Lire notre revue Vatusium n° 16, p. 34 à 37, « La méthode Freinet à l’école de Passy avec M. Fernand Dunand ».
Voir ci-dessous Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy, p. 76, « Le repos éternel ».
Au lieu d’imposer une « rédaction », les maîtres qui suivent la pédagogie de Célestin Freinet incitent leurs élèves à choisir un sujet librement. Ce texte libre permet aux enfants de « se dire », les textes retravaillés ou non par l’auteur ou la classe (puis validés par celle-ci) sont socialisés par le biais du journal.
« L’enfant qui s’exprime librement raconte d’abord le milieu dans lequel il vit, ce qu’il a envie de dire à ses camarades, à son maître et décrit la réalité du monde qui vibre autour de lui. » Célestin Freinet, Le texte libre. (Site ICEM )
Une coutume qui devait frapper les enfants : la manière de porter le deuil…
On notera que le terme « sépulture » est employé, encore aujourd’hui, pour désigner les enterrements.
Un ancien document illustre cette coutume : Une femme en deuil se recueille devant le monument aux morts de Passy où sont enterrés six soldats (P. Dupraz, Traditions et évolution de Passy, p. 135)
L’écolière décrit ensuite la manière de porter le deuil “aujourd’hui”, c’est-à-dire en… 1938 :
Voici comment Pierre Dupraz décrit dans Traditions et évolution de Passy les coutumes de Passy concernant le décès :
« Le repos éternel »
« Dès qu’une personne rend son âme à Dieu, le curé et le maire sont immédiatement avertis. La famille répand la mauvaise nouvelle et annonce l’heure de la cérémonie à tout le village, les parents que l’on peut atteindre sont avertis de vive voix, les autres en auront connaissance par la poste, souvent après l’inhumation.
Vers le soir, la grosse cloche de l’église sonne le glas : trois fois trois coups pour les hommes, et deux fois trois coups, pour les femmes, c’est la coutume ! On sonnera le glas chaque soir jusqu’à l’enterrement qui a lieu dans la plupart des cas, le surlendemain du décès, et auquel seuls les parents très proches géographiquement peuvent donc assister.
Les villageois oublient leurs différends et toutes les familles du hameau du défunt sont bien représentées. Le corbillard à cheval vient à la maison du défunt où est toujours disposé le cercueil. Le cortège se forme et chemine vers l’église.
Les enterrements appelés en Savoie “sépultures” sont organisés très souvent le matin, moment de la journée qui permet la célébration d’une messe… l’après-midi, seule une bénédiction serait prononcée par le curé du village.
La cérémonie se termine par l’inhumation dans le cimetière situé autour de l’édifice. Peu de caveaux, des sépultures en pleine terre, avec une pierre tombale généralement dressée à la façon d’une stèle, ornée d’une croix, sur laquelle figurent les noms des personnes inhumées. Pour la cérémonie, pas de fleurs ou de gerbes… Où d’ailleurs aurait-on trouvé un fleuriste – ou même des fleurs – sur place ? Des couronnes artificielles constituées de petites perles de verre de couleur enfilées sur un fil de fer sont parfois amenées de la ville, avant que l’on ne puisse en acheter au magasin Décret à Chedde ou plus tard à l’Abbaye chez Martel.
Une messe d’anniversaire est célébrée un mois après le décès et au bout d’une année, puis périodiquement, pour le repos de l’âme du défunt.
Après la cérémonie, les proches invitent les membres de la famille à un modeste repas, avant que chacun ne rentre chez soi, à pied ou en char à banc. » (p. 76)
A découvrir également…
– Les cimetières de Passy
– Le monument aux morts de Passy
– La méthode Freinet à Passy et le journal de classe « face au Mont-Blanc »
– L’imprimerie Freinet à l’école de Passy
– L’enseignement à Passy.
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