Lire notre revue Vatusium n° 18 , 2015 « Les Passerands dans la Grande Guerre » 1e partie : 1914-1915 et Vatusium n° 19, 2016 « Les Passerands dans la Grande Guerre », 2e partie : 1916 à 1919.
Cette page BONUS complète nos articles publiés dans ces deux numéros de Vatusium.
Sur les 500 soldats de Passy dont nous avons retrouvé la trace, 22 Passerands ont été faits PRISONNIERS pendant la Grande Guerre (soit 4,4% ; 12% pour la France) dont 4 après avoir été blessés et 3 territoriaux ;
2 se sont évadés : BUTTOUD Albert Ambroise, classe 1911 et RICHELMY François, classe 1913 ;
2 sont morts en captivité : BOTTOLLIER Alexandre Emmanuel, classe 1905 et PETIT-JEAN GENAT Louis, classe 1906, en octobre et décembre 1918.
Pour les autres noms, se reporter aux Vatusium 18 et 19.
Il y a eu plus de 520 000 prisonniers français en Allemagne…
« Nos soldats de 14-18 tombés aux mains de l’ennemi sont envoyés en Allemagne dans des camps de prisonniers. Leurs conditions de détention sont rudes. Ils sont astreints à de lourds travaux dans des conditions difficiles. Pourtant la convention de la Haye du 18 octobre 1907 fixe les conditions de détention des prisonniers de guerre. Mais cette convention n’est jamais respectée et les prisonniers subissent l’escalade des mesures de répression. » (Site genealegrand)
Georges Bertin Scott 1873-1942, “Prisonniers français, 1914“
Environ huit millions de soldats ont été faits prisonniers dans des camps pendant la Première Guerre mondiale. Chaque nation s’est engagée à suivre les accords des conférences de La Haye exigeant un traitement juste des prisonniers de guerre.
En général, le taux de survie des prisonniers de guerre a été beaucoup plus élevé que celui des soldats sur le front. […]. À la bataille de Tannenberg, ce sont 92 000 soldats russes qui sont capturés. Plus de la moitié des pertes russes sont des prisonniers.
Les proportions pour les autres pays sont les suivantes : Autriche-Hongrie 32 %, Italie 26 %, France 12 %, Allemagne 9 % et Royaume-Uni 7 %.
Le nombre des prisonniers des forces alliées s’élève à environ 1,4 million (ce chiffre n’inclut pas la Russie, dont 2,5 à 3,5 millions de soldats sont faits prisonniers). Les Empires centraux voient quant à eux 3,3 millions d’hommes capturés. (Site Wikipedia, art. Première Guerre mondiale : prisonniers de guerre)
Organisation concentrationnaire allemande
Il existe « plus de 300 camps détaillés selon le schéma suivant :
– Camps de concentration normaux (il faut rappeler que le terme de concentration vient de concentrer). Ces camps étaient divisés en camps principaux et annexes.
– Camps de représailles.
– Camps de travail souvent appelés ” Kommando”.
– Camps “spécialisés” comme le camp de juifs, de musulmans, de civils (y compris femmes et enfants).
– Camps d’extermination (même si certains lecteurs seront surpris du terme) mais le Bagne de Sedan, et le camp de Milejgany (Lituanie) furent baptisés de cette dénomination par les survivants avant le 2e conflit mondial.
Il faut ajouter à ces lieux les prisons, forteresses et autres geôles, y compris certains “Lazaret” qui par leurs conditions très dures constituaient de véritables prisons. […] » (Jean-Claude Auriol, Site lencrierdupoilu free.fr)
Baraques du camp de Freidrichsfeld
Pierre MIQUEL évoque les prisonniers et les morts par maladie (Tome 4, Le clairon de la Meuse, 1918, p. 376) :
Pétain : « Les Allemands sont plus de trois cent mille à être internés en France, et autant en Grande-Bretagne, soit six cent mille ! Nous n’avons pas moins de quatre cent mille prisonniers en Allemagne. Ces chiffres augmentent d’une année sur l’autre. Les redditions se font souvent en groupe, par bataillons entiers. La lassitude de la guerre peut s’exprimer sous cette forme. (…)
Le général Fayolle évalue les morts de l’année à deux cent dix mille, sans compter les victimes de la grippe espagnole et les nombreux morts de maladie dans les tranchées. Pétain estime les décès par maladies diverses à deux cent mille environ depuis le début des opérations, soit dix fois plus que l’épidémie actuelle. Avec les prisonniers, c’est un total de six cent mille hommes qui manquent cruellement pour terminer les opérations, pense Pétain. »
Camps de prisonniers en Allemagne, par Robert Broisseau, 2006
Liste alphabétique des camps de prisonniers où ont été internés des Passerands pendant la Grande Guerre :
ALTENGRABOW : Un Passerand du 52e RI fait prisonnier le 26 septembre 1914 à Chaulnes (Somme).
Altengrabow (Alten-Grabow) : Camp principal duquel dépendent plusieurs kommandos, pour hommes de troupe, situé dans l’Altmark (= Province de Saxe ?) (“camp spécial” ?) [près de la rive droite de l’Elbe, en face du camp de Magdeburg situé rive gauche. Le camp dispose de plusieurs théâtres créés par les prisonniers, et d’une église. Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 12 Mars 1916, à cette date, il y a 4 406 prisonniers, dont 2 269 français (militaires, civils, sanitaires, médecins et ecclésiastiques. (Kommandantur du 4ème Corps d’Armée), une autre visite le 10 Janvier 1917, à cette date, il y a, à l’intérieur du camp, 4 421 prisonniers dont 1 748 français et 7 783 prisonniers répartis dans des détachements de travail, une autre visite le 26 Juin 1917, à cette date, il y a 11 375 prisonniers, dont 5 375 français, la plupart travaillent dans des détachements, sur ce nombre, il y a seulement 2 307 prisonniers dans le camp dont 1 307 français. (Site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
Altengrabow ou Altengrabau est situé à Dornitz, près de Magdebourg, en Saxe, à environ 90 km de Berlin. Le camp avait servi à l’enfermement des prisonniers de guerre juifs pendant la Grande Guerre. Maurice Chevalier y fut prisonnier de 1914 à 1916 après avoir été blessé sur le front. (site Wikipedia, art. Altengrabow)
Carte de la région d’Altengrabow
Camp d’Altengrabow
DARMSTADT : deux Passerands du 22e Btn de Chasseurs
– Le premier, disparu à la cote 108 au sud-est de Berry-au-Bac, fait prisonnier 31 mai 1917.
– Le deuxième, blessé, fait prisonnier à St-Dié le 27 août 1914.
Darmstadt : à l’est du Luxembourg, juste au sud de Frankfurt-sur-main PHOTOS Camp -situé dans la Hesse (?). S’y trouvent des prisonniers Russes (environ 1.000 en 1914) et Français. (site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
Darmstadt, Hesse. Vue des baraques (CICR, Allemagne, n°2)
Distribution de la soupe au camp de DARMSTADT
DILLENGEN : Un Passerand du 11e Btn de Chasseurs à pied fait prisonnier le 27 août 1914 à St-Dié.
Dillingen : PHOTOS Camp situé au Nord-est d’Ulm, sur le Danube. (site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
DÜLMEN : Un Passerand du 30e RI le 14 novembre 1914, fait prisonnier le 22 mars 1917 à Artemps, [dans l’Aisne, en Picardie, à une dizaine de kilomètres au sud de Saint–Quentin, à l’est de Ham] interné à Dulmen ; évadé le 4 mai 1918.
Dülmen : PHOTO Camp principal de prisonniers situé en Westphalie, au Sud-est d’Arnhem, proche de la frontière hollandaise [juste au sud-ouest de Munster- en-Westphalie et au N.E. de Freidrichsfeld, voir ci-dessous] (cantine des camps de prisonniers – Est-ce un centre de ravitaillement des camps de prisonniers ?). Camp de triage par lequel les prisonniers passent pour être dirigés soit vers d’autres camps, soit dans différents kommandos. Ce camp a reçu la visite des délégués espagnols le 5 Juin 1917, à cette date, il y a 5 934 prisonniers, dont 2 400 français. (site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
FRIEDRICHSFED : Un Passerand du 3e Rgt de Zouaves fait prisonnier le 25 février 1916 à Verdun.
Le camp de Freidrichsfeld était situé en Rhénanie du Nord, à proximité des villes de Duisburg et Köln, à proximité de la frontière germano-hollandaise. Le camp disposait d’un Lazarett (hôpital militaire) et d’une chapelle. (Site genealexis.fr)
Conditions de vie dans le camp
Un sergent du 6e génie, M. Dollias, 42 ans, demeurant rue des Ruettes, à Saint-Lo, s’étant évadé le 30 juin du camp de Friedrichsfeld où il était interné depuis Maubeuge raconte dans le journal L’Ouest-Eclair du 16 juillet 1916 comment sont traités les prisonniers de guerre : “La nourriture était, là-bas, exécrable et insuffisante ; elle consistait souvent, avec très peu de pain, en boîtes de conserves de sang dont l’ouverture faisait effet de gaz asphyxiants et auxquelles personne ne touchait”
Friedrichsfeld : PHOTOS (Voir Site prisonniers-de-guerre-1914-1918) et Site google
Camp de Friedrichsfed
Fuchlem (non localisé) : Un Passerand du 97e R.I. fait prisonnier le 28 sept. 1914 à St-Benoît [St-Benoît-la-Chipotte], dans les Vosges ; rapatrié d’Allemagne le 26 janvier 1919.
GIESSEN :
– Un Passerand du 8e Btn de Chasseurs, disparu le 25 septembre 1915 à Aubérive-sur-Suippes dans la Marne [en région Champagne-Ardennes, au nord-est de Châlons-en-Champagne], fait prisonnier.
– Un Passerand du 107e RIT fait prisonnier le 14 décembre 1916, en captivité à Giessen* et Meschede (voir ci-dessous)
Giessen : PHOTOS Camp d’immatriculation et de transit (durchganglager) muni d’un lazarett (hôpital militaire) situé dans la Hesse, au nord de Francfort-sur-le-Main, au N.E. de Coblence sur la Lahn. Le camp est situé à 4 Km de la ville de Giessen. Les prisonniers sont Français, Anglais, Italiens (après la défaite de Caporetto, les camps Autrichiens étant complets, ceux-ci envoyèrent leurs prisonniers en Prusse) et Américains (environ 40 en 1918). Il semble que ce camp ait été un centre actif de propagande (de même que celui de Göttingen ?). Le commandant de ce camp est le capitaine Hauptmann fröhlich, lageroffizier, particulièrement détesté par les prisonniers (?) ou n’est-il qu’un exécutant (?). Vers la mi-novembre 1918, il reste environ 4 500 prisonniers dans le camp (soldats du 62ème bataillon de chasseurs à pied et 80ème RI).
GMÜND : Un Passerand du 30e RI, fait prisonnier le 22 août 1914 à Rothau dans le Bas-Rhin en Alsace (dans la vallée de la Bruche, à proximité de Schirmeck).
Gmünd : PHOTOS Camp situé dans le Wurtemberg, à l’Est de Stuttgart [entre le Main et le Danube]. Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 24 Novembre 1916, il semblerait qu’il n’y avait à cette date que des prisonniers français : 155 dans le camp, et 329 dans des détachements de travail. (site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
Gmünd, Würtenberg. Arrivée des colis (W. Boppel, Schwäb, Gmünd, Allemagne)
GUSTROVO :
– Deux Passerands du 52e RI tous les deux faits prisonniers à Lihons dans la Somme le 31 octobre 1914.
Güstrow : Camp de prisonniers (officiers et soldats) de guerre situé dans le Mecklenbourg, au Nord-est de Schwerin, à proximité de la mer Baltique (commandant Gal VON FALK ?) (région du IXe Corps d’Armée), la punition du poteau est pratiquée dans ce camp.
Prisonniers punis de « poteau » à l’extérieur
HEUBERG in Baden : Un Passerand du 30e RI fait prisonnier le 27 septembre 1914.
Heuberg : PHOTOS Camp situé dans le Grand-Duché de Bade, [à l’est de Colmar] au Nord-ouest de Hohenzollern, à proximité de la frontière austro-Hongroise. Ce camp a reçu la visite des délégués espagnols le 11 Avril 1916, à cette date, il y a 5 066 prisonniers à l’intérieur du camp, dont 2 575 Français, et 7 613 prisonniers répartis dans des détachements de travail, dont 1 625 Français.
Le camp de concentration de Heuberg sera un camp de concentration allemand de mars à novembre 1933, situé à Schwenningen, une commune dans le canton Landkreis, dans l’arrondissement Sigmaringen dans le Bade-Wurtemberg. (Wikipedia, art. Heuberg)
Heuberg, Bade. Un coin du camp (CICR, Allemagne, n°34)
Grand-Duché de Bade de 1806 à 1945 carte traduite, complétée et recolorée par Eric Gaba
LAMSDORF : Un Passerand du 175e RI, disparu le 17 avril 1917 au nord de Dihovo en Serbie, fait prisonnier ; délivré par les armées alliées le 23 décembre 1918.
Camp principal de prisonniers situé en Haute Silésie, au Nord-est de Neisse, à proximité de la frontière Austro-Hongroise, dans lequel se pratique la punition du poteau.
Durant la Première Guerre mondiale, 90 000 soldats séjournèrent dans le camp et 6 300 d’entre eux moururent et furent enterrés dans le cimetière.
Prisonniers punis de « poteau » au camp de Holzminden
MERSEBURG : Un Passerand blessé et fait prisonnier le 28 août 1914 à St-Dié ; évadé.
Merseburg : Camp principal, ouvert le 25 Septembre 1914, pour soldats et civils (originaires notamment du Nord), situé dans la province de Saxe, à l’ouest de Leipzig et de l’Elbe, et du camp de Halle. Les prisonniers sont répartis en compagnies (1200 hommes chaque), 8 au total, regroupées en 2 bataillons. Le camp est entouré, comme beaucoup, de fils de fer barbelés, gardé par plusieurs canons et mitrailleuses, on y pratique la punition du poteau, et il dispose d’une bibliothèque et d’un comité de secours créé officiellement le…. Ce camp est traité de “dépôt-type” par les délégués du Gouvernement Espagnol, et “camp modèle” par les Allemands, je ne sais pas encore ce que cache cette mention ! Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 15 Mars 1916, le 9 Mai 1916 (à cette date, il y a 5 559 prisonniers à l’intérieur du camp, dont 3 139 français, et 18 115 prisonniers répartis dans des détachements de travail, dont 9 433 français), une autre visite le 18 Septembre 1916, poursuivie les 21 et 22 Septembre, par la visite des ateliers et détachements, puis une autre visite le 19 Février 1917, à cette date, il y a 26 922 prisonniers au total, dont 21 189 répartis dans des détachements de travail, les Français sont, 10 554 militaires et 88 civils dans les détachements, et 3 026 militaires et 48 civils à l’intérieur du camp. Le travail dans les détachements est très varié : mines, agriculture, marais…etc
I. Arbeitskommando 349 : Reinicke & Andag.
II. Wachtkommando Leonhardwerke Spora
III. Mine de Pedza
(site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
MESCHEDE : Un Passerand du 107e RIT fait prisonnier le 14 décembre 1916, en captivité à Giessen et Meschede.
Meschede : au S.E. de Dortmund ; PHOTOS Camp de prisonniers, dans lequel éclate une révolte générale vers la fin Octobre 1918, situé à l’Est de Düsseldorf, sur la Ruhr ; il est en cours d’aménagement fin Décembre 1914. Meschede, bâtie au confluent de la Henne et de la Ruhr, 4.000 habitants, entourée de forêts de sapins. Le camp, rectangulaire, entouré de plusieurs rangs de fils de fer barbelés, très serrés et très hauts, est situé sur une colline qui domine la ville. Il est composé (en Décembre 1914) de 2 baraquements en planches, pouvant loger 100 prisonniers chacun, et de plusieurs bâtiments servant aux magasins et cuisines, à un lazaret, logement du gardien, des soldats et officiers qui gardent le camp. A l’ouverture du camp, la nourriture y est infecte et insuffisante, l’hygiène inconnue (1 litre d’eau par personne pour 3 jours !), les latrines : 1 tranchée d’1 mètre de profondeur et de large, barrée d’une planche. Les prisonniers travaillent en kommando à l’extraction de la pierre, au travail du bois, dans des fermes. De nombreux (entre 1914 et Mars 1915) prisonniers furent enterrés dans le cimetière de la ville. Début 1915 (?), le camp change d’aspect, création d’une route principale, avec allées transversales et trottoirs en ciment, apparition de robinets, bornes-fontaines, salles de douches, autoclaves pour le linge, vastes et propres “water”, nouveaux baraquements, espacés et alignés, 1 lazaret composé de 6 grandes baraques, au centre duquel se trouve une chapelle ; nouvelle palissade, de 4 mètres de haut, formant chemin de ronde, une autre clôture de barbelés de 3 mètres de haut, les sentinelles, aux 4 coins du camp, sont installées dans des observatoires hauts de 8 mètres ; sur les hauteurs, tout autour du camp, des mitrailleuses et des 71 de campagne, et de puissantes lampes électriques. (dans ce camp, des zouaves, des soldats du 2ème Génie -21ème division).
Meschede, Westphalie. Vue du cimetière (CICR, Allemagne, n°47)
Meschede, Westphalie. Intérieur d’une baraque (CICR, Allemagne, n°51)
MUNSTER : Un Passerand du 30e Btn de Chasseurs à pied, intoxiqué par les gaz le 6 juillet 1918 devant Dammart dans l’Aisne, fait prisonnier.
Munster : sans doute Munster-in-Westfalen, près de la rive gauche de l’Ems, au nord de Dortmund.
PARCHIM : Un Passerand du 363e RI, disparu le 4 mai 1917 à Berméricourt, Marne ; prisonnier de guerre. Décédé le 7 avril 1919 à Annecy de tuberculose pulmonaire contractée en service ; déclaré « mort pour la France ».
Parchim : ville allemande située dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale et chef-lieu de l’arrondissement de Ludwigslust-Parchim, à l’est de Hambourg
Parchim (Mecklembourg) : Camp situé non loin du camp d’Havelberg, au Sud-ouest de Hambourg et de Schwerin, à 20 Km de la Baltique, composé d’hommes, des Français, des Russes, des Belges et des Serbes. Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 8 Décembre 1916, puis le 7 Mars 1917, à cette date, le commandant du camp est le colonel V. LEYSER, il y a 52.568 prisonniers au total, dont 51.000 (3.800 français) répartis dans 5.900 détachements de travail, et 1.568 (390 français militaires et civils) à l’intérieur du camp. Ce camp comporte deux hôpitaux (I et II) et une infirmerie. (site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
PUCHHEIM : Un Passerand du 11e Btn de chasseurs, « tombé aux mains de l’ennemi » le 20 février 1915 [au combat de Soultzeren, à l’ouest de Colmar, juste au nord de Munster].
Puchheim : Camp, pouvant rassembler environ 13 000 prisonniers, situé en Bavière, à l’Ouest de Munich (München), sur l’Amper. Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols en Novembre 1915 (à cette date, il y a 7 313 prisonniers dont 2 253 français).. (site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
Puchheim près de Munich, Bavière. Allée centrale du camp russe et français
RASTATT :
Un Passerand du 11e Btn de Chasseurs disparu au combat d’Ypres le 9 novembre 1914, fait prisonnier.
Rastatt (Grand-Duché de Bade) : Forteresse, située au Sud-ouest de Karlsruhe, sur le Rhin, au nord de Baden-Baden. Camp de passage (point de concentration pour les prisonniers provenant des territoires occupés) pour civils, mixte (hommes, femmes et enfants). Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 11 Mars 1915 (1834 prisonniers le 10.03.15, 1227 prisonniers le 11.03.15). (Site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
Rastatt, Bade Wurtemberg. Les casemates (CICR, Allemagne, n°60)
SENNELAGER : Un Passerand du 97e RI, blessé le 19 août 1914 et fait prisonnier.
Sennelager : en Rhénanie Westphalie à 5 km au nord de Paderborn, près de la source de l’Ems.
Carte situant Sennelager
Site histoiredunord.over-blog.com :
Evocation du camp de Sennelager par un ancien prisonnier
A Sennelager furent internés des Français, ils furent 7 à 8 milles en septembre 1914, des Belges, Britanniques, Russes ainsi que des civils accusés d’espionnage. […]
L’arrivée dans le camp
A leur arrivée les prisonniers sont abrités dans une grande tente. A tour de rôle ils sont fouillés, l’argent est pris contre reçu. Les cheveux sont coupés à ras, ensuite les prisonniers vont à la douche, les vêtements sont désinfectés. On conduit ensuite le prisonnier au bureau du camp pour marquer d’un z le pantalon, le veston, le pardessus. Cette opération terminée le prisonnier va à la cuisine où on lui sert de la soupe dans une gamelle. En prévision du coucher on donne 2 couvertures et deux paillasses pour 3 hommes. Le lendemain le prisonnier rejoint en principe la baraque qui lui est destinée.
La vie dans le camp
Après avoir dormi dans des écuries pendant 4 jours les prisonniers dormirent dehors sur un peu de paille. Le matin, ils étaient trempés jusqu’aux os. Des tentes furent ensuite montées pour accueillir les prisonniers mais dans la nuit du 17 au 18 septembre un cyclone détruisit les tentes. Ceux-ci retournèrent dans les écuries heureusement car la pluie ne cessa de tomber. Au bout de 2 mois des baraquements en planches fraichement construits accueillirent les prisonniers. Au mois de décembre 1914 une quinzaine de prisonniers français ou anglais sont décédés. […]
L’alimentation
Pour la nourriture, jusqu’en octobre 1914 le prisonnier reçoit le matin et le soir un demi-litre de café qui sera remplacé par une sorte de bouillon en conserve. Les repas varient pour le midi entre dix heures et demie et une heure et demie suivant la compagnie. Suivant les jours ils se composent de bouilli de bœuf, de choucroute, de riz, d’orge, de choux rave, de morue, de carottes de cosses de haricots ou de petits pois. Le pain est remplacé par du pain kk dont la composition reste trouble, farine de pommes de terre, sciure, sang de bœuf. A partir de novembre 1914 l’Allemagne est soumise à un blocus économique ce qui explique en partie l’état catastrophique du ravitaillement dans les camps. Les prisonniers échappèrent à la famine grâce aux colis envoyés par leur famille […]
La journée du prisonnier
Appel le matin à 8 heures et six heures le soir dans la chambre. A peu près 2 fois par semaine il va faire semblant de travailler. Tantôt il va à la gare pour l’embarquement ou le débarquement des colis, il fait aussi le terrassier, le menuisier, remplir des paillasses de copeaux de bois ouvrés. A 7 heures il peut aller à la messe.
Le courrier
Le courrier a été vital pour les prisonniers. Les lettres permettent d’avoir des nouvelles de chez soi mais aussi d’envoyer des colis et d’informer de leur réception. Le prisonnier avait droit d’écrire 2 lettres et 4 cartes par mois~
Visite du camp par le CICR (Comité international de la Croix Rouge)
L’agence internationale des prisonniers de guerre Bénéficiant de la protection que lui assure la neutralité politique de la Suisse, pays hôte, le CICR s’attelle à la tâche après les premiers grands affrontements (bataille de la Marne et de Tannenberg). (…)
SLELTEN (Szczecin en Pologne) : Un Passerand du 30e RI fait prisonnier le 27 septembre 1914. En captivité à Heuberg in Baden, interné à Wiedez Wehrencassel. Décédé en captivité le 22 octobre 1918 au camp de Slelten en Allemagne [Lituanie] (Szczecin en Pologne).
Szczecin (Stettin en allemand) près de l’embouchure de l’Oder, est la 7e plus grande ville de Pologne, le chef-lieu de la Voïvodie de Poméranie occidentale ainsi que la 3e plus grande ville portuaire de ce pays. Cette ville fut anciennement connue en France sous le nom allemand Stettin, faisant alors partie de la Poméranie prussienne. La ville se situe dans l’extrême nord-ouest de la Pologne sur deux rives de la rivière Oder. (site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
Szczecin en Pologne, en haut à droite
WAHN : Un Passerand disparu le 28 nov. 1916.
Site prisonniers-de-guerre-1914-1918
Wahn : Camp situé en Rhénanie, au Sud-est de Cologne (Köln), chargé de transmettre la correspondance des prisonniers retenus dans les régions occupées et qui ne sont pas encore affectés à un camp en Allemagne (région du VIIe Corps d’Armée).
Wiedez Wehrencassel (non localisé ; lire Weissenhasel : Camp de travail, détachement du camp de Cassel ?) :
Un Passerand du 30e RI fait prisonnier le 27 septembre 1914. En captivité à Heuberg in Baden (voir ci-dessus), interné à Wiedez Wehrencassel. Décédé au camp d’Heuberg le 22 octobre 1918.
Cassel (Kassel) : Camp principal de prisonniers, situé dans la région de Hesse-Nassau, plein Sud par rapport à la ville de Hanovre, sur la Weser ou la Fulda, duquel dépend celui de Göttingen, ainsi que 2 500 détachements de travail. Il peut détenir environ 19 000 prisonniers, ceux-ci y subissent, en 1915 deux épidémies de typhus exanthématique, particulièrement meurtrières (région du XIe Corps d’Armée ou Xème, ou les deux ?). Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 26 Aout 1916, à cette date, il y a 2 342 prisonniers dont 1 138 Français, une autre visite début Mars 1917 (5, 6 et 9 ?), à cette date, il y a 20 427 prisonniers militaires et civils, dont 9 153 militaires français détenus à l’intérieur du camp, et 18 200 prisonniers répartis dans des détachements de travail (dont l’un d’entre eux serait nommé Niederzwehren ?). (site prisonniers-de-guerre-1914-1918)
Fiche matricule du Passerand décédé à Heuberg
Lieu d’internement inconnu : Un Passerand du 97e RI ; disparu le 29 octobre 1916 aux tranchées de la Maisonnette près de Biaches, fait prisonnier, rapatrié le 17 décembre 1918.
Camp de prisonniers français en Allemagne
Le retour de captivité
Lire le récit d’Ernest Canepa dans Vatusium n° 19, page 42.
« Lorsque l’armistice est signé le 11 novembre 1918, une clause du traité règle la question du rapatriement des prisonniers de guerre : « Rapatriement immédiat, sans réciprocité, dans les conditions de détail à régler de tous les prisonniers de guerre, y compris les prévenus et condamnés, des Alliés et des États-Unis. Les puissances alliées et les États-Unis pourront en disposer comme bon leur semblera. » Au 10 octobre 1918, 1 434 529 Russes ont été faits prisonniers depuis le début de la guerre, 535 411 Français, 185 329 Britanniques,
147 986 Roumains, 133 287 Italiens, 46 019 Belges, 28 746 Serbes, 7 457 Portugais, 2 457 Américains, 107 Japonais et 5 Monténégrins.
De nombreux prisonniers quittent l’Allemagne par leurs propres moyens, à pieds, en charrette, en automobile, en train. C’est le général Dupont qui est chargé de mener à bien le rapatriement des prisonniers français dont le nombre s’élève à 520 579. 129 382 ont été rapatriés par voie maritime, 4 158 sont passés par l’Italie, 48 666 par la Suisse et 338 373 par le nord de la France. Des soldats allemands ont également participé aux opérations de rapatriement. On n’assiste à aucune scène de vengeance, les prisonniers ne pensent qu’à rentrer.
À leur arrivée en France, les prisonniers sont regroupés pour passer des examens médicaux. Ensuite, ils sont envoyés dans différentes casernes pour remplir des formulaires et être interrogés. Les autorités cherchent à rassembler des preuves de mauvais traitements, ce que les prisonniers réfutent pour ne pas avoir à rester plus longtemps loin de leurs familles. Les conditions de logement sont soulignées par plusieurs prisonniers dont Charles Gueugnier : « En y rentrant le cœur se serre, l’on est pris d’un dégoût insurmontable. Ils osent appeler cette écurie d’Augias American Park ! Vraiment nous étions mieux logés et plus proprement chez nos ennemis Prussiens ! Pauvres mères, que font-ils de vos enfants ? Ceux d’entre eux qui, miraculeusement, reviennent de l’épouvantable mêlée plus ou moins blessés ou malades sont ici moins bien traités que des chiens ou des porcs. ». Le retour dans leur foyer est chaotique et très mal organisé (aucun renseignement sur les trains, etc.).
Le ministère de la Guerre a donné des instructions pour rendre le retour des prisonniers plus chaleureux : « Les populations doivent leur faire un accueil cordial auquel les souffrances de la captivité leur donnent le droit. ». À la mi-janvier 1919, tous les prisonniers français sont rapatriés. […]
En France, les prisonniers sont déçus car ils ne reçoivent pas les honneurs espérés. Leur combat moral dans les camps n’est pas reconnu : « À Nîmes, on me donna 500 francs de pécule et un costume de mauvais drap que l’on appelait costume Clemenceau […] Une nouvelle vie commençait pour moi mais ce n’était plus la même chose. 25 ans, pas le sou en poche, la santé ébranlée par les gaz, bronchites… Enfin, c’était à être dégoûté de la vie. » L’amertume s’installe. Les prisonniers sont exclus de la Médaille militaire (voir notre page) et de la Croix de guerre (voir Vatusium n° 18). Les blessés pouvaient recevoir l’Insigne des blessés mais les prisonniers n’obtiennent aucune distinction. Ils sont aussi exclus des monuments aux morts. Le fait d’avoir été prisonnier est perçu comme honteux par l’opinion publique. » (Wikipedia, art. Prisonniers de guerre de la Première Guerre mondiale en Allemagne)
Carte des camps de prisonniers français en Allemagne
Sources et sites à consulter pour en savoir plus :
Site lencrierdupoilu free.fr http://lencrierdupoilu.free.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=233:carte-des-camps-de-prisonniers-francais-en-allemagne&catid=145:preambule&Itemid=108
site peinturesetpoesies.blog50.com http://peinturesetpoesies.blog50.com/archive/2014/10/index.html
Site prisonniers de guerre 1914-1918 http://prisonniers-de-guerre-1914-1918.chez-alice.fr/campsf.htm
page accueil http://prisonniers-de-guerre-1914-1918.chez-alice.fr/index.htm
http://prisonniers-de-guerre-1914-1918.chez-alice.fr/
Site prisonniers-de-guerre-1914-1918, page camps http://prisonniers-de-guerre-1914-1918.chez-alice.fr/campsd.htm
Site genealexis.fr http://www.genealexis.fr/cartes-postales/friedrichfeld.php : Friedrichsfed
Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale#Prisonniers_de_guerre :
Article détaillé : Prisonniers de guerre de la Première Guerre mondiale en Allemagne.
Wikipedia, art. Prisonniers de guerre de la Première Guerre mondiale en Allemagne https://fr.wikipedia.org/wiki/Prisonniers_de_guerre_de_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale_en_Allemagne
Wikipedia, art. Grand-Duché de Bade https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand-duch%C3%A9_de_Bade
Site pages14-18.mesdiscussions.net http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/qui-cherche-quoi/interne-tansdorf-localisation-sujet_10576_1.htm
Site du CICR http://grandeguerre.icrc.org/fr
Cartes postales du CICR http://grandeguerre.icrc.org/fr/PostCards/de
Site genealegrand http://genealegrand.pagesperso-orange.fr/haspres/haspres_prisonniers_1418.htm
site lexicon-der-wehrmacht.de http://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Karte/Truppenubungsplatze/AltengrabowBilder1-R.htm
site milguerres.unblog.fr http://milguerres.unblog.fr/les-prisonniers-de-guerre-francais/
site racontemoi1418.fr http://racontemoi1418.fr/les-prisonniers-de-la-grande-guerre/#1
Site histoiredunord.over-blog.com http://histoiredunord.over-blog.com/2014/01/parcours-d-un-prisonnier-de-la-premi%C3%A8re-guerre.html
Site ADHS
Bibliographie :
Le prisonnier en 1914-1918 : Acteurs méconnus de la Grande Guerre, par Frédéric Médard (Site genealexis.fr )
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