opérations auxquelles il a participé d’août 1914 à mars 1915.
Né le 11 juin 1893 à Passy, Joseph (Armand) Besson était le fils de Joseph Henri Besson et de Mathilde Adélaïde Jaccoux, domiciliés à Passy. Il a été recensé à Cran en 1911 comme cultivateur à Passy. Au Conseil de révision, passé à 20 ans en 1913 à la mairie de St-Gervais, il mesure 1,76 m, ce qui est assez grand pour l’époque ; son degré d’instruction est noté 1, c’est-à-dire qu’il « sait lire seulement ».
Il est incorporé au 97e RI à compter du 28 novembre 1913. C’est le régiment qui est noté sur sa plaque de l’oratoire de Cran, mais en réalité, il est passé au 17e RI le 5 février 1915, puis au 109e RI le 23 mars 1915 ; et c’est dans cette unité qu’il sera tué.
Service militaire de Joseph Besson au 97e RI à compter du 28 novembre 1913
Le 97ème Régiment d’infanterie Alpine fait partie de la 44e Division d’infanterie, du 14e Corps d’armée. Mais il passe à la 44e DI d’août 1914 à fin sept. 1914, puis à la 77e DI jusqu’en nov. 1918.
Rappel concernant les Régiments d’Infanterie Alpine (Voir notre page sur les RIA) :
« Le 1er octobre 1887 sont organisés 18 régiments régionaux, dont trois furent affectés à la défense des Alpes : il s’agit des 157ème, 158ème et 159ème régiments d’infanterie.
Ce dispositif, jugé insuffisant dans le secteur de la Maurienne, est renforcé le 11 décembre 1889 par l’ajout du 1er bataillon du 97ème régiment d’infanterie et la création du groupe alpin 3bis. En 1913, deux autres bataillons du 97ème devinrent alpins en remplaçant le 158eme RIA en Tarentaise et en Maurienne.
Le 97ème régiment d’infanterie est stationné à Chambéry. » (site alpins.fr)
Premières opérations du début de la guerre pour le 97e RI : les VOSGES
1914, Garde de la frontière italienne (août), puis opérations d’Alsace (août) : Zillisheim, Flaxlanden, puis Trouée de Charme : Mesnil-sur-Belvitte, La Chipotte, La Fontenelle, Ban-de-Sapt.
VOIR notre article du Vatusium n° 18, p. 13 « Pour un mauvais coup de clairon, mort du premier passerand, Noël Biava », soldat au 97e RI, le 19 août 1914 à Flachslanden, au sud de Mulhouse.
Et sur ce site, voir notre page « le 97e RIA à St-Dié et au col de la Chipotte, 24 août-12 sept. 1914 »
Carte du front fin 1914
Joseph Besson et le 97e RI en ARTOIS
« Sous l’effet de la victoire de la Marne, les Allemands battent en retraite, le 97e RI les poursuit jusqu’aux Vosges. Le 28 septembre 1914, avec toute sa division, il est transporté en toute hâte vers l’Artois, sur Arras. » (Site alpins.fr)
D’octobre à décembre 1914, le 97e RI se bat à Guémappe, Wancourt, dans le secteur d’Arras et à Roclincourt.
Le JMO n° 2 du 97e RI précise les opérations menées du 17 septembre au 26 octobre 1914 :
« Ce journal a été ouvert le 8 septembre 1914. Le journal précédent n° 1 relatant les événements survenus depuis l’entrée en campagne jusqu’au 1er septembre 1914 est tombé aux mains de l’ennemi le 1er septembre au col de La Chipotte. »
JMO p. 4 à 7 Du 17 au 27 septembre 1914, le 97e RI est encore dans les Vosges à Etival, Fontenelle, Le Paire et Neuf-Maisons
Le 27 septembre, le 3e Btn rejoint Raon-l’Etape et c’est le départ de Thaon
JMO p. 8 Le 30 septembre 1914, le 97e RI « débarque à Arras »
Carte de l’Artois en mai 1915 ; N.D. de Lorette en haut à gauche ; crête de Vimy à droite ;
Carency à gauche ; Maroeuil et Roclincourt, au nord d’Arras :
JMO p. 9 « Le 2 octobre 1914, il est à Wancourt. » [au sud-est d’Arras]
JMO p. 10 « Du 3 au 4 octobre 1914, cantonnement à Tilloy-les-Mofflaines [carte ci-dessous juste au S.E. d’Arras], puis à St-Laurent-de-Blangy. » [juste au N.E. d’Arras]
Tilloy-les-Mofflaines, St-Laurent-de-Blangy :
JMO p. 11 Du 5 au 7 octobre 1914, Ferme de l’Equarissage (sic), la Maison Blanche, bombardement sur Roclincourt [au nord d’Arras].
JMO p. 12 Le 8 octobre Les Quatre-Vents (lès-St-Nicolas)
JMO p. 16 à 20 Du 19 au 24 octobre 1914, Ferme des 4 vents ; les 20 et 21 octobre : violents bombardements ; St-Sauveur le 22 octobre 1914 : ordres (défense d’Arras), Roclincourt [au nord d’Arras] ; du 23 au 26 octobre 1914, Ferme des 4 Vents.
L’Historique du 97e RI résume la campagne 1914 de Joseph Besson en Artois :
« Le 30 septembre, la division débarquait à Arras, et dans les gares voisines.
Le 97 est réduit à trois bataillons, car les pertes en cadres et en effectifs n’ont pu être comblées malgré l’arrivée de nombreux renforts ; chacun regarde la ville, les cafés, les magasins et escompte les douceurs d’un repos bien gagné.
1er octobre. Alerte ! Alerte ! L’ennemi est en force à Cambrai de grosses masses en débouchent, s’avancent vers l’ouest. La division Barbot leur barrera le passage et couvrira Arras. Le 97 reçoit l’ordre de se porter de suite vers Guemappes et Wancourt, il s’y établira en avant-postes, avec à droite les chasseurs, à gauche le 159. La consigne est de tenir.
Le régiment s’ébranle bientôt ; il fait nuit ; rares sont les cartes, plus rares encore les boussoles. Les bataillons de tête 1 et 3, s’avancent avec prudence dans l’inconnu. Parvenus aux abords des villages, ils sont accueillis par une vive fusillade.
Ils s’arrêtent, s’organisent non sans de grosses difficultés.
Au petit jour, ils sont assaillis de toutes parts ; un brouillard épais les enveloppe et rend toute liaison impossible, on résiste sur place, on se défend avec acharnement, mais débordés par le nombre les groupes terriblement éprouvés, en particulier ceux du 2e et 3e bataillon, se replient lentement vers Arras sans cesser de combattre.
Le brouillard s’est levé, la retraite sur ce grand plateau dénudé est des plus difficiles, car maintenant du côté allemand fusils, mitrailleuses crépitent sans relâche et les canons se sont mis de la partie.
Plus de la moitié de l’effectif est par terre, tous les officiers supérieurs sont tombés ils restent deux capitaines, et pourtant les derniers survivants des 2e et 3e bataillons sous les ordres du capitaine Bozonnat, du lieutenant Trousset, de l’officier payeur lui-même le lieutenant Mayousse qui, à moitié sourd, est accouru seconder les derniers camarades, s’incrustent sur le sol, font des prodiges d’héroïsme et parviennent à enrayer l’avance ennemie. Le 1er bataillon à gauche, moins fortement pressé, se retire en bon ordre. Faisant front avec une maîtrise parfaite il s’établit à hauteur des débris des deux autres, formant avec eux une ligne qui tiendra jusqu’au soir.
Son chef, le commandant Huberdeau, prend le commandement du régiment réduit à six compagnies. Les pertes ont été des plus lourdes au cours de la journée, il reste 1000 hommes, mais le sacrifice n’est pas vain, Arras n’a pas été atteint par l’ennemi.
Le 159, les chasseurs, ont lutté avec une égale énergie et un pareil esprit de sacrifice, aussi la division Barbot est-elle étirée sur une longue et mince ligne devant la ville, lignes que seul maintient maintenant le dévouement le plus absolu de tous.
Dans la nuit du 8 au 9 [octobre 1914], le 3e bataillon subissait une nouvelle attaque et se maintenait énergiquement sur ses positions du côté de Roclincourt, seule une compagnie allemande parvenue à pénétrer dans nos lignes, le lieutenant Sandrin à la tête d’une section, se jette au-devant d’elle, l’empêche de progresser et la maintient jusqu’au jour, moment où, après une lutte opiniâtre, cernée de toutes parts, elle acceptera de se rendre.
Le 21 octobre [1914], aidé par une artillerie formidable, où les 210 se mêlent aux 77 et aux 105, l’Allemand reprend la lutte et tente un dernier effort. La ligne mince sous la trombe de fer, fléchit mais ni ce jour, ni le lendemain 22, elle ne se brise ; Arras était sauvé de l’invasion.
La bataille finie, l’Allemand a reculé son front et chacun s’organise de son côté.
Les tranchées, les boyaux, les abris se creusent ; les hommes surpris d’abord, se met à l’œuvre avec ardeur, maniant le pic, la pelle ou tendant le fil barbelé.
O Morts de Flaxlanden, tombés dans l’enthousiasme ! Morts du Menil, de la Chipotte, de Baremont, Morts de Wancourt et de Guemappes, tombés dans la foi ardente de l’utilité de votre sacrifice, héros sans nombre et sans nom, vous écrivîtes avec votre sang une des plus belles pages de l’histoire de votre pays, de cette belle France sauvée par votre courage et votre dévouement. » (Site dumoul.fr)
Pour Maroeuil, voir site 20siecle.maroeuil.fr
En 1915, les opérations se poursuivent en Artois de janvier à avril : Carency, bois de Berthonval, Souchez, Le Cabaret Rouge.
Carte du front en Artois en janvier 1915 : Roclincourt, Maroeuil, juste au nord d’Arras
Opérations du 17e RI en février-mars 1915
Joseph Besson passe au 17e RI le 5 février 1915, mais reste en Artois où « la parole est à l’outil :
« Le 17 décembre [1914], le 17e progresse dans le bois des Boches et entre la route d’Arras et le chemin de Bully à Liévin.
Pendant tout l’hiver, on améliore nos positions, on pose des fils de fer, on renforce toute l’organisation défensive. La parole est à l’outil. C’est aussi à ce moment que se forment nos premiers grenadiers. »
Suite des opérations pour le 17e RI : « Enfin, les 9, 10, 11 mai 1915, le 17e attaque vers la crête d’Ablain-Saint-Nazaire et subit de lourdes pertes. » (Historique du 17e Régiment d’Infanterie, numérisation : P. Chagnoux – 2011 (Historique du 17e RI, Site tableaudhonneur.free.fr)
Joseph Besson passe au 109e RI le 23 mars 1915,… quelques jours avant sa mort.
Le 109e RI appartient à la 26e Brigade d’Infanterie, à la 13e Division d’Infanterie et au 21e Corps d’armée. ( 109e RI Historique, Site Wikipedia)
Selon sa fiche « Mort pour la France », Joseph Besson est « mort pour la France de ses blessures de guerre le 30 mars 1915 [la date du 1er avril a été barrée] à Bois Bouvigny (Pas-de-Calais) ; acte transmis à Passy le 20 janvier 1917. »
Selon sa Fiche matricule, il a été « tué à l’ennemi le 1er avril 1915 au Bois de Bouvigny [au nord d’Arras, juste à l’ouest de N.D. de Lorette] (Pas-de-Calais). ». Et sa « Campagne contre l’Allemagne » a duré du 2 août 1914 au 1er avril 1915 ». On ne trouve aucune indication dans les cadres des « blessures et citations » de sa fiche matricule, d’ailleurs très peu remplie.
Selon la plaque émaillée de l’oratoire de Cran, Joseph Besson est
« mort pour la France le 1er avril 1915 à Notre-Dame de Lorette » ; 2 médailles entourent sa photo.
Bois Bouvigny est situé juste à l’ouest de N.D. de Lorette.
Fiche de Besson Joseph Armand « mort pour la France
En 1914, le 109e RI a combattu dans les Vosges, en Champagne et en Artois (Notre Dame de Lorette, vallée de la Souchez, Crête de Givenchy-en-Gohelle).
De janvier à octobre 1915, le 109e RI continue le combat en Artois (Notre-Dame de Lorette en avril et mai, Souchez, Aix-Noulette, Givenchy).
C’est donc près de N.D. de Lorette que Joseph Besson va trouver la mort.
Voici le récit de ses dernières journées, tel que le rapporte le JMO du 109e RI :
JMO du 109e R.I. mars 1915 (Mémoire des hommes Journaux des unités 1914-1918 ; Du 14 novembre 1914 au 25 décembre 1915 : 26N 680/2) :
JMO du 109e R.I. p. 26 Du 17 au 22 mars 1915 Le 109e RI à Bouvigny
19 mars 1915 « Le Rgt est réuni : 1er et 3e Btns avec l’E.M. à Hersin [au nord d’Arras, au sud de Béthune, à l’ouest de Lens] ;
2e btn à Barlin [idem], à l’exception de la Cie de Mitrailleuses répartie entre la 1ère ligne et Bouvigny.
Le Lieutenant-colonel revenant des tranchées où il est resté depuis le 6, reconstitue le 2e Btn par des prélèvements sur les deux autres et à l’aide d’un détachement de renfort amené ce jour par le Lieutenant de Réserve Vial, venant du dépôt du Corps et comprenant : 4 aspirants, 4 sergents, 12 caporaux et 235 soldats. Ces diverses opérations effectuées, l’effectif moyen d’une compagnie est de 190 hommes. Temps beau et froid avec rafales de neige et de grêle.
20 mars Repos dans les cantonnements ; beau temps (Voir état des pertes du 11 au 20 mars, dossier B annexe n° 21)
21 mars Repos dans les cantonnements ; dans la matinée, ordre est donné par le Général Cdt la 13e Division de contribuer à la garde su secteur sud de Lorette, avec la 140e brigade. Le 3e Btn et les 109/5e et 6e sont désignés.
22 mars Le 3e Bataillon relève dans la soirée le 17e Btn de chasseurs aux tranchées du Grand-Eperon. Les 5e et 6e Cies viennent en cantonnement d’alerte à Hersin. La répartition des Compagnies du Rgt est indiquée dans le tableau de service (annexe n° 7, dossier A).
12 caporaux et 108 hommes provenant du Btn de marche du 17e RI rejoignent le 109e à Hersin. Beau temps. »
[Le Passerand Joseph Besson est passé du 17e RI au 109e RI le 23 mars 1915 ; il faisait donc partie de ce renfort.]
Carte du front en Artois en janvier 1915 ; Hersin et Bouvigny au milieu à gauche, à l’ouest de Lens ;
N.D. de Lorette entre Bouvigny et Vimy (Guide Michelin des champs de bataille : Artois-Arras-Lens-Douai
JMO du 109e R.I. 23 mars 1915 « Dans la nuit du 22 au 23, à peine arrivée sur les positions, une Cie de l’Eperon doit, suivant l’ordre du Général Cdt la 13e division, exécuter une attaque par surprise des tranchées dites de l’Y. Deux sections de la 9e Cie et 2 de la 10e, les plus à portée de l’extrémité de la position ennemie, sont désignées pour cette attaque. L’ennemi très vigilant bombarde avec des minenwerfer les barrages que nous avons en face de lui dans les anciens boyaux de communication. Malgré cela, les sections sortent et rampent jusqu’à 25 mètres environ des tranchées ennemies. Mais là, reçues à coups de fusil et de grenades, éventées par la lueur des fusées éclairantes, elles sont obligées de regagner les tranchées de départ, ce qu’elles font en rampant face à l’ennemi.
Les pertes sont pour cette opération : 3 tués et 19 blessés à la 9e Cie ; 1 sergent tué, 1 sergent blessé, 4 hommes blessés à la 10e. Temps doux avec ondées dans la soirée.
24 mars Dans la nuit, bombardement assez intense sur le front de la 6e Cie : 4 tués et 11 blessés. La répartition des fractions du 109e est modifiée comme suit : 3 Cies au Grand-Eperon, 3 en cantonnement d’alerte à Hersin ; beau temps.
25 mars Les Allemands tentent une attaque sur le front de la 7e Cie ; ils sont arrêtés aussitôt par le feu de notre infanterie. Journée relativement calme qui permet l’organisation du secteur et l’amélioration des tranchées dont les parapets ont été démolis par l’artillerie ennemie.
26 mars Nuit calme. Dans la journée, le tir de l’artillerie cause des dégâts dans le stranchées : aucune perte.
27 mars Pas d’incident pendant la nuit. Dans la matinée, fort bombardement par obus de gros calibre et artillerie de tranchée : 4 tués, 10 blessés. Beau temps.
28 mars Par ordre du Général Cdt la 13e Division, le régiment doit remplacer la 140e Brigade pour l’occupation complète du secteur : Arabes, Spahis, Eperon 158, Mathis, avec cantonnement de repos à Verdrel [au sud de Barlin] et Pt Servins [Petit Servins, au sud de Bouvigny]. » La répartition des Compagnies est indiquée à l’annexe n° 7, Dossier A. »
Quelques heures avant sa mort, Joseph Besson assiste à l’exécution de 2 soldats de son régiment…
JMO du 109e R.I. 29 mars 1915 « Le 29 dans la matinée, exécution des soldats L… et B… de la 3e Cie, condamnés à mort pour abandon de poste en présence de l’ennemi dans les journées du 6 au 8 mars.
A 17h, le Lieutenant-Colonel prend le commandement du sous-secteur des Côtes de Melon : P.C. maison forestière du Bois de Bouvigny. Les troupes d’occupation du sous-secteur se répartissent ainsi :
2 Cies du 109e aux Arabes-Spahis, en liaison à gauche avec le 149e d’Infanterie qui occupe le Secteur Nord de Lorette.
4 Cies du 109e à l’Eperon 158 ou Grand-Eperon, avec une Cie en réserve.
2 Cies de la 140e Brigade à Mathis, en liaison intime avec le 279e (70e Division) à droite. Pour le détail, voir annexe n° 7, Dossier a et croquis. »
Carte du Grand Eperon extraite du JMO du 109e RI, 24 avril 1915, page 31
JMO du 109e R.I. 30 mars 1915 « Dans la matinée, le régiment, à l’exception des Cies aux tranchées, fait mouvement de Hersin sur Verdrel et Petit-Servins où les Cies sont installées vers 11h.
Dans la journée, bombardement intense de minenwerfer : 17 blessés par éclats de bombes [dont Joseph Besson, peut-être].
Une Compagnie du 17e Btn de Chasseurs vient coopérer au service de garde dans le Sous-secteur des Côtes de Melon. »
Notre-Dame de Lorette : tranchées Mathis et côte des Melons
JMO du 109e R.I. 31 mars 1915 « Tir d’artillerie lourde sur les tranchées du Grand Eperon entre 12h 30 et 13h 30.
3 tués et 9 blessés. Arrivée d’un détachement de renfort : 195 hommes venant du dépôt du 47e (voir état des pertes du 21 au 31 mars, dossier B annexe 22).
1er avril Pendant la nuit, à différentes reprises, l’ennemi lance des minenwerfer sur les tranchées du Grand Eperon. Notre artillerie de tranchée répond efficacement.
Journée calme.
Le Capitaine Pieyre commandant la 109/3e et le Lieutenant Bizingre commandant la 109/4e reçoivent à Nœux-les-Mines la Croix de chevalier de la Légion d’Honneur des mains du général en chef Joffre.
JMO p. 29 Du 3 au 10 avril 1915 ; p. 30 Du 11 au 16 avril 1915 ; p. 31 Du 17 au 24 avril 1915 + carte du Grand Eperon.
Carte Bois de Bouvigny à gauche, à l’ouest de N.D. de Lorette
Le cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette
Quelque 22.000 tombes dans lesquelles sont enterrés environ 45.000 soldats.
Inauguré en 1925, il a pour but de rappeler les massacres de l’Artois en 1915.
Le cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette, vue panoramique
Le cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette
L’Anneau de la Mémoire inauguré le 11 novembre 2014.
Avec près de 580 000 soldats morts sur leur sol et plus de 300 villages et villes anéantis, les départements du Nord et du Pas-de-Calais figurent au premier rang des régions détruites à l’issue de la Grande Guerre. Arras, comme Reims et Verdun a été déclarée ville martyre.
Anneau d’un périmètre de 345 m, sur lequel seront inscrits, sans distinction de nationalité, de grade ou de religion et par ordre alphabétique, les noms de 580 000 soldats de toutes nationalités morts en Flandre française et en Artois entre 1914 et 1918.
L’Anneau de la Mémoire, vue aérienne
Une partie du monument a été édifiée en porte-à-faux au-dessus du vide pour signifier la fragilité de la paix retrouvée sur le continent européen.
L’Anneau de la Mémoire, partie en porte-à-faux au-dessus du vide
Sources et sites à consulter pour en savoir plus :
ADHS site Archives départementales de Haute-Savoie
JMO du 97e RIA (Mémoire des hommes Journaux des unités 1914-1918) : Journaux des marches et opérations des corps de troupe > Régiments et bataillons > Infanterie > Régiments d’infanterie > 97e RI
Historique du 97e RI :
Site de Frédéric Dumoulin : 97e Régiment d’Infanterie alpine (Division Barbot) Historique de guerre (1914 – 1918)
Site chtimiste : cliquer sur Régiments ; puis 97e RI
Site heraut-tribune.com : carnet de guerre Mémoire et Histoire 1914-1918 : Carnets de guerre de Pierre Pasquier, caporal au 97e Régiment d’Infanterie Alpine – Mino Faïta, éd. de l’Astronome
Site memoire-des-alpins.com (photos uniformes du 97e RIA)
Site lagrandeguerre.cultureforum.net : Photos du 97e
Site alpins.fr : photos
L’Anneau de la Mémoire, partie en porte-à-faux au-dessus du vide (site franceinfo.fr)
Historique des combats « Les batailles d’Artois », par le colonel André MERVAUX Site association-du-monument-de-notre-Dame-de-Lorette.e.monsite.com
site aetdebesancon
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