Lire notre revue Vatusium n° 18, 2015 « Les Passerands dans la Grande Guerre » 1e partie : 1914-1915 et Vatusium n° 19, 2016 « Les Passerands dans la Grande Guerre », 2e partie : 1916 à 1919.
Cette page BONUS complète nos articles publiés dans les numéros 18 et 19 de Vatusium :
– Vatusium n° 18, p. 43, Les soldats passerands en Alsace en 1915 ;
– Vatusium n° 19, p. 4, Lettre de Raymond Perroud à Anna Buttoudin après la mort de son fiancé Eloi Arvin-Bérod
Le Passerand PERROUD Raymond Rodolphe, classe 1909, caporal réserviste au 297e RI faisait partie du 6e Bataillon et de la 23e compagnie (selon les indications du JMO, p. 33) ; il est mort le 16 janvier 1915 à Thann dans le Haut-Rhin, cote 425, des blessures de guerre reçues le même jour.
Voir nos pages
« Mort du Passerand PERROUD Raymond, caporal au 297e RI, le 16 janvier 1915, cote 425 en Alsace » (en construction)
JMO du 297e RI, août 1914-mars 1915, Vosges, Alsace, cote 425
Le front en Alsace entre 1914 et 1918
Un Passerand dans « l’enfer de Steinbach »
Rien ne destinait le petit village de Steinbach à devenir un enfer. Rien, sinon la décision de l’état-major français de s’emparer de Cernay en déboulant sur la ville depuis les petites hauteurs par la cote 425… Sans trop se douter que les Allemands les y attendent.
Steinbach : situation du champ de bataille
Contexte stratégique en décembre 1914
Rappel : L’offensive Bonneau en Haute-Alsace s’est déroulée du 7 au 13 août 1914 (site CRDP de Strasbourg)
Un article paru dans le Bulletin Municipal de Steinbach en 2007, « L’enfer de Steinbach, décembre 1914 – janvier 1915 », décrit particulièrement bien la situation et le déroulement des faits. Extrait :
« Le Général Joffre a décidé de déclencher une offensive en Alsace du Sud, dans le but de reconquérir Mulhouse et de sécuriser les axes de communication Thann – Belfort et Colmar-Mulhouse.
Dans ce but, il a créé le Groupement des Vosges, sous les ordres du Général Putz. L’objectif de la 66e division d’infanterie française, commandée par le général Guerrier, est de conquérir la Cote 425 et le plateau d’Uffholtz [au nord de Cernay], tous deux tenus par les Allemands, avant de s’emparer de Cernay. Or le commandement français ignore que, depuis quelques jours, un régiment wurtembergeois, le L.I.R.119, est solidement installé dans Steinbach, « un charmant village alsacien, sur les dernières pentes des Vosges, dans la riante vallée du Silberthal ». « On croyait que Steinbach n’était pas défendu. Il l’était formidablement ». » (site steinbach68.org)
Situation de Thann sur la carte de l’offensive du général Bonneau en Haute-Alsace, 7-13 août 1914
Lorsque les Français déclenchent leur offensive le 12 décembre 1914, ils ne s’attendent pas à l’ampleur de la résistance allemande.
Carte de la bataille de Steinbach et de la cote 425, mi-décembre 1914
La cote 425 aujourd’hui
Carte de Steinbach où l’on peut situer la Cote 425 et le Vieux-Thann
13 décembre 1914
A midi, l’artillerie française du 213° RI ouvre le feu sur la croupe 425 et l’enlève tandis qu’un détachement du 5e Bataillon de Chasseurs à pied s’empare du village. « Le fait est qu’ils (les Allemands) n’avaient pas imaginé que nous arriverions par la montagne et ils furent pris tout à fait par surprise ».
14 décembre 1914
Contre-attaque des Allemands qui, supérieurs en nombre et en moyens, (des renforts sont arrivés en toute hâte) reprennent Steinbach et renforcent leurs positions. Les Français se replient vers Thann. La population de Steinbach se réfugie dans les caves ou fuit.
25 décembre 1914
Sans prendre de repos, le 152° RI (appelé « le quinze-deux » à la 66° Dl), qui vient d’enlever le Spitzemberg après des combats meurtriers, arrive en renfort.
L’attaque française est déclenchée : le 213° RI part à l’assaut de la Cote 425. L’assaut échoue. (…)
« L’attaque prévue ne devait durer que quelques heures. Au lieu de cela, ce furent 15 terribles journées de combat sans répit, en plein hiver, sous la neige et dans des tranchées envahies par l’eau glacée, 15 journées et 15 nuits de corps à corps ».
« Rapidement on se rend compte à l’état-major du général Putz qu’un succès passe par la prise du village de Steinbach. Le village devient alors un véritable « Stalingrad », tant les combats y seront féroces. (site crdp-strasbourg.fr page steinbach)
26 décembre 1914
Echec des attaques du 213° RI devant la Cote 425. (…) En fin de journée, la Cote 425 est toujours aux mains des Allemands.
27 décembre 1914
II neige et il fait très froid. Dès 8h, le 152° RI bombarde les premières maisons du village. (…) La 1ère et la 3e sections s’élancent baïonnette au canon, vers le village, mais l’assaut est brisé par une fusillade très violente en provenance des soupiraux des caves et des toits des maisons (pourtant détruites), par un réseau de barbelés et par un grand grillage vertical de fil de fer d’acier infranchissable. Les pertes sont considérables dans les rangs français.
L’échec de cette attaque démontre que Steinbach « sera extrêmement dur à enlever et coûtera beaucoup de monde » car « le village représente une position extrêmement forte. ».
« Les combats dans le secteur de la Cote 425 sont d’une violence inouïe ». Ces jours de lutte féroce dans la pluie, la boue, la neige et le froid resteront dans la mémoire des survivants comme ” l’Enfer de Steinbach“. « Ils revoient les tranchées à demi effondrées où ils restèrent stoïques, dans l’eau jusqu’aux genoux, au milieu des glaçons. (…) »
28 décembre 1914
Le 152° RI consolide ses positions devant Steinbach (…) tandis que le 213° RI échoue à s’emparer de la Cote 425. Les pertes sont terribles.
29 décembre 1914
« La bataille se poursuit, toujours sans résultat (…) Il faut soit s’emparer du village soit le détruire (….). Notre artillerie bombarde le village avec fureur. Il brûle en plusieurs endroits. Le clocher a été éventré et c’est fort heureux car l’ennemi ne peut plus s’en servir pour observer et y installer des mitrailleuses ».
La prise de Steinbach
30 décembre 1914
Des corps à corps féroces s’engagent à travers les réseaux de barbelés et les décombres des maisons. (…) La population civile est évacuée par les Allemands. (…)
31 décembre 1914
Les Français poursuivent leur progression et, « à la tombée de la nuit, un tiers du village se trouve aux mains du 152e ». « Le parlementaire envoyé par notre état-major rentrait une heure plus tard dans nos lignes avec la réponse allemande, à savoir que le commandant en chef des forces adverses ne se considérait nullement comme cerné (….) et qu’en tout cas les troupes de l’empereur se font tuer mais ne se rendent pas ».
1er janvier 1915
L’ennemi constitue une nouvelle ligne de défense à l’intérieur du village. « Le dernier acte du terrible drame se prépare ».
3 janvier 1915
Après une violente préparation d’artillerie, l’attaque est déclenchée vers 13 heures. Les 1ère et 2e compagnies se lancent à l’attaque et enlèvent à la baïonnette la tranchée dite en V, au prix de lourdes pertes. Le 213e RI s’empare de la Cote 425. (…)
Pris en tenaille, les Allemands se replient mais, pendant la nuit, le commandement allemand déclenche un violent bombardement et lance une contre-attaque, en partie repoussée. Quelques groupes de soldats allemands parviennent à s’infiltrer et à atteindre l’église et le cimetière où ils se retranchent. Ils sont refoulés par une charge à la baïonnette. Les hommes du 152e RI fouillent les maisons et font un assez grand nombre de prisonniers.
Au petit matin, Steinbach est définitivement aux mains du 152° RI mais les pertes sont énormes. « Steinbach est virtuellement pris mais, pour ce résultat, il a fallu détruire le village, maison par maison, à coup d’obus (…). Les rues et les abords du village sont semés de cadavres. C’est horrible à voir ».
Les combats du cimetière de STEINBACH
4 janvier 1915
Contre-attaque allemande, intense mais infructueuse. (…) Après 15 jours et 15 nuits de combat, Steinbach est définitivement aux mains du 152° RI.
5 janvier 1915
Bombardements « effrayants » toute la journée, sans interruption. « Tout le village de Steinbach flambe (…). Quand le soir arrive, nous sommes complètement hébétés. Nous sommes dans la boue jusqu’aux genoux. Nous sommes trempés et, naturellement, nous n’avons rien mangé ». Cependant, « le moral des troupes est prodigieux (…). Comme bruit, on n’entend que le crépitement des flammes, le craquement des poutres et les effondrements de pans de murs et de toits. Cela vous brûle les joues. A tout instant, on butte dans un cadavre. L’air est empli d’une odeur repoussante de cuir et de bétail brûlé (…), et au milieu de cela, la fontaine coule joyeusement comme si de rien n’était ».
« La prise de Steinbach défraya la chronique ; la presse française et les communiqués officiels firent de ce haut fait d’armes un symbole du retour de l’Alsace à la Mère Patrie. Mais cette conquête destructrice et coûteuse en vies ne fit reculer les Allemands que de quelques centaines de mètres ».
D’après un rapport du service de santé, entre le 25 décembre 1914 et le 10 janvier 1915, les combats firent 415 tués et 876 blessés parmi les 152e, 213e et 359e Régiments d’Infanterie les 28e et 68e BCA, le 15e BCP et le 56e RA – sans compter les disparus et les prisonniers…
« Les Français ne pourront pas exploiter leur avantage : les Allemands ont en effet notablement renforcé leurs forces dans la plaine… et surtout ils se sont intéressés des très près au sommet de l’Hartmannswillerkopf qui domine les villages de Steinbach, Uffholtz et Wattwiller, et dont la possession neutraliserait les gains français… (Voir notre page « Les Passerands des 11e et 13e BCAP à l’Hartmannswillerkopf »
Ainsi, à partir de la mi-janvier 1915, l’affrontement entre Français et Allemands se déplace dans les hauteurs. Il n’en sera que plus terrible. » (site crdp-strasbourg.fr page steinbach)
La bataille de Steinbach est exemplaire du tournant pris par la guerre à la fin de l’année 1914 : elle débute par des charges d’infanterie des « Pantalons Rouges » rapidement stoppées par les mitrailleuses allemandes (12-13 décembre) et se transforme en moins de 10 jours en guerre de position avec tout ce qu’elle comporte de tranchées, boyaux, nids de mitrailleuses, abris, bunkers… avec l’apparition systématique et méthodique de la nouvelle reine des champs de bataille : l’artillerie, l’arme la plus destructrice de la guerre.
Intervention du 297e RI et du Passerand Raymond Perroud
« Lorsque l’on se promène sur la Cote 425, cette colline recouverte de vignobles entre Cernay et Vieux-Thann, on n’imagine pas que la violence, la souffrance et la mort ont régné en ce lieu. Au début de la Grande Guerre, la prise par les Français de la Cote 425 doit leur ouvrir l’accès à la plaine – c’est du moins ce que pense l’état-major. Mais les Allemands résistent…
C’est à partir de janvier 1915 que le 297e Régiment d’infanterie est présent à la Cote 425. Le 6 et 7 janvier, la météo est exécrable et le terrain, inconnu du régiment, est inondé de boue. Les jeunes recrues n’ont encore que peu d’expérience. En face, les tranchées allemandes sont bien organisées et leur artillerie particulièrement efficace. L’ordre d’attaque est donné au 297e, encore et encore, même de nuit, jusqu’à l’épuisement. Les fusils ne fonctionnent plus, tant la boue obstrue les culasses… Un véritable cauchemar. » (Site steinbach68.org, page 297e RI)
Un article du journal L’Alsace en date du 29 décembre 2001 décrit les conditions terribles de ce combat mené à la cote 425 (cité sur le site steinbach68.org/page70). Extraits :
« La 115e Brigade d’infanterie est relevée le 5 janvier 1915 par la 151e Brigade d’infanterie (colonel de Susbielle) avec comme objectif une conclusion heureuse pour nos armes. […] La météo mauvaise jusqu’à présent devient exécrable.
L’attaque en tenaille du 7 janvier aura pour le 359e RI, pince de droite, Sandozwiller [juste au sud de Steinbach] comme objectif. Le régiment, incapable de sortir de ses tranchées, perd 25 hommes [ceci n’est pas conforme au récit du 7 janvier fait dans le JMO du 359e RI p. 24 ; les pertes du 4 au 9 janvier 1915 s’élèvent à 35 tués, 93 blessés et 2 disparus, p. 22 à 24]. La violence et la précision de la fusillade allemande retranchée au deuxième étage des bâtiments de la cité ouvrière de l’usine textile ont été décisives.
L’attaque du 297e RI, pince de gauche, fort de deux compagnies, composées de jeunes recrues, sera brillamment conduite ; mais pris sous un tir croisé d’artillerie lourde tirant de Wattwiller et du faubourg de Belfort, le détachement sera pratiquement anéanti en atteignant la croupe (450 hommes hors de combat). Les deux compagnies du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins, en réserve d’armée dans la vallée, engagées pour essayer de relier les deux pinces, n’y changeront rien. »
La boue et le gel
« Les attaques, presque toutes de nuit, seront exécutées dans des conditions dantesques, les unités dans les deux camps devant abandonner la hauteur pour nettoyer leur armement, la boue liquide souvent jusqu’aux genoux, parfois jusqu’au ventre, s’incrustant partout. Les cadavres, nombreux, faute de place, serviront de parapets jusqu’au dégel, ou pourriront sans sépulture dans le no man’s land, l’odeur pestilentielle y étant insupportable.
Plusieurs trêves tacites auront lieu, malgré les ordres, lorsque les éléments de tranchée, envahis par l’eau, obligeront les deux belligérants à se réfugier sur les parapets et les banquettes de tir, faute de mieux, les deux factions adverses, distantes de 20 à 80 mètres, attendant de pouvoir à nouveau disparaître dans leurs fossés transformés en torrents. […] » Voir notre page “Les soldats de Passy sous la pluie et dans la boue des tranchées“.
« Lorsque le 297e RI quittera le secteur en mars 1915, il laissera un monument commémoratif au-dessus de la Maison Blanche, pour que l’on, se souvienne de ces disparus restés entre les lignes. Ce monument et la chapelle d’Ifis, poste de commandement avancé de la brigade pendant les combats, sont de parfaits lieux de recueillement pour avoir une pensée pour ces vies qui s’y sont tragiquement éteintes. »
Le récit de ce combat fait dans le JMO sur notre page « JMO du 297e RI, août 1914-mars 1915, Vosges, Alsace, cote 425 » confirme cette description.
Extraits des pages 22-23 :
« 5 janvier 1915 Le 6e bataillon (celui de Raymond Perroud) quitte Thann à 16 heures, va s’établir à La Chapelle ; 21e et 22e dans les tranchées de la cote 425, 23e (celle de R. Perroud) et 24e Compagnies en réserve à La Chapelle. L’Etat-major s’établit à La Chapelle. […]
6 janvier 1915 L’attaque projetée pour ce jour-là, contrariée par le mauvais temps, n’ayant pas pu être préparée par l’artillerie, est renvoyée au lendemain par le Général commandant la 66e Division.
[…] La nuit venue, le 6e Bataillon, aux tranchées, est brusquement attaqué et, de 17h 30 à 19h 30, il repousse des attaques sans cesse renouvelées. Celles-ci reprirent de nouveau à minuit. En raison de ces événements, le Lieutenant-Colonel Bonnelet, commandant le régiment appelle vers 3 heures les 17e et 18e compagnies de Thann. Ces dernières reçoivent l’ordre à 4h 30 et arrivent à La Chapelle à 5h 35.
7 janvier 1915 En raison du mauvais temps, l’attaque projetée pour 9 heures est renvoyée à 13 heures. Les armes du 6e bataillon étant encrassées par la boue, ce bataillon est remplacé aux tranchées de 1ère ligne à 10 heures par les 17e et 18e compagnies. Le 6e bataillon se rassemble à La Chapelle et nettoie ses armes avec de l’eau. L’attaque dont est chargé le 6e bataillon consiste à enlever la tranchée allemande située à l’Est de la cote 425 et d’aller s’établir à 200 mètres ou 300 mètres au-delà de cette tranchée face à Cernay.
Le Bataillon rassemblé à La Chapelle se met en marche à 13 heures […] La 24e Compagnie ayant sa droite au chemin de crête et tenant ainsi le versant nord, franchit sans difficulté le petit bois et les trois lignes de tranchées. Vers 13h 30, elle arrive à hauteur de la tranchée la plus avancée et est immédiatement soumise à un feu violent d’artillerie. Elle se déploie aussitôt, les 2 sections en arrière viennent renforcer les sections de la chaîne. Cette Compagnie essuie les feux combinés de l’infanterie et de l’artillerie et subit en peu de temps des pertes importantes. Elle est soutenue par la 23e Compagnie qui vient se déployer à sa gauche. […] »
[Mort tragique du Lieutenant-colonel Bonnelet]
« A 15 heures, le feu devient moins violent. Les 23e et 24e Compagnies et un peloton de la 18e Compagnie se lancent en avant, beaucoup d’hommes chantent la Marseillaise et arrivent près de la tranchée allemande. A ce moment-là, les Allemands lèvent les mains en l’air.
Le Lieutenant-colonel Bonnelet se jette en avant, dépasse les plus avancés de ses soldats, en criant : « Ne tirez pas, ils se rendent. »
Malheureusement ce geste généreux doit lui coûter la vie, car les Allemands reprennent aussitôt leurs armes et font une décharge générale. Le Lieutenant-colonel Bonnelet est atteint en pleine poitrine et tombe les bras étendus en s’écriant : « Ah ! Mon Dieu ! ».
Quelques-uns des nôtres réussissent à atteindre la tranchée allemande et y sautent résolument ; mais après un combat corps à corps, ceux qui ne sont pas tués sont faits prisonniers. […]
Pages 24 à… 32 Pertes (9 pages doubles… !)
Total des pertes : 442 [sur un millier d’hommes] ; 67 tués, 196 blessés, 179 disparus dont le Lieutenant-colonel Bonnelet… […] »
Cette journée, rendue catastrophique par la mort du Lieutenant-colonel et le nombre des pertes, va avoir apparemment d’autres conséquences tragiques : voir ci-dessous le paragraphe sur les fusillés pour l’exemple du 23 mars 1915.
A partir de la mi-janvier 1915, les combats cessent à Steinbach et sur la cote 425. Confinés dans le vallon de Steinbach, ayant en face d’eux de formidables retranchements, les Français ne peuvent plus tenter des attaques d’envergure. Par ailleurs, l’affrontement des deux armées se déplace dans les hauteurs, au Hartmannswillerkopf.
Les adversaires, généralement des troupes territoriales et de réserve, s’enterrent donc sur place et se fortifient. Le front est qualifié de « calme », ayant perdu tout intérêt stratégique : on s’observe, on se mitraille, on se bombarde de temps à autre, et on organise des coups de main sur la tranchée adverse afin de faire des prisonniers. La guerre se déroule dans la routine en l’ennui…
Suite du JMO du 297e RI, p. 32-33 :
« 13 janvier 1915 Le 6e bataillon remplace à 17 h à La Chapelle Cote 425 le 5e bataillon qui cantonne à Thann.
14 et 15 janvier 1915 Trois soldats de la 21e compagnie sont tués dans les tranchées de la cote 425 par l’artillerie ennemie […]
16 janvier 1915 Deux soldats de la 23e compagnie sont tués : caporal Perroud et Raymond, et 1 blessé dans les mêmes conditions et dans les mêmes tranchées [cote 425]. L’adjudant Viallet de la 17e Cie est tué pendant le bombardement de Thann. […] »
L’état-major va s’entêter à vouloir passer par la Cote 425. Les deux belligérants vont s’enterrer de chaque côté, et le front va se figer ici. » (Site steinbach68.org, page 297eRI)
« Le 297e R.I. sera relevé début avril 1915 sans avoir enlevé la Cote 425. » (Site steinbach68.org, page 297eRI)
Voir la liste de soldats du 297e RI tués à Steinbach sur le site steinbach68.org, page tues 425
Les fusillés du 23 mars 1915 à Wesserling. Pour l’exemple ?
Les combats du 297e RI le 7 janvier 1915 à la cote 425 ont eu une suite tragique…
JMO du 297e RI : 23 mars 1915 Le 5e bataillon remplace sur la position La Chapelle Cote 425 le 6e bataillon qui rentre à Bitschwiller, Usine Albert Scheurer, la 22e Compagnie remplace la 19e compagnie sur la position Hirsleintein [lire Hirtzenstein].
Thann, Bitschwiller, Wesserling (en haut à gauche)
Les auteurs du site de Steinbach relatent, à la page consacrée au 297e RI, l’événement suivant :
« Le 297e, en partie décimé, retourne épuisé à l’arrière, le 23 mars 1915. Au passage à Wesserling [juste à l’est d’Urbès, au N.O. de Thann], où se trouve l’état-major, il fait halte.
Un témoin raconte que deux hommes sont désignés au hasard, par comptage. Un troisième homme, lieutenant au 359e RI, régiment voisin du 297e à la Cote 425, les rejoint. Les trois hommes sont fusillés devant tous les soldats réunis.
L’état-major a-t-il décidé de faire un exemple pour le manque (supposé) de combativité des unités de la Cote 425 ? On peut légitimement se poser la question… » (Site steinbach68.org/297)
Nous n’avons pu vérifier ce témoignage d’une « désignation au hasard » ni les motifs de ces trois exécutions qui, elles, sont attestées :
La relation de ce « témoin » est légèrement inexacte : il y a bien eu exécution de 3 hommes le 23 mars 1915 à Wesserling, mais il s’agit, en fait, de deux hommes du 359e et d’un adjudant du 297e …
Le JMO du 297e RI ne parle pas d’exécution à la date du 23 mars 1915 (voir page 40)
En revanche, le JMO du 359e R.I. (26 N 761/7) relate l’exécution de 3 hommes, page 30 : « 23 mars 1915 : Le régiment quitte Thann. Les 17e et 18e Compagnies partent à 3 h pour Wesserling où elles sont prises par des camions automobiles qui les transportent à Gérardmer. Le reste du régiment avec le T.C. et le T.R. quitte Thann à 5 h et va cantonner à Urbès. Au passage à Wesserling, exécution de deux hommes du 359e et d’un adjudant du 297e. [sans doute un adjudant du 6e bataillon] »
JMO du 359e RI, 14 septembre 1914 au 31 juillet 1915, p. 30
Le site memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr permet de retrouver les fiches décès des fusillés à l’article Fusillés de la première guerre mondiale
Or, celle de l’adjudant du 297e RI fusillé le 23 mars 1915 à Wesserling, qui mentionne le « Conseil de guerre de la 66e division d’infanterie », porte étrangement la mention « tué à l’ennemi » et « mort pour la France le 23 mars 1915 », alors que les fiches de fusillés portent normalement la mention « exécuté »… (Cet adjudant était né à Paris ; l’acte de décès a été transcrit à Aix-les-Bains, en Savoie, le 23 avril 1915).
Serait-ce la preuve qu’il y a bien eu un « tirage au sort » ?
Un article du journal L’Alsace rappelle que le 12 février 2012, Hervé de Chalendar avait consacré un dossier aux fusillés enterrés à Husseren-Wesserling. (Site pages14-18.mesdiscussions.net, page fusillés Husseren Wesserling, sujet 2819)
Le site France bleu Alsace a évoqué le 1 août 2014 les fusillés de Husseren-Wesserling, “Des Français qui se tuent entre Français” (page Centenaire de 14-18, par Aymeric Robert) : « A Husseren-Wesserling (Haut-Rhin), en 1915, onze soldats français ont été exécutés par leur propre armée. Parfois, juste donner l’exemple. Parmi ces soldats, certains s’étaient mutilés pour ne pas se battre, d’autres n’ont tout simplement pas eu de chance. »
Tombe des fusillés de Husseren-Wesserling
Leur cas n’est pas isolé.
On connaît dans notre vallée de l’Arve le cas du soldat Fernand INCLAIR, de Sallanches, fusillé pour l’exemple le 12 septembre 1914, réhabilité le 20 janvier 1934. Voir le site lemessager.fr, article « Il y a 100 ans le jeune Fernand Inclair »
Autres exemples :
Le soldat Marcel Loiseau du 106e RI fusillé à Mouilly, 12 octobre 1914. A rejoint l’infirmerie pour se faire soigner ; condamné pour abandon de poste et mutilation volontaire ; réhabilité le 17 mars 1922 : Voir Wikipedia, art. Mouilly
Le soldat Léonard Leymarie du 305e RI, fusillé le 12 décembre 1914 pour mutilation, réhabilité en 1923 : Voir Wikipedia, art. Lucien Bersot
Les 6 fusillés de Vingré du 298e RI, tirés au sort et fusillés pour l’exemple le 4 décembre 1914 ; réhabilités le 29 janvier 1921 : Wikipedia, art. Les martyrs de Vingré ; Document du site CNDP, Un cas emblématique : les fusillés de Vingré
Le soldat Lucien Bersot du 60e RI qui refusa l’ordre de porter un pantalon taché d’excréments et de sang, pris sur un cadavre, fusillé à Fontenoy (Aisne), le 13 février 1915. Réhabilité le 12 juillet 1922. Voir le livre d’Alain Scoff, Le Pantalon, paru en 1982 et le téléfilm Le pantalon d’Yves Boisset, diffusé sur France 2 en 1997 : Voir Wikipedia, art. Fontenoy (Aisne)
Les 4 Caporaux du 336e RI fusillés pour l’exemple à Souain le 17 mars 1915 pour « refus de bondir hors des tranchées » ; réhabilités le 3 mars… 1934. Voir Wikipedia, art. Affaire des caporaux de Souain.
Les 4 soldats du 63e RI fusillés à Flirey le 20 avril 1915 : une compagnie de 250 hommes a refusé la veille de monter à l’assaut ; réhabilités le 2 juin 1934 par la Cour spéciale de justice militaire Voir J.Y. Le Naour, 1915, pages 75-76 et Wikipedia, art. Flirey
Les 2 soldats du 37e RIC, Camille Chemin et Édouard Pillet, garde-sacs sont enregistrés comme disparus en première ligne alors qu’ils surveillaient les sacs à l’arrière. Fusillés à Montauville, le 5 août 1915 ; réhabilités en 1934. Voir le site jmpicquart, page FusilMontauvil
Les lieutenants Herduin et Millant fusillés à FLEURY Verdun le 11 juin 1916. Réhabilités en 1926. Voir Site gauchemip.org ; Site verdun-meuse.fr, page stèle des fusillés de Fleury
On pense souvent que les condamnations à mort les plus nombreuses ont eu lieu pendant les mutineries de 1917. Or, il n’en est rien.
« Du début de la Grande Guerre, en août 1914, à la fin de l’année 1916, des dizaines de soldats sont condamnés à mort chaque mois. Un tiers seulement passe devant le peloton d’exécution.
Les peines sont prononcées par des conseils de guerre spéciaux institués dès le 6 septembre 1914. Composés de trois juges, ils se prononcent en flagrant délit, sans instruction préalable. Leurs verdicts sont exécutoires sous vingt-quatre heures. Une loi du 27 avril 1916 les supprime et introduit la possibilité d’une prise en compte de circonstances atténuantes.
Seul Raymond Poincaré, le président de la République durant toute la durée de la guerre, dispose du droit de grâce, qu’il exerce abondamment […] Ainsi peut-on constater que le président de la République gracie trois condamnés sur quatre, une proportion qui dépasse même 90 % pour les mutins condamnés du printemps 1917.
Au total, cinq cent cinquante-trois hommes sont passés par les armes pendant les vingt-neuf premiers mois de la guerre. À partir de 1915, le président de la République exige un accord écrit de sa main avant toute application d’une peine capitale.
Après la loi d’avril 1916, le nombre des fusillés chute de façon sensible soixante-dix-huit en 1917 et seulement neuf en 1918. » (Philippe VALODE, La Grande Guerre sans les clichés, éd. l’Archipel, 2013, p. 271-272, chapitre 25 « Les vingt-huit fusillés des mutineries du printemps 1917 »)
Repères historiques sur le nombre de fusillés de 1914 à 1918
Pendant la Première Guerre mondiale, en France, 2.400 poilus ont été condamnés à mort par la justice militaire et 688 fusillés pour l’exemple (Voir à ce propos le travail très complet du Prisme 14-18 ).
Parmi eux, très peu ont été réhabilités : 27 l’ont été entre 1917 et 1932, puis de 1932 à 1934, 17 soldats ont été acquittés par la cour spéciale de justice militaire, un poilu a été amnistié en 1925 et un autre en 1961.
Ces condamnations étaient prononcées pour différents délits et crimes, scrupuleusement définis par le code de justice militaire : Espionnage (article 206), Officier faisant capituler sa troupe (a. 210), Abandon de son poste en présence de l’ennemi (a. 213), Révolte (a. 217), Refus d’obéissance en présence de l’ennemi (a. 218), Voies de fait envers son supérieur pendant le service (a. 223), Désertion à l’ennemi (a. 238).
Le refus d’obéissance devant l’ennemi est parfois le prétexte à des condamnations arbitraires notamment lorsque les généraux n’étaient pas satisfaits d’un repli de troupes. “Mais cela ne concerne que 103 fusillés, un peu moins de 15% des fusillés, ce qui fait donc “peu” en comparaison d’autres chefs d’accusation”, précise l’historien Eric Mansuy, membre du Prisme 14-18.
Plusieurs ouvrages existent sur le sujet, en particulier celui de l’historien Nicolas Offenstadt, Les Fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective (1914-1999) , Odile Jacob, 1999.
De même que des œuvres cinématographiques, moins rigoureuses, mais saisissantes, à l’instar des Sentiers de la Gloire (Paths of Glory ), de Stanley Kubrick, d’après le livre éponyme de Humphrey Cobb.
Le monument du 297e
« En 2004, dans le vignoble de la Cote 425, un nouveau monument a été élevé à l’endroit même où le 297e RI a subi le maximum de pertes. Plusieurs unités sont mentionnées sur un panneau explicatif, mais pas un mot du 297e RI…
Pourtant, à quelques centaines de mètres de là, le monument de ce régiment, que les combattants ont élevé de leurs propres mains, reste à l’abandon, parmi les buissons et les branches mortes. » (Site steinbach68.org, page 297e RI)
En effet, là où les collines de la Cote 425 et de l’Enchenberg se rencontrent, aux confins des bans de Steinbach et de Vieux-Thann, se dresse un petit monument abandonné, couvert de mousse, commençant à s’effondrer, avec une simple inscription : « À nos morts, le 297e ». (Site steinbach68.org, page 297e RI)
Le monument du 297e RI en décembre 2012
La plaque du monument du 297e RI inscription : « À nos morts, le 297e, 1914-1915 » en décembre 2012
« Les hommes du 297e RI ont-ils vraiment mérité cela ? Certes non….Une restauration pourrait intervenir au printemps 2015. » (Site steinbach68.org, page 297e RI)
Octobre 2016 : Cérémonie devant le monument du 297e RI
« Une émouvante cérémonie s’est déroulée samedi, en pleine forêt entre Steinbach et Vieux-Thann. Là, à l’extrémité de la Cote 425, s’élève un petit monument en forme de pyramide marquant l’emplacement de l’ancien cimetière du 297e Régiment d’Infanterie. » (Emmanuel Job) Site lalsace.fr, page Cote 425 : se souvenir du 297e Régiment d’Infanterie
Cérémonie devant le monument du 297e RI, octobre 2016
Sources et sites à consulter pour en savoir plus :
JMO du 297e RI, août 1914-mars 1915, Vosges, Alsace, cote 425 »
JMO du 359e RI
Plus d’infos sur La bataille de Steinbach
Base Numérique du Patrimoine d’Alsace (BNPA), http://www.crdp-strasbourg.fr/bnpa/ Dossier « Les combats de la Première Guerre mondiale en Alsace », sous la direction de Georges BRUN, publié le 11 décembre 2015
Site crdp-strasbourg.fr http://www.crdp-strasbourg.fr/data/albums/album_steinbach/index.php?parent=62
site pages14-18.mesdiscussions.net, page cote 425, sujet 1326 http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Sites-et-vestiges-de-la-Grande-Guerre/cote-425-sujet_1326_1.htm
Site 14-18hebdo.fr, page Paul Boucher http://www.14-18hebdo.fr/souvenirs-de-guerre-1914-1919-paul-boucher-ch-5-5
site steinbach68.org :
page enfer http://www.steinbach68.org/enfer.htm
page 297eRI http://www.steinbach68.org/297.htm
page tues425 http://www.steinbach68.org/tues425.htm
site encyclopedie.bseditions.fr : Le front en Alsace entre 1914 et 1918 http://www.encyclopedie.bseditions.fr/article.php?pArticleId=9&pChapitreId=27015&pSousChapitreId=27017&pArticleLib=La+bataille+du+Linge+%5BAlsace%2C+le+temps+du+Reich%A0%3A+1870-1918-%3EAlsace%2C+le+temps+du+Reich%A0%3A+1870-1918%5D
site CRDP de Strasbourg : Carte de l’offensive d’août 1914 en Haute-Alsace par Brun Georges http://www.crdp-strasbourg.fr/data/histoire/1GM_combats/guerre_en_14_1.php?parent=61
Site CRDP de Strasbourg : la Première Guerre mondiale, sous la direction de Georges Brun, publié le 11 décembre 2015 http://www.crdp-strasbourg.fr/data/histoire/1GM_combats/
Pour en savoir plus sur les fusillés de la Première Guerre mondiale :
Site prisme1418.blogspot.fr, page mise au point statistique : Publication indépendante autour des fusillés pour l’exemple et exécutés de la Grande Guerre.
http://prisme1418.blogspot.fr/2014/05/mise-au-point-statistique-elaboree-par.html :
Site memoiredeshommes, page Fusillés de la Première Guerre mondiale http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=211&titre=fusilles-de-la-premiere-guerre-mondiale
Site cndp.fr, page « Pour mémoire : les fusillés de la Grande Guerre » http://www.cndp.fr/fileadmin/user_upload/POUR_MEMOIRE/fusilles/120106_PM-fusilles-grande-guerre.pdf
site webdoc.rfi.fr, page fusillés première guerre mondiale http://webdoc.rfi.fr/fusilles-premiere-guerre-mondiale-14-18/#reperes_historiques
Site france3-regions.francetvinfo.fr/alsace, page Histoires 14-18 : Le carré des fusillés http://france3-regions.francetvinfo.fr/alsace/haut-rhin/husseren-wesserling/histoires-14-18-le-carre-des-fusilles-702739.html
Site storage.canalblog.com, page les fusillés de la Grande guerre : Pierre Mestre http://p7.storage.canalblog.com/75/71/180815/100921238.pdf
Site reseau-canope.fr page Les acteurs de la réhabilitation http://www.reseau-canope.fr/pour-memoire/les-fusilles-de-la-grande-guerre/les-fusilles-apres-la-grande-guerre-la-question-de-la-rehabilitation/les-acteurs-de-la-rehabilitation/
Site pages14-18.mesdiscussions.net, page coup de main consequences, sujet 11347 http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/forum-pages-histoire/coup-main-consequences-sujet_11347_1.htm : condamnations par contumace et autres.
site France bleu Alsace, centenaire de 14-18, page Les fusillés de Husseren-Wesserling https://www.francebleu.fr/centenaire-de-14-18-les-fusilles-de-husseren-wesserling-des-francais-qui-se-tuent-entre-francais-1406911204
site webdoc.rfi.fr, page fusillés première guerre mondiale http://webdoc.rfi.fr/fusilles-premiere-guerre-mondiale-14-18/#reperes_historiques
Voir aussi ci-dessus les sites consacrés aux 9 exemples de fusillés pour l’exemple
Bibliographie sur les fusillés
Jean-Yves Le Naour, Fusillés : enquête sur les crimes de la justice militaire, Larousse, 2010, 332 p. (Site jeanyveslenaour.com) http://www.jeanyveslenaour.com/grande%20guerre.html#cartepostale
Philippe VALODE, La Grande Guerre sans les clichés, éd. l’Archipel, 2013, p. 271-272, chapitre 25 « Les vingt-huit fusilles des mutineries du printemps 1917 »)
Voir nos autres pages sur
– Passy pendant la grande Guerre
en particulier notre page consacrée au monument aux morts de Passy.
Découvrez aussi, sur notre site, la richesse et la variété du patrimoine de Passy :
– Les ex-voto du temple romain de Passy
– Le château médiéval de Charousse à Passy
– Le retable de la Chapelle de Joux, à Passy
– L’étonnant « Cahier » d’Eugène Delale, école de Passy, 1882
– La méthode Freinet à l’école de Passy, 1932-1952
– La conduite forcée de 1947-1952 et la production hydroélectrique à Passy
– L’Arve des Gures aux Egratz, à Passy
– Vues panoramiques sur le Mont-Blanc depuis Passy
– L’inalpage dans les « montagnes » de Passy, « l’emmontagnée », et la « remuée » pendant l’été
– La gare de Chedde à Passy et la ligne Le Fayet-Chamonix
– La sculpture d’Albert FERAUD (1921-2008), La Porte du soleil (1973), sur la « Route de la Sculpture Contemporaine » à Passy
– La stèle de la Torchette à Passy et les commémorations du maquis de Montfort
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