Culture, Histoire et Patrimoine de Passy

La Préhistoire à Passy

Written By: BT

Lire notre revue Vatusium n° 1bis, p. 3-5.

Voir aussi : Pierre Dupraz, Passy hier et aujourd’hui, p. 11 et 15 ; Albert Mermoud, Mémoire du Mt-Blanc d’antan, p. 56, 59 (voir photo ci-dessous) ; M. Hudry et al. , Découvrir l’histoire de Savoie, p. 7 à 19, 48-49, 51.

Photos disponibles sur le site geologie-montblanc, rub. géologie appliquée.

La vitrine située au premier étage de la mairie de Passy expose un témoin du néolithique final (- 2500 ans avant J.C.) trouvé aux STORTS à Passy :

Vitrine de la mairie de Passy (cliché Bernard Théry)

Tranchant de hache polie trouvé aux Storts, à Passy (cliché Bernard Théry)

Tranchant de hache polie trouvé aux Storts, à Passy (cliché Bernard Théry)

« Les hommes ont d’abord occupé la Savoie d’aujourd’hui, en s’installant en bordure des lacs, construisant des maisons sur pilotis en bois, puis dans l’intérieur des terres, où l’on a retrouvé leurs tombes à cistes (coffres de pierre) à Douvaine, Chens, Nernier, Thonon et Chaumont, sur le flanc occidental du Salève. Puis ils pénétreront petit à petit vers le fond des hautes vallées, où la présence de l’homme est attestée sur des replats ensoleillés à une grande hauteur.

C’est en effet à cette période du Néolithique, qu’une présence humaine est confirmée dans le Val Montjoie. En 1993, un randonneur, M. Jean-Marc Langer, de Cran-Gevrier, en Haute-Savoie, découvre au Truc, au-dessus des Contamines (sur la commune de Saint-Gervais), un fragment de pointe de lance en silex taillé, qu’un archéologue de Thônes, M. J.-P. Ginestet, a daté du Néolithique final, c’est-à-dire a la fin du troisième millénaire avant J.-C.. C’est, jusque-là, le plus ancien vestige de la présence des hommes dans la vallée que nous ayons trouvé. » (Albert Mermoud, Mémoires du Mont-Blanc d’antan, p. 56)

Fragment de pointe de lance trouvée au Truc à St-Gervais (Doc. du livre d'Albert Mermoud, Mémoire du Mont-Blanc d'antan, p. 59)

« On a trouvé, par ailleurs, des vestiges de l’époque de la Pierre Polie, pense-t­-on, au lieu-dit La Roche, en face du village des Houches, que des archéologues ont considéré comme appartenant à une antiquité très reculée, sous la forme de pierres à bassin et d’écuelles (…).  Ces vestiges ajoutés à ceux très importants trouvés en Tarentaise et en Maurienne, attestent la présence humaine générale dans les hautes vallées alpines au Néolithique.

Pourquoi ces hommes avaient-ils été conduits à fréquenter ces hauteurs, alors que la population était encore peu nombreuse et l’espace largement ouvert sur des terres beaucoup plus accueillantes ? En fait, les préhistoriens sont d’accord pour dire que le climat particulièrement doux entre le IVe et IIIe millénaire avant notre ère, a sans doute été un facteur important sinon déterminant de l’occupation précoce des hautes vallées et replats d’altitude. Mais n’est-il pas étonnant que des peuplades du Néolithique aient investi déjà les hautes vallées, alors que ne devait pas se poser le problème du surpeuplement ou de dangers particuliers, a priori ? Quels avantages la montagne pouvait-elle présenter ?

Les hauteurs, occupées avant les basses vallées

R. Blanchard en a donné (dans Les Alpes occidentales, B.Arthaud-Grenoble/Paris. – 1941) une explication intéressante. Lorsque la montagne fut débarrassée de sa gangue de glace, les chasseurs furent suivis par des pasteurs, beaucoup plus nombreux, avec leurs troupeaux de bovins et de moutons, qu’ils avaient appris à domestiquer. Les pâturages de la montagne proche s’offraient pour satisfaire leurs besoins de nourriture en été, alors que les terres des basses vallées en manquaient. Il est même probable que les animaux aient trouvé tout seuls la trans­humance d’été.

Donc, à chaque printemps, en route pour la montagne ! Expéditions temporaires d’ailleurs ; aux premières neiges, hommes et bêtes devaient s’empresser de regagner leur habitat de plus basse altitude.

Cette explication, qui est donnée pour l’ensemble des Alpes Occidentales, est parfaitement adaptée à notre région. On sait qu’à partir de 2800 avant J.-C., les glaciers devaient être à peu près au niveau d’aujourd’hui. L’herbe devait être plus facile à trouver en été en altitude, sur nos alpages actuels, plus frais et plus arrosés que la basse vallée de l’Arve. On imagine donc très bien les bovins et les moutons passer l’hiver à paître l’herbe de cette dernière, et monter progressivement vers les hauteurs dès le printemps, pour n’en redescendre qu’en automne.” (Albert Mermoud, Mémoires du Mont-Blanc d’antan, p. 56-57)

Voir aussi :
– le site de la mairie de Passy : De la préhistoire à l’époque romaine.

– Le volet culturel du site de la mairie : cliquez ici.

– Revue municipale de janvier 2010, page 22 : cliquez ici.

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