Joséphine de Beauharnais, la première épouse de Napoléon Ier (1763-1814), fit en juin 1810 un voyage dans les Alpes et dans notre vallée, juste après son abandon par l’Empereur. Comme tous les voyageurs de l’époque elle est passée par Passy pour se rendre à “Chamouni”.
Joséphine de Beauharnais à la Malmaison, par Firmin Massot, 1812 (L’Ermitage)
Voici le récit fait deux ans plus tard par Philippe-Xavier LESCHEVIN, membre des académies de Dijon, Turin et Besançon … dans son ouvrage « Voyage à Genève et dans la vallée de Chamouni en Savoie ayant pour objet les Sciences, les Arts, l’Histoire, le Commerce, l’industrie, les Mœurs des habitants, etc. etc, » (à Dijon de l’imprimerie de Frantin, éd. A Paris chez A.A. Renouard, à Genève chez Guers, 1812).
CHAPITRE XXI (page 230).
Détails sur le voyage de Sa Majesté l’Impératrice Joséphine dans la vallée, Course du glacier des Buissons, Route du Mont-Blanc, Hameau du Mont, Colline gypseuse, Glacier de Taconay, Montagne de la Côte, Description du glacier des Buissons.
« Rentrés dans notre auberge, nous reçûmes la visite des marchands d’histoire naturelle, qui venoient nous offrir leurs curiosités , dont ils avoient apporté avec eux des échantillons. Nous leur promîmes d’aller voir leurs cabinets, un des jours suivans. Dans la soirée, nous recueillîmes des détails sur le voyage que l’Impératrice Joséphine venoit de faire dans la vallée. Elle avoit logé chez l’aubergiste Tairraz, et tout dans cette maison étoit encore plein du souvenir de sa présence. On ne tarissoit pas sur l’éloge de sa grâce et de son extrême bonté. Sa Majesté qui aime les sciences et particulièrement la botanique, dans laquelle elle possède des connoissances étendues, étoit accompagnée de M. Bonjean (1), pharmacien de Chambéry, qui connoit parfaitement les plantes des Alpes de la Savoie et de la Suisse. Elle avoit été portée par des guides, depuis Saint-Martin. Ayant désiré visiter la Mer de glace, on rassembla, dans les villages de la vallée, soixante-huit guides, et l’Impératrice fit une grande partie du chemin à pied, et redescendit de même par la pente rapide de la Felia. Les Dames de sa suite furent portées jusques sur le sommet du Montanvert. Chaque brancard étoit servi par huit hommes qui se relayoient, de quatre en quatre. Tous furent généreusement payés. »
(Texte disponible sur le site Gallica de la BNF : cliquez ici.)
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