Pour connaître les détails du fonctionnement et de l’avenir de cette centrale, lire notre revue Vatusium n° 2, p. 54-56 (article de Michel Vidal : historique et données techniques) ; Vatusium n° 9, p. 33-34 (photos) ; Vatusium n° 15, p. 60 à 63, Passy au fil de l’eau (« Changements dans la Tête Noire »).
Voir aussi J.P. Gide, J. Banaudo, Les Trains du Mont-Blanc, p. 75 sq. (Carte p. 75).
Le chantier de creusement des ouvrages souterrains et de construction de la nouvelle conduite a démarré dès que la piste forestière a été terminée (voir notre page Création d’une piste forestière pour le chantier EDF de Passy, 2102-2014) ; prévu pour une durée de 4 ans, il devrait se terminer en 2018.
EDF a présenté sur son site en nov. 2012 le projet de reconstruction de la conduite forcée de la centrale hydroélectrique EDF de Passy :
« L’aménagement de Passy a été mis en service en 1951. En 60 ans d’exploitation, il a fait l’objet d’un programme de maintenance et d’opérations de rénovation régulières. Mais une partie de la conduite forcée nécessite aujourd’hui d’être intégralement remplacée.
« La conduite actuelle est installée à flanc de montagne sur des massifs en béton. » (Voir notre page sur cette conduite forcée)
« La solution retenue par EDF est de la remplacer par une conduite souterraine. En effet, cette solution permettra de limiter les risques liés à un chantier sur une très forte pente, d’assurer une meilleure sûreté du nouvel ouvrage qui sera moins soumis aux aléas extérieurs, et de limiter le temps d’indisponibilité de la centrale qui continuera à être exploitée pendant une grande partie des travaux. Le tracé souterrain facilitera également le franchissement de la RN 205, très fréquentée pour l’accès à Chamonix et aux stations de ski. »
Panneau d’information EDF à Marlioz : Remplacement de la conduite forcée de la centrale hydroélectrique de Passy
Panneau d’information EDF à Marlioz : zoom sur les travaux
« La nouvelle conduite forcée, d’un diamètre identique de 2,4 m, passera dans un puits blindé vertical de 230 m et se poursuivra dans une galerie souterraine en pente plus douce, de 380 m de long, jusqu’à la centrale de production. Une fois ces ouvrages souterrains achevés, ils seront raccordés à la galerie d’amenée existante en amont, et à la centrale de production en aval. L’ancienne conduite forcée sera ensuite démantelée. » (Site energie.edf 16 novembre 2012)
Panneau d’information EDF : Remplacement de la conduite forcée de la centrale hydroélectrique de Passy
Aménagement de la plate-forme ; la tête de puits se trouve au niveau des sapins (vu du Perrey, début mars 2015)
Visite du chantier de creusement de la galerie et du puits le 26 juin 2015
Entrée de la galerie subhorizontale ; à droite, la gaine d’aération du tunnel
Entrée de la galerie subhorizontale, près de la centrale ; en haut à droite, la niche de la statue de sainte Barbe
Le fort patronage que vouaient à sainte Barbe les mineurs de fond s’est progressivement transmis aux ouvriers et ingénieurs des travaux souterrains (tunnels, cavernes, etc.) avec la disparition progressive de l’industrie minière occidentale. De nos jours, une sainte Barbe trône toujours à l’entrée des tunnels en construction pour protéger les ouvriers-mineurs des accidents de chantier.
Statue de sainte Barbe, patronne des mineurs et sapeurs, à l’entrée du tunnel
A droite de la galerie, des canalisations apportent le béton à projeter, l’eau ; à gauche, la gaine d’aération.
Les 380 m de la galerie subhorizontale sont creusés
Un atelier dans la galerie : forage pour la pose d’une barre métallique (boulon) de 3 m
La galerie monte en pente douce jusqu’à l’aplomb du futur puits. A son extrémité, une « caverne » verticale de 15 m de haut a été creusée. C’est à partir de là que l’on va creuser de bas en haut le futur puits.
Au bout de la galerie, la « caverne » où viendra se loger d’abord la machine qui va creuser le puits de bas en haut, puis le coude de la conduite
La tête de puits
Une plate-forme a été aménagée au bout de la piste forestière, à l’emplacement supérieur où le puits va être creusé.
Plate-forme de la tête de puits : une toupie livre le béton ; à l’arrière-plan, la conduite forcée actuelle
Une « berlinoise » d’une profondeur de 6m a été creusée sur la plate-forme pour accueillir la machine qui va percer la majeure partie du puits environ sur 230 m de profondeur (diamètre 3.50m).
La « berlinoise » ; à l’arrière-plan, la conduite forcée actuelle
Contrairement aux prévisions, le terrain s’est avéré assez friable et il a fallu sécuriser les 30 premiers mètres en creusant d’abord un puits de manière traditionnelle à l’explosif ; il est « chemisé » par un anneau en béton que l’on coule par passe de 1.50m.
La tête de puits et sa « chemise » en béton
La tête de puits ; en bleu la gaine d’aération
Une cage métallique bleue permet de descendre dans le puits en toute sécurité grâce à des paliers successifs.
La tête de puits ; les câbles de la grue descendent le béton au niveau atteint ce jour-là
Pour pouvoir guider en toute sécurité la descente du béton ou des outils, la grue a été équipée d’une caméra qui permet au grutier de manœuvrer avec une grande précision.
La grue et sa caméra
Le béton est arrivé au bas du puits en cours de percement
Le technicien réceptionne le béton
Retour dans la vallée par la piste forestière qui a été aménagée et sécurisée.
La route forestière, au flanc de Tête Noire
Quand le creusement du puits sera terminé, EDF coupera l’alimentation de la centrale hydroélectrique pendant 6 mois pour pouvoir faire le raccordement entre l’ancienne conduite et la nouvelle.
CHePP remercie la société VCF TP LYON , société du groupe VINCI, qui a organisé cette visite, M. Antoine Vernoux, directeur de travaux, et en particulier M. Paul Arthaud, directeur de la production, qui a commenté pour nous l’évolution du chantier.
Voir aussi notre page consacrée à la conduite forcée de 1947-1952 qui alimente cette centrale.
Voir la photo du site de Saint-Denis sur toponymage (René Siffointe) :
– Paysage de Passy, au-delà de l’Arve, entre Servoz et Saint-Gervais.
– Centrale de Passy, cimetière de Chedde, Le Communal de Chedde, Les Prés Moulin-Sud, Les Prés Chapeau-Ouest et Les Prés Caton (2009)
– Le Bois de Buttoud, Les Ruttes, Saint-Denis-Est et Saint-Denis (2009)
– Le Bois de La Côte, La Côte-Est et La Côte-Ouest (2009)
Voir aussi
– La centrale EDF de Passy vue par les écoliers de Chedde en 1949
– Création d’une piste forestière pour le chantier EDF de Passy, 2102-2014
Autres pages sur la production hydroélectrique de Passy.
Autre production d’électricité à Passy : la valorisation énergétique à l’usine d’incinération du SITOM
A découvrir également…
– LE PATRIMOINE INDUSTRIEL DE PASSY.
– L’hydrologie de Passy.
– Les villages du côté de Tête-Noire.
Pour en savoir plus, voir aussi
sur le site Sabaudia :
– la présentation du barrage d’Emosson
– la carte des sites de production d’électricité en Haute-Savoie
sur le site energie edf :
– Les grands principes de fonctionnement des centrales électriques (photos et montage vidéo)
– La centrale du Fayet (au bord de la plaine de Passy)
Découvrez aussi, sur notre site, la richesse et la variété du patrimoine de Passy :
– Les ex-voto du temple romain de Passy
– Le château médiéval de Charousse à Passy
– Le retable de la Chapelle de Joux, à Passy
– L’étonnant « Cahier » d’Eugène Delale, école de Passy, 1882
– La méthode Freinet à l’école de Passy, 1932-1952
– La conduite forcée de 1947-1952 et la production hydroélectrique à Passy
– L’Arve des Gures aux Egratz, à Passy
– Vues panoramiques sur le Mont-Blanc depuis Passy
– L’inalpage dans les « montagnes » de Passy, « l’emmontagnée », et la « remuée » pendant l’été
– La gare de Chedde à Passy et la ligne Le Fayet-Chamonix
– La sculpture d’Albert FERAUD (1921-2008), La Porte du soleil (1973), sur la « Route de la Sculpture Contemporaine » à Passy
– La stèle de la Torchette à Passy et les commémorations du maquis de Montfort
– Et toutes nos pages récemment consacrées à Passy durant la Grande Guerre
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