Lire notre revue Vatusium n° 18, 2015 « Les Passerands dans la Grande Guerre », 1ère partie : 1914 et 1915.
Introduction : VOIR notre page « Du képi de 1914 au casque Adrian de 1915 »
Casque Adrian du Passerand Pierre Perroud, classe 1914, vue de face ; avec plaque commémorative :
« Le front se stabilise après la bataille de la Marne en septembre 1914 et les belligérants s’enterrent dans des tranchées, dans une guerre de position. Les blessures ne sont plus provoquées par des tirs directs, sauf pendant les assauts, mais par la retombée des éclats d’obus et autres shrapnells envoyés par l’artillerie adverse. Dans cette situation, les trois quarts des blessures, dont 88% de mortelles, se situent à la tête.
C’est pourquoi le 21 février 1915, le ministère de la guerre décide de l’adoption d’un casque d’acier. (VOIR notre page « Du képi de 1914 au casque Adrian de 1915 »)
Le prototype réalisé par la firme Japy reçoit l’approbation du général Joffre, le 21 mai, il est commandé le 5 juin 1915, mais sa distribution commence seulement en septembre 1915.» (site world-war-helmets.com)
Celui de Pierre Perroud a été fabriqué chez Dupeyron (120, bd Mortier, Paris)
Des différences de fabrication ont été apportées au modèle de JAPY par les autres fournisseurs, ce qui permet de les reconnaître.
Casque de Pierre Perroud : fabrication Dupeyron reconnaissable aux 2 rivets obliques à petite tête plate et à la forme du cimier. Remarquer le bourrelet :
« Au niveau de la calotte, on ne relève aucune différence significative. C’est au niveau de l’ensemble visière garde-nuque que les différences sont le plus visibles. En effet si Japy conserve l’assemblage décrit plus haut, les autres fabricants l’inversent, (sauf sur une partie de la production de la Cie Coloniale et du Jouet de Paris). Ce sont les extrémités de la visière qui sont découpées en tenon et qui viennent chevaucher le garde-nuque. En outre deux rivets maintiennent l’ensemble. Ils sont à tête ronde ou plate et disposés verticalement ou obliquement suivant les fabricants. » (site world-war-helmets.com)
Autre différence : le cimier.
Dans le modèle 1915, il y a une sorte de bourrelet qui fait le tour de la bombe.
Composition du casque Adrian
La bombe du casque Modèle 15 est emboutie dans une plaque de tôle d’acier laminée de 0,7 mm d’épaisseur. Cet acier traité au four Martin, se prête facilement à l’emboutissage à froid.
Cependant la complexité de la pièce amène à la fabriquer en quatre parties assemblées par agrafage : la calotte, le cimier, la visière et le garde-nuque. (site world-war-helmets.com)
Le cimier
Le cimier est destiné à amortir les chocs verticaux (le cimier s’écrase, puis le choc est transmis à la bombe du casque) ; il est fixé par quatre rivets fendus en aluminium, deux latéraux et un à chaque extrémité. Ils ont une tête hémisphérique de 7 mm de diamètre.
Casque Adrian du Passerand Pierre Perroud, classe 1914, vu de l’arrière : cimier et garde-nuque (Doc. Jean Perroud, archives familiales)
Tailles : 3 tailles de bombes, A, B et C divisées en 9 sous-tailles grâce aux jeux de plaquettes ondulées. 9 tailles de coiffes du 54 au 62, correspondant aux 9 sous-tailles de bombes.
Poids : de 670 g (celui de Pierre Perroud) à 750 g suivant les tailles, plus léger que les casques allemands (Stahlhelm, 1 kg) et britanniques (casque Brodie) qui apparurent par la suite (février 1916 pour le casque allemand, fin 1915 pour le casque anglais).
Couleur : bleu horizon ou moutarde (VOIR notre page « Du képi de 1914 au casque Adrian de 1915 »)
Casque Adrian du Passerand Pierre Perroud, classe 1914 : traces de couleur bleue (Doc. Jean Perroud, archives familiales)
La visière et la plaque “Soldat de la grande guerre”
Plaquette souvenir (Source Internet)
« Par un décret 18 décembre 1918, le gouvernement français attribue en signe de reconnaissance, un casque à chaque officier et soldat ayant appartenu à une formation dans la zone des armées.
L’article 1er prévoit que le casque reçu, portera le nom et le grade suivi de la mention “Soldat de la Grande Guerre 1914-1918“. L’article 2 prévoit que la famille d’un soldat décédé, pourra faire la demande de ce même casque.
Les soldats encore sur les rangs gardent leur casque à la démobilisation, les autres reçoivent un casque prélevé sur les stocks de façon aléatoire. Le problème de l’inscription est résolu par la création d’une plaque en laiton repoussé de forme elliptique s’adaptant à la visière. Désignée “plaquette souvenir“, elle est ornée en son milieu d’un cartouche ovale. L’inscription “Soldat de la grande guerre 1914-1918” est inscrite dans sa moitié inférieure. La moitié supérieure est vierge et destinée à y graver le nom et le grade du récipiendaire. De part et d’autre, un rameau de laurier court jusqu’à la pointe. A chaque extrémité, une perforation reçoit une attache parisienne, fournie avec la plaque, destinée à la fixer au casque.
Il semble que ces plaques soient distribuées vers la mi-1919 et notamment aux participants aux défilés de la victoire, qui ne les porteront cependant pas à cette occasion. Les démobilisés recevront leur plaque par la poste, par les soins des centres démobilisateurs.
Dans la pratique, un nombre important de vétérans, ne fixera jamais sa plaque et la grosse majorité ne la fera jamais graver. » (site world-war-helmets.com)
L’ensemble visière garde-nuque
« La visière et le garde-nuque, de formes ogivales, sont découpés dans une tôle de même nature que la calotte et cintrés. Ils sont calculés pour former avec l’horizontal, un angle de 22° pour la visière et 45° pour le garde nuque. Leur largeur dans l’axe longitudinal, va de 50 et 45 mm respectivement, pour les bombes A, à 50 et 55 mm pour les bombes C.
Les extrémités de la visière sont découpées en tenon et qui viennent chevaucher le garde-nuque. En outre deux rivets maintiennent l’ensemble. Ils sont à tête ronde ou plate et disposés verticalement ou obliquement suivant les fabricants. » (site world-war-helmets.com)
Insigne : attribut métallique de l’arme ; ici l’infanterie et sa grenade à 12 flammes
« Traditionnellement dans l’armée française, la coiffure est représentative d’une arme ou d’un service. Il est décidé de créer des attributs métalliques se fixant par une agrafe-crampon sur le devant du casque. VOIR notre page « Du képi de 1914 au casque Adrian de 1915 » (site world-war-helmets.com)
Casque Adrian du Passerand Pierre Perroud, classe 1914 (Doc. Jean Perroud, archives familiales)
Attributs des autres armes (VOIR notre page « Du képi de 1914 au casque Adrian de 1915 »)
Casque Adrian du Passerand Pierre Perroud, classe 1914 : partie bosselée (Doc. Jean Perroud, archives familiales)
La coiffe intérieure :
« Les coiffes existent en neuf tailles allant du 54 au 62. Le développement intérieur de la coiffe terminée va, cm par cm, de 54 à 62 cm, correspondant aux neuf sous-tailles de bombe. Chaque coiffe est composée d’un bandeau et d’un turban.
Le bandeau est découpé d’un seul tenant dans un morceau de cuir de mouton glacé, de 15 à 18 cm de large suivant la taille à obtenir. La plupart du temps le cuir est noirci (comme celui de Pierre Perroud) mais il peut être laissé naturel.
Un des côtés est festonné à l’emporte-pièce, sur une largeur de 6 à 7 cm, pour obtenir sept dents triangulaires à bout arrondi. Chaque dent comporte un œillet à son extrémité destiné au passage du cordon de serrage.
L’autre côté du bandeau est ourlé sur 5 mm puis cousu sur le bord d’un turban de drap. Ce turban est fabriqué, par mesure d’économie, à partir de drap prélevé sur des effets usagés. On y trouve donc, du drap garance de pantalon, du noir de tunique d’officier, du gris de fer bleuté (comme celui de Pierre Perroud), du moutarde et bien sûr, du bleu horizon. Il est confectionné de deux épaisseurs de tissu, assemblées par deux coutures de lisière, renforcées par deux lignes de surpiqures.
Il est percé de huit trous qui reçoivent les agrafes crampons de la bombe. L’ensemble est fermé par deux coutures en zigzag, une pour le cuir et une pour le drap.
Le cuir est rabattu ensuite à l’intérieur de façon à former un rempli par-dessus le turban. » (site world-war-helmets.com)
« En hiver, certains soldats rajoutaient un rembourrage supplémentaire de tissu ou de papier journal entre la coque et la coiffe. » (Fr. Bertin)
« La jugulaire est constituée d’une sangle de cuir de chèvre (de mouton sur les tout premiers exemplaires) de 57 cm de long pour 15 mm de large. Une de ses extrémités enchape une boucle carrée à échelle, à l’aide d’un rivet.
La jugulaire des officiers est souvent en cuir tressé et achetée dans le commerce. (site world-war-helmets.com)
Casque Adrian du Passerand Pierre Perroud, classe 1914 : coiffe en cuir, Jugulaire en cuir réglage par boucle coulissante (Doc. Jean Perroud, archives familiales)
Sur les coiffes du 1er type, la taille est estampée dans le cuir sous sa forme complète, par exemple : B1-57, abrégée : B1, ou simplement : 57.
Casque Adrian du Passerand Pierre Perroud, classe 1914 : taille (60 ?) estampée dans le cuir (Doc. Jean Perroud, archives familiales)
Aération et ajustement de la taille
« Des agrafes crampons en tôle ou en cuivre, sont soudées aux quatre points cardinaux de la bombe. Destinées à maintenir le système de coiffe et d’aération, elles comportent deux branches de 30 x 5 mm. La base des deux agrafes latérale se prolonge vers l’extérieur, par une enchapure enfermant un dé métallique rectangulaire de 10 x 20 mm, faisant office d’attache de jugulaire.
Des bandes d’aluminium ondulé permettent le maintien du casque sur la tête et favorisent son aération. » (site world-war-helmets.com) ; le casque de Pierre Perroud n’en comporte pas.
Bandes d’aluminium ondulé :
Casque Adrian du Passerand Pierre Perroud, classe 1914 : agrafe crampon qui maintient la coiffe (Doc. Jean Perroud, archives familiales)
Trou d’aération en haut de la bombe du casque Adrian :
Casque Adrian du Passerand Pierre Perroud, classe 1914 : aération sous le cimier (Doc. Jean Perroud, archives familiales)
Casque Adrian du Passerand Pierre Perroud, classe 1914 : fente d’aération du cimier (Doc. Jean Perroud, archives familiales)
Sources et sites à consulter pour en savoir plus :
site world-war-helmets.com
site chtimiste.com : carte de la bataille de Picardie du 8 au 15 août 1918
François Bertin, 14-18 – La grande guerre – Armes, uniformes, matériels, éd. Ouest-France, 128 pages, 2006
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