Culture, Histoire et Patrimoine de Passy

Les débuts du tourisme à Passy et ses environs

Written By: BT

Lire notre revue Vatusium n° 6, p. 38 à 41.
Voir aussi : Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy, p. 151 à 154, 151-152 (débuts de l’escalade).
Plan et références :

Les « glacières » de Chamouny, « la Mont Maudite » ou le « Mont-Blanc »
– Les premiers « touristes » du XVIIIe, Vatusium n° 17, p. 24 sq.
– Mort de F.-A. Eschen au Buet en 1801, monument aux Gorges de la Diosaz

– Découverte de la vallée et du Prieuré de Chamouny (Chamonix) au XVIIIe
– La traversée des Houches au XVIIIe siècle

– Nant et glacier des Buissons [Bossons] au XVIIIe siècle

« Au XVIIIe siècle, élites citadines et savants jettent un regard neuf sur la nature. Les vallées alpines et les hautes montagnes qui les dominent entrent dans la culture et la sensibilité européennes grâce aux relations de voyages des “découvreurs” pionniers. Chamonix et ses “Glacières” deviennent une destination à la mode pour les premiers touristes, britanniques et genevois pour la plupart.

Le Mont-Blanc depuis Chamonix, estampe (musee d’Annecy)

Ce mouvement s’amplifie au XIX e siècle. Une nouvelle génération de voyageurs marche dorénavant sur les pas de leurs illustres contemporains : Chateaubriand et Hugo, Marie d’Agoult et Liszt… » (…)
« A la période pionnière du tourisme estival, les voyageurs, se rendant de Genève à Chamonix, passaient la nuit à Sallanches ou à Saint-Martin. Ils reprenaient, au petit matin, la route qui suivait la rive droite de l’Arve, en fond de vallée, jusqu’à Chedde. De là, l’itinéraire principal s’élevait en direction de Joux pour contourner les gorges de l’Arve. » (Yves Borrel, art. « En passant par Joux », Vatusium n° 6, p. 38)

“Il n’est pas dans l’esprit des paysans du XIXe siècle de gravir les montagnes. Mais exceptionnellement, il arrive que pour jouir du point de vue, quelques jeunes gravissent un sommet ou un autre. Il ne s’agit que de montagnes d’accès aisé ; mais bientôt on s’enhardira pour accompagner les estivants vers les hauteurs. Une excursion pratiquée dès le début du siècle est l’Aiguille de Varan depuis l’alpage du même nom ou, peut être aussi, depuis celui de Platé.” (Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy, page 151)

La chaîne du Mont-Blanc vue de Passy, à Plaine-Joux (cliché Bernard Théry)

En montant vers Platé (cliché Bernard Théry)

Passy vu des “escaliers” de Platé (cliché Bernard Théry)

L’Aiguille de Varan vue de Charousse (cliché Bernard Théry)

“D’ailleurs, la conquête des Alpes s’est faite sous l’impulsion des savants et intellectuels de Genève ou d’Angleterre. Pour le Passerand, le travail de la terre était déjà très absorbant à la bonne saison et la vie assez dure pour la risquer gratuitement dans de telles aventures. La montagne étant considérée a priori comme hostile, rien n’encourageait les Savoyards à se hisser sur le toit du monde ou sur les sommets mêmes plus modestes qui l’entourent. Rétribués comme guides ou comme porteurs, ils accompagnèrent les premiers alpinistes dans les hautes montagnes. » (Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy, page 151)

« Passy n’avait pas vocation d’être remarquée pour ses montagnes en raison de l’altitude modeste de ses sommets. Les voyageurs du XIXe siècle apprécient néanmoins ses curiosités naturelles, sa somptueuse cascade, qui laisse voir un rocher en forme de cœur au milieu de ses eaux, et son lac de Chedde aujourd’hui disparu. La beauté de son panorama fut reconnu par les écrivains (Victor Hugo, H.-B. de Saussure, Théodore Bourrit, Francis Wey) et fixés dans des œuvres picturales par de nombreux artistes graveurs ou aquarellistes. »

La cascade de Chedde, et son “coeur” (cliché Bernard Théry)

« Au début de ce siècle, on appréciera le charme des alpages de Passy et son Lac Vert ; site classé depuis 1908, tout comme le belvédère de Charousse, classé lui aussi, merveilleux point de vue facile d’accès.”

Le Lac Vert de Passy et le reflet du Mont-Blanc dans ses eaux (cliché Bernard Théry)

Charousse, à Passy, belvédère sur le Mont-Blanc (cliché Bernard Théry)

L’économie touristique est toutefois extrêmement mince, le choix fait de l’installation des sanatoriums a gelé les chances de son essor pendant plusieurs décennies, au profit de cette activité. Une exception à cela, la très belle église du Plateau d’Assy attire, dès sa construction, la curiosité de visiteurs de plus en plus nombreux pour une visite devenue aujourd’hui incontournable quand on séjourne au pays du Mont-Blanc. » (Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy, page 153)

L’église du plateau d’Assy (cliché Bernard Théry)

Voir les photos présentées dans le livre de Pierre Dupraz, Traditions et évolution de Passy, pages 151 à 154 :

A Passy, le Mont-Blanc est la splendide toile de fond des alpages ;
L’alpinisme autrefois ; ici un peu de repos dans l’ascension des escaliers de Platé.
Le sommet de l’Aiguille de Varan ; le spectacle merveilleux du massif du Mont-Blanc.
Des estivants en villégiature à Passy en 1912.
Le Maire, Jean-Pierre Biolley, en route vers le Mont-Blanc.
La famille du docteur Alexander Bruno accompagnée d’Angel Dal Zotto, cafetier-restaurateur à Chedde.

Pour en savoir plus, voir le site Duralpes, article « Voyage voyages ». Le Conseil général de la Haute-Savoie a réalisé une exposition itinérante sur le thème du voyage en montagne. Tirées de la collection Payot, les images sont accompagnées des textes de voyageurs et auteurs des XVIIIe et XIXe siècles : cliquez ici.

Découvrez le n° 17 de Vatusium : La traversée de Passy

Voir aussi

– La traversée des Houches au XVIIIe siècle
– Découverte de la vallée et du Prieuré de Chamouny (Chamonix) au XVIIIe
– Nant et glacier des Buissons [Bossons] au XVIIIe siècle

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