(…) Parmi eux, ceux des Plagnes, qui vivent au sud de la rivière d’Arve. «Les pauvres habitants des Plagnes», comme ils se désignent eux-mêmes : trente-deux familles coupées du reste de la paroisse et mal desservies. Selon le règlement de l’époque, c’est à l’église de Passy qu’ils doivent se rendre non seulement pour les baptêmes, mariages et sépultures, mais aussi pour les offices du dimanche, en traversant l’Arve capricieuse, qui n’a pas de lit déterminé mais change de parcours à tout moment à travers les «palluds» et les «rosières», c’est-à-dire les marais et les roselières ; la rivière s’étend parfois sur une très grande largeur, emportant ou rendant inutiles la plupart du temps les planches que l’on jette en travers du cours pour permettre le passage. Quant au curé, il lui est arrivé plus d’une fois, surtout en hiver, de devoir, à pied bien sûr, passer par le pont de Saint-Martin, le seul existant alors, et remonter par Domancy et les Amerands pour parvenir aux Plagnes… Il arrive parfois trop tard lorsqu’on l’a appelé pour un malade en danger de mort, pour lui porter les derniers sacrements. Il y a bien, dans le village du Plan, une petite chapelle dédiée à saint Donat et établie le 16 avril 1658 avec les dons faits par Pierre Michollin, Guillaume Delassiaz et François Soudan et l’autorisation de Mgr Charles Auguste de Sales, mais ce n’est qu’une chapelle de secours et on n’y célèbre les offices que rarement. (…) (Extrait, page 15)
Pour en savoir plus, voir dans Vatusium n° 2, pages 14 à 19.